L’aurore
cette aurore-là
découvre aussi
l’enlaidissement
que les mots voudraient laisser
à la nuit
Alors
dans cette apparition soudaine
devenue étrangère
Le silence aux lueurs si belles
devient complice
laissant les ombres
habiter sur la terre
en fantômes
Laver les yeux
Laver ce silence
Sortir des pierres
Et d’une image
autre
dire la couleur
(Cahier n°17 / 12-12-2023)
Dans le pli
la nuit est bleue
Comme un secret
Dans son silence
l’aube
s’assoit sur le ciel
Elle écarte les bras
Quelques secondes
En équilibre
(Cahier n°17 / 11-12-2023)
No dia a dia
procurando um pedacinho
de algo
Decidi de partir
como se não tivesse nada
pra me parar
Não me lembro
o que aconteceu depois
Me acordei cedo
com um pedacinho de sol
na bolsa
e o seu retrato na mão
E agora
Olhe a madrugada
Viva no seu tempo
Não tem mais esse dia a dia
só aquele duma lembrança
que torna possível
O dia que vem
(Caderno nº17 / 10-12-2023)
D’un morceau de nuit
la plus profonde
– La pluie a lavé l’immensité du ciel
Le corps aux tourments
de l’attente
Où es-tu
Dans le bleu devenu poème
Sur l’inclinaison du toit
meurt le soleil
Cette attente
avait écarté l’infini
Comme on avait creusé la terre
retourné les pierres
duré à la peine
La beauté
soudainement apparut comme offrande
De qui à qui
A l’effraction des jours
à l’insuffisance des peurs
Le vent traversa
Simplement
Ce fut toi
(Cahier n°17 / 09-12-2023)
Et donc ce fut
joie
(hommage aux lecteurs)
La découverte d’un entre-poème
tout habillé
de nuit
Reliant des rêves
– ô inavouables
à ces lueurs qui apparaissent
Chacun dans un même monde
une solitude commune
Sur le mur un miroir
son cadre de plastique
bleu
son carton
Derrière toute image
il y a le soleil
(Cahier n°17 / 08-12-2023)
J’ai cherché dans la nuit
la douceur
Comme la peau
garde l’empreinte
d’un autre corps
– C’est le tien
Le rêve traverse l’obscurité
malgré le temps
L’étreinte reste
(elle reste)
Sans que rien ni personne
ne sache
Devenus l’aube
ÉPARPILLÉS
Nous étions sa promesse
(Cahier n°17 / 07-12-2023)
Sur le mur
teinté aux lueurs
Le rose apparait
On le devine seulement
Il faut chercher la couleur
– La détacher
de l’idée des choses
Il faut aussi imaginer
le jour
Pour découvrir
Le goût et la matière
de l’aube
(Cahier n°17 / 06-12-2023)
L’ombre portée d’un arbre
joue du soleil
sur le rideau
Dans la cuisine
se murmurent
des instants
Commentaires d’évènements
sans importance
La lumière dessine
des silhouettes
Quelques objets
Et dans le désordre des choses
le sourire
dessiné d’une branche
S’égalisent
ton désir
ta révolte
et ta joie
(Cahier n°17 / 05-12-2023)
No sonho do sonho
Comprei um sol
de segunda mão
Assim me disse
vou escrever um poema
fora do mundo
No fim da noite
pensando num amor passado
Ele me olha
– Escreva vagabundo
Mas na chegada da madrugada
não escrevi nada
Fiquei levado pelos primeiros raios
– Porra
ainda disse o meu sol
Nenhuma poesia
vale
um pedacinho do mundo
(Caderno nº17 / 03-12-2023)
Le courage avait déserté
toute action
Un puits dehors
gorgé d’étoiles
refermait la nuit
Il restait la douceur
d’une manche
Un peu de mots
dessinés au givre
sur l’ardoise
Et le soleil
toujours le soleil
porté à dos d’arbre
et traversant
tant d’insensibilité
(Cahier n°17 / 02-12-2023)
Le soleil bas
se pose sur les yeux
Il éblouit
La main écrit le poème
Dans la nuit
les étreintes
Ô si lointaines que soient nos joies
Il reste un écart
pour déplier l’infini
(Cahier n°17 / 01-12-2023)
Dans la main serrée
de la nuit
reste
(comme le rêve qui revient)
Le jour
devenu destruction
inonde
déborde le ciel
Je n’ai plus d’autre boussole
que ce rêve
Tout comme étaient tes yeux
Tes yeux dans la nuit
Persistent nos pensées
(Cahier n°17 / 30-11-2023)
Une lueur
laisse apparaître les ombres
des arbres
– Hier ils étaient des arbres
Avant de les reconnaître
ils sont
seulement
des ombres
Dans la lueur
qui peu à peu
devient tout le ciel
Innomé
à sa lenteur
au désarroi des doutes
(qu’est-ce que c’est)
Répond le suspens de la beauté
Le jour
égrène sur la peau
par sa lueur
Des photons de lumière
(Cahier n°17 / 29-11-2023)
Par la pensée
j’ai touché le silence
Aux pierres laissées
dehors
Le reste des feuilles
s’est collé
A la pluie
tombée
tombée du ciel
J’étais à la peau du monde
– sans comprendre
Traversé
L’image m’écrit
Comme subrepticement
dans le miroir
Un reflet apparaît
(Cahier n°17 / 28-11-2023)
La chaise restée dehors
traverse la nuit
étoilée
Renversée sur la table
comme objet
abandonné
Jusqu’aux lueurs
jusqu’aux lueurs
Le point fixe du soleil
Alors
Le monde est monde
existant
N’en déplaise aux voleurs de temps
qui étendent le linge sale
de la haine
Sur le fil de l’actualité
Elle restera
pour quiconque viendra s’asseoir
dans une autre nuit
– Toutes les nuits
Nous compterons les étoiles
(Cahier n°17 / 27-11-2023)
Um céu avermelhado
Ué
parece o Sertão
Como se o sol de lá
viesse por aqui
Aplauso
O artista chega no palco
E agora
se veste numa madrugada
dourada
Deus vai lhe pagar
Deus vai lhe pagar
Um cafezinho bem quente
por seu pensamento
adormecido
Ué
(Caderno nº17 / 26-11-2023)
Dans un labyrinthe de miroirs
il pousse sur les arbres
des morceaux d’Afriques
De la nudité
d’un soleil attardé
surgit Bacongo
Les voix les visages
Mantsina
« Que l’art nous parle »
L’éclaircie soudaine
d’un monde qui se forge
Commun
(Cahier n°17 / 24-11-2023)
Les nuages s’étirent de côté
à l’inverse du temps
La blancheur du ciel
comme peau
surgit du mouvement
La nuit ainsi enlève
son manteau
Du geste simple de l’écrit
il faut tenir le poème
Pour habiller le jour
L’écarter du réel
Le jour présent
il pourra disparaître
nous laisser
oubliés
Qu’importe
il nous aura sauvés
Habillés
(Cahier n°17 / 20-11-2023)
As vezes
num domingo lento
Tão lento
As imagens andam por aí
pairando na sua mente
tornando-se uma dança
Uma pequena dança
fugindo das horas
Uma mansidão desconhecida
se senta à mesa
escrevendo em seu lugar
Ela te deixa livre
Tão livre
que todas tarefas desaparecerem
Até ideia de caminhar
sem razão
Perguntando ao sol
– Olá tem alguém aí
(Caderno nº17 / 19-11-2023)
Les feuilles resteront encore
sur l’herbe
devenue froide
La lumière est gris
presque sans appel
Aucune image ne prend corps
La table reste la table
Seule
une assiette
dessinée sur son bord
Sur la page restée blanche
au manque de dire
Dans l’écart ouvré par l’attente
Le vent
emporte les feuilles
(Cahier n°17 /18-11-2023)
Le marbre rose du ciel
joue sa couleur
à la fleur de l’instant
Il disparaît
(comme disparaissent les fleurs)
Léger
si léger devient sa matière
Ce bijou à ton cou
Tu traverses le jour
emportant l’immensité de l’aube
Devenue comme offrande
En sourire
(Cahier n°17 /17-11-2023)
Dans le fond d’une poche
un reste de nuit
Retournée sur la table
en désordre
Le poème prolonge la main
J’ai déserté impuissant
toute pensée
toute place
Une assiette un arbre
Ton sourire
la couleur indistincte de tes yeux
Le souvenir s’écrit
de l’autre main
Comme cherchant le mur
dans une obscurité
(Cahier n°17 / 16-11-2023)
Car il s’agit toujours
de saisir
le jour
L’instant où la lueur
s’écarte de la nuit
Pour suivre son mouvement
– La veine dans la pierre
Et que la sensation éphémère
devienne ta pensée
A la main qui sculpte
Je touche ma mémoire
Par le jeu libre
du geste de cette pensée
Tu ouvres (seul)
Alors
Le commun de ce monde
(Cahier n°17 / 15-11-2023)
Ce sont des feuilles mortes
sur l’herbe
très verte
Des branches cassées
restées aux arbres
délimitent le ciel
Alors
(celui-là est caché)
Les feuilles pauvres
quelconques
– et jaunes
Deviennent le poème
Sur la table débarrassée
les yeux
cherchent une image
Une nécessité
(Cahier n°17 / 14-11-2023)
Le souffle du vent
rougit
la peau
du ciel
La braise illumine le jour
en apparitions
J’ai volé ce temps
jusqu’aux baisers
A la douceur des bouches
le battement du cœur
– comme un soleil
résonne dans le monde
Quoi d’autre
quoi d’autre
QUOI D’AUTRE
La joie maquille ses lueurs
(Cahier n°17 / 13-11-2023)
Não adianta de nada
Na eternidade
ficarei como isso
Esperando a madrugada
Até me diluir
me confundir
Cada dia
vejo o nascimento do sol
O aparecimento das coisas
e nada mais
Acho que posso perder tudo
fora esse momento
As vezes
no desespero total
da vida de 14 horas em ponto
Sempre porei minhas mãos nos bolsos
e ainda sentirei a luz
desse momento particular
Assim tem uma madrugada
qualquer que seja o tempo
o lugar
Qualquer que seja
o seu amor
(Caderno nº17 / 12-11-2023)
Sur le banc s’est assis le soleil
A l’inverse du calendrier
qui sait déjà
tous les jours
Il s’écarte
fuyant l’inexorable du temps
Un pauvre soleil
d’eau
Décalant quelques secondes
la vision
la pensée
Sa lumière est de la matière
et l’homme sculpte le bois
L’image est vaine
presque silencieuse
– Il y a aussi un oiseau
Quelques secondes
ils se rencontrent
Comme on dit parfois
« C’est possible »
(Cahier n°17 / 11-11-2023)
Une lueur
jaune et sableuse
laisse apparaître
le gris d’eau
d’un nuage
En ombres les feuilles
s’agitent
dans le jour qui devient
Une multiplicité de possibles
La ligne d’un fil
traverse le ciel
J’écris aussi
à la lumière d’une lampe
Un grain de poussière dans l’œil
de ce matin
qui n’est déjà plus
L’aube
(Cahier n°17 / 10-11-2023)
L’aube est venue
On s’en étonne presque
tant le temps
est chaos
Ainsi la minute
peut encore devenir l’heure
La nuit
ce jour que l’on peut encore
Voir
Ils disent
Ils disent
Ils façonnent « leur monde »
de destruction massive
dans lequel paraît-il
– Je suis l’ennemi
Le ciel emporte son nuage
Nous resterons
ici et ailleurs
Myriade de pensées
(autres)
(Cahier n°17 / 09-11-2023)
La chaise renversée
sur la table
La lumière est restée allumée
dehors cette nuit
Quelqu’un a renversé le monde
– L’aube fut un rêve
à la lenteur
d’une pensée percluse
Devenue le jour
d’hier
Alors ( )
Marcher dans la nuit
Marcher dans la nuit
Les apparitions
se forgent aussi
Dans le souffle du cœur
(Cahier n°17 / 08-11-2023)
Cette aube-là
est lointaine
Elle inonde le ciel
presque irréel
De la nuit et de la lumière
se côtoient
comme deux corps endormis
Les arbres détachent
leurs ombres
Leurs feuilles pourraient être
Les pétales
laissés d’une fleur
Car la vision démesure la pensée
dans le jeu des couleurs
qui adviennent
Ce jour est quelconque
aussi
il respire
[le sensible est un territoire]
(Cahier n°17 / 07-11-2023)
A l’illusion lente
de l’apparition du jour
Se forgent les images
naissantes de l’obscurité
Fragiles
elles se heurtent
à l’accompli qui s’impose
– par la force
Car la beauté
(et la laideur aussi)
apparaissent libres
pour déjouer le langage
Comme l’aube secrète
maquillée d’or
dessine les ombres mouvantes
d’un feuillage
Sur le mur
(Cahier n°17 / 06-11-2023)
Olhando o sol
quase sem pensamento
Só sinto
o movimento do vento
Não vai acontecer mais nada
Mas fica
(fica)
Um resto de refeição
por um gato selvagem
Uma alegria
desconhecida
Fica a certeza duma pedra dourada
pregada no céu
Fica
fica comigo
(Caderno nº17 / 05-11-2023)
D’un éblouissement
le ciel retourne à la nuit
Où sont les aubes forgées
le souffle laissé au poème
Quelle place est la notre
Dehors la table est retournée
L’ombre dansante des feuilles
devenue l’obscurité des yeux
Derrière les paupières
il y a des images
– Des images
Il ne peut pas ne pas y avoir
D’autres images
(Cahier n°17 / 04-11-2023)
Penché par le vent
l’arbre
Trouble la vision
L’heure est insaisissable
et l’oiseau de l’aube
s’est tu
Dans la campagne assise
devenue
comme la mer
(Cahier n°17 / 02-11-2023)
D’un déplacement de l’attention
des verres sur la table
une assiette ( seule)
Le livre réouvert
– j’habite un autre monde
Quand le soleil
déverrouille son épaule
Il traverse la pluie
Écartant les feuilles
du poème
La durée
laissée à l’abandon
Toutes choses libres apparaissant
La source des images
(Cahier n°17 / 01-11-2023)
A l’herbe gorgée
le soleil illumine
Il s’invite aussi sur la table
à l’oblique
Quelques secondes
une guirlande nous relie
D’un éblouissement
(Cahier n°17 / 31-10-2023)
Le “bleuté” de la nuit
forge lentement son image
En disparaissant dans l’aube
Toujours ce même instant
toujours
toujours
Car lorsque apparaissent les pierres
à sa couleur
Il reste de l’or
(Cahier n°17 / 30-10-2023)
Vou ficar aqui
Não sei quanto tempo
Entre a noite
e a madrugada
Quando tudo estiver possível
Abrir os braços
pra segurar o momento
A luz está chegando
Vou sentir no meu corpo
o seu silêncio
Mas na verdade
esse lugar no existe no mundo
Só na sua mente
Somente o seu pensamento
pode o deixar aparecer
Mas sentir
– Sentir
Essa possibilidade
(Caderno nº17 / 29-10-2023)
Car l’aube apparaîtra
à l’écho des éclats
de cette nuit morcelée
D’une pensée
accrochée à ses pierres
des morceaux de bois
sous la pluie
Ici
face au réel détruit
de là-bas
Voir le jour à la lueur
qui vient
Alors surgit l’histoire
Elle demande sa place
à l’injustesse aveugle
du temps
Car l’aube ne sépare pas
Elle rend visible
et l’herbe et le nuage
Ce présent abîmé
qui se sauve
mais persiste dans le jour
(Cahier n°17 / 28-10-2023)
La nuit était comme de la neige
étendue
– Elle dort
dit-elle
L’image d’un vieux soleil
gardée
précieusement
sur sa joue
Ainsi la nuit
est blanche
Elle brille
Les corps dans les draps
écrivent des poèmes
(Le monde est autre)
Le vieux soleil
a des jours sans sommeil
Il traverse le ciel
la poussière et la neige
Ce monde est autre
(Cahier n°17 / 27-10-2023)
Sur la table
les livres
et la lueur
à l’impuissance
face au vent
Le linge emporté
Que deviennent les souhaits
à la brutalité du temps
Déjà l’arbre apparaît
dans son déshabillement d’automne
Qu’importe
Le regard le trouve
Une image persiste
– volée
Sur le fil
on a gardé des poèmes
(Cahier n°17 / 26-10-2023)
A la place
où l’aube s’est assise
J’ai vu ton visage
La pierre est devenue poreuse
comme apparaît l’image
donnée à la lumière
Les rêves parfois se frôlent
se touchent à la peau d’un nuage
A la pluie ruisselante
le réel s’est ouvert
J’ai vu tes yeux
Nous avons transformé
le temps
(Cahier n°17 / 25-10-2023)
« Je tisse avec l’aube
des instants de promesse
J’habite ici
dans ce temps
D’autres diraient le lieu
d’une vieille maison
Il reste une table et des murs
Un arbre a poussé
là
Ce temps
est de la matière
de lumière
J’habite ici
et l’aube a filé
Demain
je serai encore là »
-Aurait dit le soleil
(Cahier n°17 / 24-10-2023)
Sur la table des jours
les heures
ont un manteau
La pensée
qui a traversé la nuit
du rêve jusqu’à l’aube
Il y a un reste de cire
durci
Le poème lui
a quitté l’agenda
Il erre
entre la bougie laissée
et la première lueur
attendue
Il y a bien quelque chose
qui persiste
Quoi
L’ombre d’une vie meilleure
un désir
Ce qui fut jadis un embrassement
du réel
Non séparé
de notre imaginaire
(Cahier n°17 / 23-10-2023)
Na hora de esperar
nada aparece
A noite escura
te deixa
na escuridão
Mas na hora de esperar
já se muda
Olha essa fotografia
Um menino com roupas de domingo
Na hora de esperar
todas imagens
já transformam o mundo
E o acontecimento do dia
não estiver mais de esperar
mas já pensar
Na hora mesma
(Caderno nº17 / 22-10-2023)
D’un arbre nu
aux feuilles sans aube
On peine à ranger tous les livres
Le cours de l’espoir
a chuté
Le vent arrachera bien
le visage de la nuit
et Alors
la seule lumière
fera-t-elle encore de nous des hommes
Il faut ramasser le bois
pour traverser le temps
Ou peut-être un désir
à la lueur qui brûle
(Cahier n°17 / 21-10-2023)
Le bleu de l’apparition
murmure son prodige
La pensée accordée
a suivi
l’eau de pluie
Voici l’inespéré du jour
Pourquoi écrire des poèmes
Desserrer le nœud et courir sur la terre
(Cahier n°17 / 20-10-2023)
La nuit
laisse le reflet
devenir le dehors
Nous habitons l’aube qui vient
A la photographie
s’écrit la lumière
D’une respiration le temps est autre
D’un écart
nous voguerons bientôt
sur ce Soleil des eaux
En miroir
(Cahier n°17 / 19-10-2023)
Des branches dans la nuit
à la lumière
électrique
S’agitent
dans le vent
S’agitent
Nous attendons l’aube
Sur la table
un reste de pain
(ce monde est inégal)
(Cahier n°17 / 18-10-2023)
Une lumière lente
se partage
l’espace
Comme l’étendue
d’un embrassement
Le car s’est arrêté
Une brume recouvre
la campagne
Je te rejoins
je te rejoins
A tel point le voyage
équilibre la pensée
Traversant
venant vers toi
Je suis immobile
tout habillé
de joie
(Cahier n°17 / 17-10-2023)
Surgirait la douceur
à l’inattendu
Le lait a débordé sur le feu
le pain a brûlé
Par la fenêtre l’aube
a tardé
Dans l’espace laissé libre
d’une attente
impuissante
Un reste de feuillage
a paru
dans l’ombre
L’ombre
Sony écrit
« Je voudrais passer ma vie à réaliser du beau et de l’espoir »
Comment dire
(Cahier n°17 / 16-10-2023)
Na solidão da noite
tão escura
As palavras não servem
pra nada
Só as imagens dos sonhos
silenciosas
se soltam
Já estou vendo
o seu rosto
os seus olhos
A vida tão bonita
como deveria ser
Mas me perco
A madrugada está chegando
e não sei mais
me dirigir
Nessa realidade
(Caderno nº17 / 15-10-2023)
Des feuilles mortes
accrochées au ciel
d’une lueur d’eau
en ombres
L’aube est devenue l’aurore
Le bleu gris
de tes yeux
transforme sa couleur
Tu es monde
Ce matin j’écris du silence
à la lumière étendue
de la nuit
Au lavis de la pluie
(Cahier n°17 / 14-10-2023)
Dans l’envers de la poche
un peu de poussière
Quelques pièces
Au toucher
le rouge sali d’un centime
– Le jour commence par le poème
Un reste de nuit
ou bien une espérance
La beauté s’avance
ou bien s’avance la beauté
C’est une chaise
La table est ouverte
(Cahier n°17 / 13-10-2023)
Il reste peu
les livres refermés
Dans l’obscurité les yeux
retissent le sensible
D’une aube à venir
d’un souvenir
oublié
Une image
toute matérielle
où se poserait le jour
Se retournerait
le temps dépossédé
La couleur presque bleue
d’un nuage
Cette lueur
– J’ai vu quelques arbres
Il n’y a pas d’autre monde
(Cahier n°17 / 12-10-2023)
A l’insomnie
impuissance du sommeil
La nuit
dure comme la pierre
On rêve d’aube
on rêve d’aube
De cette pluie du jour
de ses apparitions
– Une écharpe de brume
dissipant notre attente
en poussières
minérales
Car voici la lumière
(Cahier n°17 / 11-10-2023)
Le jour
est resté dans la nuit
Nul arbre
nulle promesse
Le monde s’est inversé
Dans l’obscurité
nul soleil
Chacun dessinant
à la craie
Son espérance dans le noir
(Cahier n°17 / 10-10-2023)
De l’orange
accroché à la lueur
Apparaissent les feuilles
em ombres
L’or
caché dans la poche
de la nuit
L’image
le couteau laissé
sur la table
Comme un fruit
Le jour
effleure tes yeux
Il vient goûter
ta lèvre
(Cahier n°17 / 09-10-2023)
A noite profunda
tão profunda
Os seres estão se buscando
esperando uma coisa qualquer
Mesma pequena
– Beleza
Vai apanhar um pouco de luz
Garda-a na sua bolsa
O céu tão vasto
é o seu poema
Vai
vale a pena
Mesma
(Caderno nº17 / 07-10-2023)
S’épuise
et comme lente
la beauté
La durée
n’est plus que solitude
Si ce n’est l’éclat
d’un morceau de soleil
A l’appui d’une épaule
– Ce ciel
traverse le chemin
Derrière la porte
personne ne t’attend
S’épuise
et l’image nouvelle
te redonne à l’instant
(Cahier n°17 / 06/10/2023)
Et l’aube comme joie
persiste
Sans raison
A l’angle du toit
A l’écorce de l’arbre
Dans le bruit lointain
du travail
Sa table nous accueille
Rien
Ne demande rien d’autre
Telle
elle bouleverse le jour
D’yeux en yeux
ce que la nuit
a d’étoiles
Car cette joie
persiste
(Cahier n°17 / 06/10/2023)
A la joie gardée
d’un battement de cœur
Le silence inonde
toutes nos solitudes
Entre les pierres du mur
un ciment de terre
L’aube par son étendue
nous rejoint
d’un éclat de soleil
Nous sommes immobiles
Et sur le fil du hangar
des vêtements usés
surveillent notre attente
(Cahier n°17 / 05/10/2023)
Par un vol
de chamaille
Les mésanges
accusent le retard
du jour
Dans le sommeil du rêve
– J’étais à la fête des morts
Délaissant leur lenteur
j’ai marché dans la rue
Dans la poche du sable
peut-être d’Algérie
La nuit finit par un soleil
courant
Tombant
dans ce grand escalier
(Cahier n°17 / 04/10/2023)
L’instant comme attente
inespéré
se prolonge
dans le jour
Cet inattendu fut un baiser
Un mot quelconque
abîmant
le silence
Quelques noisettes
ramassées dehors
à la vertu du soleil
Ainsi se recompose
une image
La joie
étendait son murmure
d’une langue étrangère
incompréhensible
Rassurante
Un autre temps forgé
à l’écart
Tenant lieu d’habitudes
(Cahier n°17 / 03/10/2023)
Les feuilles déjà
se détachent
L’étrange couleur
– Je meurs ressemblant au soleil
brûle
les yeux
A tâtons dans le désordre
d’une table
Un cahier
Le poème s’oublie
Ô joie inattendue
Ce qui vient
reste
comme neige
(Cahier n°17 / 30-09-2023)
Car voici de nouveau
ce même
Comme un arbre
portant dans un sac
cette lumière sur l’épaule
Aube
cachée derrière la nuit étoilée
Prise dans le quelconque
d’une branche
laisse surgir son image
(comme un souhait)
Car il n’y a pas de poème
sans désir
de poème
Il n’y a pas d’image
sans lumière de ce jour
sans offrande
ni lueurs
Ou encore la beauté
De son anonymat
(Cahier n°17 / 29-09-2023)
A la mesure du jour
le chant d’un oiseau
accompagne l’aube
Au point de son geste accompli
il se tait
L’aurore est majestueuse
éphémère
Magnifique
à celui dont les ailes
ont recousu le ciel
(Cahier n°17 / 28-09-2023)
L’obscurité se détache
de la nuit
A la clarté lente
et bleue
La promesse du jour
Ce silence
Se séparent les êtres
aux rencontres impossibles
Ils tombent dans l’aube
et rêvent encore
– déjà
d’une prochaine nuit
Sachant
la clarté lente et bleue
de toute solitude
(Cahier n°17 / 27-09-2023)
Nous habillons
d’aube
Ce regard
La nuit comme bracelet
Dans le gris presque clair
du jour
Quelque chose de ce nous
apparaît
Présence animale d’une pensée
Je suis arbre
pierre
jusqu’à la peau de tes yeux
restés dans le rêve
Sur la table
la fin d’une lettre
retrouvée
« Je t’embrasse »
Ainsi de ce jour précis
la lumière est acquise
(Cahier n°17 / 25-09-2023)
Sentado no banco
lá fora
Carlos
me lembro de ti
No Leblon
também sentado
Até a luz
no ombro da manhã
daí
Vamos viver
Escrever
Quem sabe
talvez alguém
se lembrará
de nos
(Caderno nº16 / 24-09-2023)
L’aube reste
immobile sur la haie
La mesure oblique
du soleil
arrête sa photographie
Comme le souvenir
surgit
à l’offrande d’un autre temps
Ni passé
ni futur
Un présent recomposé
le possible d’une joie
l’exhortation d’une fête
A la solitude du miroir
des feuilles de couleurs
Le chant presque nu
d’un oiseau
Comme un rêve
Comme un rêve
(Cahier n°17 / 22-09-2023)
La rougeur de l’aube
(la lèvre du ciel)
Le silence est une autre langue
Quelques hommes entrent
ils s’assoient
Ils demandent de l’eau
La table est ouverte
Le soleil est le même
pour tous
La joie de ce devenir monde
étrangle
La peur des autres
(Cahier n°17 / 19-09-2023)
L’éclaircie
à la légèreté
du nuage
Il reste quelques fleurs
d’une joie ancienne
forgée
Pour traverser le temps
Ce poème-là ne s’écrit pas
– Simplement
La lumière
embrasse ton visage
(Cahier n°17 / 19-09-2023)
La lumière
s’accroche à la feuille
presque tombante
Sa transparence
– il en est ainsi
laisse le ciel
apparaitre
Devenir jaune
Tout le jour durant
l’œil gardera sa couleur
Une autre image
lave les yeux
L’infini de l’azur
resté bleu
n’est plus le même
Les visages croisés
le travail des heures
Et le possible écart
presque imperceptible
d’une autre vision des choses
(Cahier n°17 / 18-09-2023)
Uma pedra está rolando no céu
a luz escurece
De repente
como se tira uma cortina de teatro
uma chuvinha
Nada mais
Nenhum ator no palco
Só o som
o cheiro da erva cortada
Não tem história
Não herói
Um teatro maior do que o mundo
A chuva entra dentro de ti
Chorando chorando
suas lágrimas
O incrível sentimento
de estar vivo
(Caderno nº16 / 17-09-2023)
A la peau de tes yeux
fermée la paupière
Les premiers grains de lumière
Les quelques pièces dans ta poche
– Imagine ton trésor
Se déploie la pensée
comme cherchent le jour
tous ces restes de nuit
Tu n’es plus séparée
tu n’es plus séparé
Mais traversé tu traverses
et l’oie cendrée dans le pré
te tutoie
Le ciel sans le voir
a toutes les couleurs
La peau pierre
en attendant se maquille
d’une feuille d’or
De cette aube-là toutes les heures se relient
et la pauvreté du trésor
Devient l’infini
(Cahier n°16 / 16-09-2023)
La nervure
(comme poème)
Se tourne lentement
à la lumière
La feuille devenue blanche
réfléchit
la pensée
Alors
c’est une pierre sur le banc
le drap laissé dehors
étendu
Cette richesse inouïe
du langage
à l’apparition d’une image
Volée
à cette destruction
des mots les plus simples
(Cahier n°16 / 15-09-2023)
De la brume naissante
Surviennent les prodiges
Le soleil écharpé
Témoigne pour le jour
– Je ne veux plus de mémoire
Tant ce passé
Confisque ce qui vient
L’or se déverse
Sur l’épaule endormie
De la douceur persiste
(aussi incroyable fut elle)
Un charpentier sur le toit
Jure
Toutes les voix se rassemblent
Nous
humanité
Nuit silencieuse
Brûlons de notre avenir
(Cahier n°16 / 14-09-2023)
Dans les méandres des broussailles
cette lenteur
volée à la pierre
du temps
Sur la table
comme gibier des jours
Un reste de sel
donné à l’incompréhension
L’écart restera silencieux
Voici la promesse
– Attends quelques secondes
Ce qui se sait déjà
l’averse le déjouera
(Cahier n°16 / 13-09-2023)
L’abandon des herbes hautes
le silence
a posé sa cane
Presque aveugle
le soleil
Respire comme un oiseau
– La beauté est une étreinte
Et dans la nervure d’une feuille
ta veine
goûte la sève
Ta pensée comme un jardin
(Cahier n°16 / 12-09-2023)
Alguns momentos no dia
Só
Talvez uma luz
roupas deixadas no chão
um café
A vida desorganizada
misturando com uma lembrança
Quando era criança
me lembro
dum desse momento
Entendi o universo inteiro
alguns segundos
Assim vou sair
buscando buscando
Cadê você
Mais tarde
numa lanchonete qualquer
Um olho
um rosto
o movimento dum braço
no ar
De repente
de novo
Vou entender
alguns segundos
O universo inteiro
(Caderno nº16 / 10-09-2023)
No Cantão do Catete
o velho Sócrates
me falou
– Rapaz você vai ficar
Não sei doutor
Ao menos até o fim das cervejas
– Então não tem fim
O Flamengo vai ganhar
e vamos ficar
Continuamos falando
De que
não me lembrei
A noite durou muito tempo
O sol tá esperando
(Caderno nº16 / 08-09-2023)
Preciso duma imagem
como aquela de ontem
A nuvem iridescente pelo sol
Mas hoje
Não posso sair sem ela
É a minha roupa
Assim a luz da madrugada
no quarto
te faz escolher
Uma camiseta
um vestido
Como dizer
Esse mundo é nosso
(Caderno nº16 / 07-09-2023)
O ouro do seu brinco
atirou o sol
deixando o seu brilho
Na parede da cozinha
Ela estava costurando
quando o universo
se misturou com ela
Na armadilha da sua jóia
Ela bordou uma estrela
na camiseta de seu filho
(Caderno nº16 / 06-09-2023)
Esperando uma coisa
seja um poema
uma razão de viver
Abrir a janela
Vi um guará
Não sei se fosse
na minha mente
ou no céu
Mas esse pássaro vermelho
atravessava
esse dia
Fiquei ignorante
saber “quem de nós dois”
foi
O mais certo
(Caderno nº16 / 05-09-2023)
Um dia longo
de sol
Uma cadeira de plástico
na sombra da parede
O pensamento livre
tão livre
Que deixa um sorriso (leve)
do vento
Movendo as folhas
como os seus beijinhos na pele
Somos bichos
num caminho livre
Tão livre
(Caderno nº16 / 04-09-2023)
Andando na cidade
A solidão
parece o céu
Ninguém atenderá
Os gritos desconhecidos
podem continuar
Todos já se acostumaram
Assim vou andar
esquecendo a minha memória
própria
O meu futuro só é uma borboleta
Já me transformei
(Caderno nº16 / 02-09-2023)
(L’illustration est un dessin d’Eugène Delacroix)
Quelque chose finit Une assiette ou le jour Les ombres rémanentes des oiseaux sur la terre Disparaissent elles aussi Mais tu écris De la beauté persiste Entre deux images comme arc électrique Au ravissement des yeux Il est une joie intacte et si l’aurore manque de parole Un visage ô un visage Croisé anonyme dans la rue à jamais te redonnera Victoire Quelque chose finit (Rio de Janeiro / 01-09-2023) Fin A brassées de ciel dénudé de nuages L’azur est un murmure En désir comme une ombre une statuette en bois redessine le mur Sur l’horizon le soleil au loin les pôles Et dans la nuit tombée l’enchevêtrement des rêves qui fissurent le sommeil Ainsi tombent les corps la beauté le déploiement infini Leur écart (Rio de Janeiro / 31-08-2023) Le jour enveloppé dans son papier d’alu Brille au soleil en reflets Mille morceaux la mémoire s’est oubliée Alors vivre Comme on essuie la vitre d’une fenêtre Ou laisse les habits sur la table Chacun trouve une brèche Et s’enfuit et se sauve A l’ébloui Vivre était trop fort à regarder les autres (Rio de Janeiro / 30-08-2023) Des perles d’eau sur la feuille comme reste le cil maquillé Alors (c’est toujours le soleil qui le dit) Nous avons bu le ciel dans un libre sommeil A la table du jour nous n’avons rien dit Par la fenêtre la nature riait de nous voir Assis Bientôt les gouttes de pluie seraient redonnées au ciel Dans le grand mouvement de la terre Des cris d’oiseaux Qui a dit que nous ne saurions plus inventer le monde (Rio de Janeiro / 29-08-2023)
Quelque chose finit Une assiette ou le jour Les ombres rémanentes des oiseaux sur la terre Disparaissent elles aussi Mais tu écris De la beauté persiste Entre deux images comme arc électrique Au ravissement des yeux Il est une joie intacte et si l’aurore manque de parole Un visage ô un visage Croisé anonyme dans la rue à jamais te redonnera Victoire Quelque chose finit (Rio de Janeiro / 01-09-2023) Fin A brassées de ciel dénudé de nuages L’azur est un murmure En désir comme une ombre une statuette en bois redessine le mur Sur l’horizon le soleil au loin les pôles Et dans la nuit devenue l’enchevêtrement des rêves fissurent le sommeil Ainsi tombent les corps la beauté le déploiement infini Leur écart (Rio de Janeiro / 31-08-2023)Le jour enveloppé dans son papier d’alu Brille au soleil en reflets Mille morceaux la mémoire s’est oubliée Alors vivre Comme on essuie la vitre d’une fenêtre Ou laisse les habits sur la table Chacun trouve une brèche Et s’enfuit et se sauve A l’ébloui Vivre était trop fort à regarder les autres (Rio de Janeiro / 30-08-202Des perles d’eau sur la feuille comme reste le cil maquillé Alors (c’est toujours le soleil qui le dit) Nous avons bu le ciel dans un libre sommeil A la table du jour nous n’avons rien dit Par la fenêtre la nature riait de nous voir Assis Bientôt les gouttes de pluie seraient redonnées au ciel Dans le grand mouvement de la terre Des cris d’oiseaux Qui a dit que nous ne saurions plus inventer le monde (Rio de Janeiro / 28-08-2023) Dans les mains le travail comme un morceau de bois Un instant le soleil ou l’étreinte qui foudroie L’heure déchirée Alors ne reste que cet atelier en désordre Déserté Planches sciure outils Au crayon sur la table un angle droit (Rio de Janeiro / 28-08-2023)
Quelques silences dans une enveloppe A donner à l’apparition d’une image Comme attente forgée Il pleut La ville reste dans son sommeil Des pensées ventricules traversent tes yeux (Rio de Janeiro / 27-08-2023)
La pluie a mesuré la nuit Des rêves ont glissé dans ses pliures Jusqu’aux rigoles des gorgones Quand l’aube a fini de pleurer j’avais tout oublié Des miroirs de ciel descendu brillaient sur les trottoirs Le temps avait lavé son pied Et sans en rien savoir Nous avons marché sur son dos Nous avons ri (Rio de Janeiro / 26-08-2023)
Comme s’étonne à la lenteur d'un murmure L’apparition des prodiges Voici de l’or fondu en restes du ciel Peut-être quelqu’un saurait parler et dire l’abominable qui vient La beauté du métal devenue miroir (plutôt qu’étoile) Il reste alors Cette pauvreté d chemin De l’herbe dans ton dos Et la croyance certaine d’un envol d’échassier Cet or est murmure de notre seul secret Nous n'en avons pas d'autre (Rio de Janeiro / 25-08-2023)
A l’immanence du jour on ressent les couleurs Le trouble - parfois le vertige redistribue les pensées J’ai pris une chaise face au soleil La nature a replié sa carte sur sa pliure Dans le creux de la ligne se devine un hasard Une direction qui comme la veine d’un minerai aurait goût De lumière Le mot viendrait plus tard (Rio de Janeiro / 24-08-2023)
J’ai retrouvé l’aube assise et silencieuse De l’or à ses yeux en reste de la nuit - T’ai-je dit qu’ici la beauté était permise (Un autre l’a volée pour nous) Se tutoient des pensées sur les peaux qui se frôlent Car cette aube est un verbe tout autant que tu vis Déjà nous sommes à nouveau dans ta nuit Alors je reste Je vais rester ici (Rio de Janeiro / 23-08-2023)
Le poids d’une ombre et dans le panier quelques poires De l’équilibre qui mord ton pied (sur la terre) Aucun miroir ne le dit Il y faut le chemin du hasard Quand s’ouvre le possible fulgurant de ta liberté Sur la table posée Cette nature morte Que déjà ta vision cherche sa légèreté A l’instant courbé d’un arbre quelconque (Rio de Janeiro / 21-08-2023)
Je suis l’heure des désirs Celui des peaux frôlées sans habit Dans la nuit retardée des étoiles Pour oublier le reste du monde Regarder l’aube Ressentir le frisson que le corps a gardé - Ils pourraient se toucher Et le jour est pauvre d’un soleil fixé Le crépuscule a mangé ses yeux Seul là où grandissent les ombres Dans la solitude encore Il reste ton étreinte énigme à ma pensée (Rio de Janeiro / 20-08-2023)
Dans la nuit la joie comme toujours seul L’inattendu dessine à la craie Ton cœur sur la pierre (Cette pierre c’est le soleil) Alors (qui est aussi le soleil) Tous les regards qui se croisent se nomment Humanité Elle s’éteindra dans la nuit Cette pierre dans le ciel restera le soleil (Rio de Janeiro / 19-08-2023)
D’un habit laissé comme on reste Le jour suivant De la vie se déplie à mesure de soleil Ce temps est autre Intempestif Aux heures agrandies d’une attente heureuse Voici de la beauté - dit-elle s’étant assise De rire aux notes désireuses du piano de Jobim (Rio de Janeiro / 18-08-2023)
Car en visions se déjoue le langage Le mot trace au crayon Ce qui reste - Brûle ainsi la nuit Au réveil cette liste de course et l’heure soudainement silencieuse J’ai tout oublié Mais non pas ton visage (Rio de Janeiro / 17-08-2023)
S’illumine dans la rue soudainement l’artifice La nuit rose aux senteurs d’herbe Quand le ciel généreux comme le feu Transforme la vision Apparaissent dans l’ombre les visages Et du désir de fuir toute l’humanité Celui secret de prendre ta main (Rio de Janeiro / 16-08-2023)
A brassées l’onde Un nuage en pantalon sur le fil azuré L’été le temps a laissé son tricot Je tombe à l’inouï du soleil Que veux-tu Du cloaque entrevoir les chaussettes pendues Devenir une écaille dans le dessous de l’océan Rien de plus que le reflet irisé de sa lumière Tout au fond (Rio de Janeiro / 15-08-2023)
Assise d’une aube de brume - Elle baignait ses pieds Toute la nuit sur la table Huit assiettes reçurent la pluie Dans un gilet de laine dégoûtant Un vieux chien s’est enfui Une branche de romarin paraît-il Lui fait de l’ombre (Rio de Janeiro / 14-08-2023)
De toutes heures la nuit possède ses fantômes A l’oubli d’un puits comme un oiseau qui chante Au langage perdu la loi d’une forêt Le murmure de ta peur et l’orée des prodiges (Rio de Janeiro / 13-08-2023)
La chaise renversée Sur la table le lait s’écoule en aboiements lointains La fenêtre toute bleue de nouveau Il reste seulement un morceau de miroir Brisé Pour maquiller tes yeux restés comme la mer (Rio de Janeiro / 12-08-2023)
A l’iris j’avais reconnu la couleur de tes yeux que transformaient Les heures La beauté était monde à qui fuyait les prêcheurs de pureté aigres Nous descendions les fleuves et la nature Exultait de fleurs (Rio de Janeiro / 11-08-2023)
Dans le revers du drap toute l’immensité du jour L’aube est un élan au bois des sources Car le mouvement d’apparaître magnifiant le possible Écarte le donné Cette vie ne sera jamais « autre » Il est seulement des points (La seconde de l’océan) où le rire devient action La pensée sensible à la peau du ciel Alors se mesure cette vie même A sa légèreté (Rio de Janeiro / 10-08-2023)
L’image devenue chose La mâchoire et les crocs ont pris la place Et cette aube (la beauté) disparaît dans le ciel arrêtée J’ai rêvé du fracas des idoles anciennes Dans ma poche le poème avait disparu Sur la plage blanche comme ta peau Ce désir fut une apparition J’ai couru j’ai couru Jusqu’aux battements du cœur Il fallait s’échapper de cette fixité qui s’impose D’un baisé retrouvé toucher à nouveau Le mouvement des souffles (Rio de Janeiro / 09-08-2023)
Des aboiements devinaient la pluie Jusqu’à la solitude d’un nuage Il pleut sur mon cœur animal Et les larmes deviennent de la mer Au pied de son chien Ulysse s’était couché Dans l’eau de son rêve Qui sait naviguait le soleil (Rio / 08-08-2023)
Une voix qui frôle le silence Dans le souffle Ô herbes devenues folles La conscience si vive que nous vivons encore Combien de temps reste-t-il à une fleur Et la langue inconnue dessine ses images Si d’un murmure avait surgit l’aube Peut-être pouvons-nous encore démesurer Nos promesses (Rio / 07-08-2023)
Uma fatiga tão grande me deixou sem arma Só posso dormir Esperando atirar sonhos como uma planta se nutri de luz Numa miragem pode ser que se vê Frutas Assim estará uma manga e sem dúvida a ideia dela bota-me fora dessa cama (Caderno nº16 / 29-06-2023)
Desde o início - a minha primeira viagem Tenho essa vontade Queria desaparecer aqui Na solidão dessa cidade Me tornar um pouco da luz que acaricia as paredes velhas Uma arvore sobrevivente daqueles tempos antigos Simplesmente Um transeunte anônimo que sabe que não terá mais respostas à suas perguntas E vai andando como no primeiro dia do mundo (Caderno nº16 / 28-06-2023)
Cor de areia na madrugada Os arcos de Lapa como uma linha tangente ao sol desaparecem na barriga da cidade Dor dos olhos aliviado pela vista de alguns coqueiros (Caderno nº16 / 27-06-2023)
A luz aparece de novo semelhante a uma vela Levando pelo sonho leve do vento Vai embora meu bem A vida é um sonho (pode ser) deixando seus poemas Desconhecidos Incompreensíveis Sou uma pedra na família do sol (Caderno nº16 / 25-06-2023)
Comme écorche la nuit la lueur l’aube étire sa cheville en marchant sur le ciel - De quoi souffres-tu dit-il Peut-être de ne saisir du réel que cette apparition Comme sur l’épaule d’un dormeur Une muse aurait tatoué Le soleil (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 22-06-2023)
L’image apparaît après demain je serai à Rio Rio de Janeiro Parfois je suis comme une ombre assise A côté du soleil (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 21-06-2023)
Avant la disparition du souvenir il reste le poème - Il tient comme le soleil Alors il n’aura plus de sens J’avais volé à l’instant ta beauté Et dans la nuit si profonde Nous égrènerons son énigme (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 20-06-2023)
Un goût de pluie jusque dans la bouche - des baisers Le papillon traversait cette nuit Bientôt les gouttes d’eau sur la pierre changeraient sa couleur Le violet d’une fleur en souvenir De l’aube Une fois Une fois seulement Comme joie il nous reste l’immensité Bousculée (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 19-06-2023)
O trovão ressoa no céu Aconteceu uma coisa - te encontrei ainda que estivesse embora Nunca entendi nada dessa vida Só um desequilibro Uma impossibilidade do ser no movimento de estar Somente essa nuvem que grita no infinito Do seu amor (Caderno nº16 / 18-06-2023)
Et l’aube tel un embrassement (J’avais gardé l’image d’un visage) Chaque poème je l’écrirai pour toi Car dans l’inconnu nous nous sommes reconnus Le temps - infidèle aura laissé ses écarts Comme un fragment de lumière Nous revoir Où es-tu Où es-tu A la seconde même s’était ouvert Le monde (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 17-06-2023)
Si fragile jusqu’au tremblement de l’être Nous nous projetons dans l’image qui apparaît La beauté est fugitive toujours Notre besoin est si grand Si grand (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 16-06-2023)
Dans la presque fraîcheur du matin la chaleur apparaît Comme vision Tout est matière et l’image fugitive Se pose Quelques instants au pied de l’angle du mur - Le temps très ancien se conjugue au futur Ce présent est une offrande On dirait aussi une autre possibilité de se voir Dans le monde (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 15-06-2023)
Il n’y a pas d’apparition sans lumière et l’or ALORS de l’assiette emplies de pièces résonne au réveil La beauté de l’animal presque fugitive L’aube est cette étreinte sans cesse nommée et toujours Insaisissable (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 14-06-2023)
La feuille verte où s’étend la nervure du poème vit Le suspens (l’air si léger) écrit son mouvement Sans elle jamais je n’aurais vu la lumière Je ne serais parti (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 13-06-2023)
S’échappent du cerisier deux oiseaux Leur chute est comme l’étreinte sous le drap du ciel que la beauté brûle aux soleils des corps L’indéfini d’une immensité ou alors le résidu versé du poème Rien comme la douceur de la peau garde la chaleur Ou bien l’aube comme Lumière (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 12-06-2023)
No ouro de manhã quando o sol ainda estiver macio Que os pássaros podem conversar Até a solidão parece leve A vida se torna uma existência Seus raios entrando na sua casa (Caderno nº16 / 11-06-2023)
La lumière plus sombre (l’orage a traversé tes yeux) Car nous avons manqué quelque chose Et la nuit comme le violet d’un nuage reste fermée Où es-tu Toujours dans le tissu de l’aube Cette matière que les oiseaux traversent réinventant chaque jour l’horizon Il ne s’agissait pas de croire mais d’espérer L’image fugitive de la possibilité Combien de pluies et de soleils En pièces gardées au fond d’une poche avons-nous pour dire notre révolte Certes le combat est inégal mais nous n’avons d’autre raison à nous-mêmes Que de vivre - brisant la fausseté de notre assise A l’élan de notre inconnu cet envol (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 10-06-2023)
Un ange irréel écarte le rideau du ciel A la matière du soleil la lumière dessine ses ailes Au rouge du chaudron la fusion Apparaît en image un désir Le réel fracture L’ordre reçu des choses (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 08-06-2023)
Dans l’herbe coupé le soleil étendu sous le miroir brûlant du ciel blanc Laisse défiler des pensées - Ô cette araignée de l’aube ou encore l’amoureuse glissant dans le réveil Nous vivons peu Nous vivons peu Et de s’endormir d’un après-midi calme rassasié de désirs Reviens demain dit-il encore à la terre (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 06-06-2023)
La lumière dans la toile d’araignée tient les heures en équilibre - Combien de temps reste-t-il jusqu’au dehors Quand le soleil réchauffe les os (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 05-06-2023)
Vou embora daqui a pouco Deixando todas as madrugadas todos os poemas Só pra encontrar o desconhecido Tem essa confiança na vida Mais forte que tudo Ninguém sabe O seu pensamento vem de lá (Caderno nº16 / 04-06-2023)
Et l’or comme se précise l’ombre Défait l’attendu En bruissements l’image se désagrège Elle laisse apparaître le poème Insaisissable juste perceptible La lumière effleure une branche sur la feuille blanche - amoureuse Du soleil (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 03-06-2023)
La pointe du froid de l’aube Quand la fatigue - je voudrais rester dans la nuit laisse apparaître La légèreté Des herbes hautes vacillent dans la lumière tendre Leur mouvement n’a d’autre sens que lui-même préfigurant (en image) sa pensée Ô ailes qui traversaient le ciel (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 01-06-2023)
La lampe allumée restée dans la nuit a deviné l’aube Comme l’inépuisable pensée en poème Se découvre le ciel Je revois l’indéfinissable couleur de tes yeux Le seul point fixe du monde reste le soleil (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 31-05-2023)
Ô Dans le lointain la main touchant le soleil L’ombre recouvre tes yeux Dans le cœur de l’éblouissement Le silence arrête le mouvement des heures Laissant apparaître celui du temps Foudroyé comme un arbre je suis le soleil A l’intérieur du corps Le cœur bat (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 30-05-2023)
D’une image silencieuse en mouvement Le vent ouvre le temps Comme reste l’herbe dans les cheveux Le poème penché d’une fleur Cette vision - soudainement le soleil offre un reflet à ta boucle d’oreille (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 29-05-2023)
O sentimento da vida que vem Um domingo comum O sol no silêncio do céu Seu traço na parede de barro Só fica o tempo de ser feliz Como se essa possibilidade podia não tiver fim (Caderno nº16 / 28-05-2023)
Comme le tatouage d’un soleil sur l’épaule La nudité offerte au désir Il n’est de pensée qu’emportée au goût humide des sexes Cette joie des corps venant toucher le réel (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 27-05-2023)
Au surgissement de l’image le poème - Les feuilles comme s’ébrouant à la lumière Frémissent La réalité est une idée qui tombe devant le réel D’une aube au parfum d’une fleur Au souvenir d’une absence que cette idée a refermé sur elle-même Le poème alors est blessure ouverte Donnée à ce soleil pour venir Se réfléchir En éblouissements (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 26-05-2023)
D’un embrassement le soleil dénude la nuit L’aube tel un drap étendu Laissé aux murmures du vent Laisse la joie s’accomplir Le poème est la peau du monde frémissante A la pensée qui surgit (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 24-05-2023)
Éperdu comme poème le vent trouble la pensée Jusqu’à l’image incompréhensible - mais nécessaire qui apparaît Nous n’avons vécu que pour cela Un surgissement Car voici qu’un peu de terre déjà rend trouble la vision (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 23-05-2023)
Le soleil inonde l’aube comme personne On voudrait lui appartenir Devenir onde Parcelle de la lumière qui arrive - Je suis temps dit-elle Et l’oiseau d’un mouvement lent traverse Un reste endormi du ciel (Cahier n°16 – Ils ont volé le monde / 22-05-2023)
Ouvindo alguns pássaros na madrugada tão calma dum domingo Olhando o sol deixando os rastos da noite numa sombra deitada Sinto Sinto que sobra uma alegria Uma só Como uma rosa que de repente surgirem aos teus olhos maravilhosamente (Caderno nº16 / 21-05-2023)
Comme s’agite au soleil le vert tendre des feuilles Données pour acquises à la beauté fracassante du jour Un amour Ô comme se dessine le temps du soleil Je ne dis plus rien je ne dis plus rien Par instants aussi comme elles j’étais Sans dehors ni dedans (Cahier n°16 - Ils ont volé le monde / 20-05-2023)
A l’herbe coupée la broussaille Comme sang je raisonne par effusion La beauté est suspens d’un mouvement Et dans le clair presque chaud de la corne d’été Renaît le désir Comme irréductible aux mots le poème Déborde toute étreinte (Cahier n°16 / 19-05-2023)
L’oiseau tombe Sa chute déchire l’image donnée pour acquise du matin La pensée pose le cadre -Tu peux pleurer Dans le vert gît le corps La pensée elle s’est envolée (Cahier n°16 / 18-05-2023)
Se murmure le soleil à la clarté lumineuse du mai Toute la jeunesse est fruit Et la beauté déchire toute page par l’attirance du dehors (Cahier n°16 / 17-05-2023)
La joie attachée comme aile à l’épaule Traverse le matin Son pied déjà ne frôle plus le sol En nuages emportés le soleil Se découvre à la peau DU CIEL (Cahier n°16 / 16-05-2023)
Dans la nuit si profonde du soir apparaissant Se dessine à la fenêtre le vert obscur d’une forêt Encore présent du dehors Le regard s’y enfonce comme aux délices des corps aspirent les baisers (Cahier n°16 / 15-05-2023)
Tornar-se o tempo Desaparecer do mundo Uma folha um pouco de luz Até um poema O que fica de seu amor Vamos andar esperando esquecer sem conseguir Ver o sol De novo recomeçar Vou te amar (Caderno nº16 / 14-05-2023)
Les chants se perdent dans le vent A l’étendue infinie du regard Traversant les os le cœur bat sous la pluie Toute pensée comme de la matière de la terre (Cahier n°16 / 13-05-2023)
Une brassée nuageuse enveloppe l’aube - Elle avait disparu Alors à la fragilité du soleil Le ciel se perd dans les feuilles Chacun garde en soi une étreinte (juste cela) Se découvre l’inattendu d’une image Baiser du jour sur ta paupière comme l’amour éphémère d’une vie qui durera Jusqu’à la nuit toute entière (Cahier n°16 / 12-05-2023)
Le ciel a lavé ses yeux par la pluie oblique d’un orage Le corps penché parallèle à l’eau qui tombe Traversé comme on le dit d’un amour Je suis - toute l’humanité Car déjà voici le soleil (Cahier n°16 / 10-05-2023)
L’herbe haute a mangé toute la pluie Et l’étendue du ciel est nue Dans le désir vieux des heures abîmées les corps étreints Comme un surgissement d’amour comme un surgissement d’amour Une feuille rend visible le vent (Cahier n°16 / 09-05-2023)
Pourquoi cette attente et l’impossible élan à vivre L’aube est immobile Le vieux monde impose son image fixe Quelques feuilles d’un vert plus clair neuves se tournent vers la lumière Comme respire Il n’est d’autre mouvement au poème (Cahier n°16 / 08-05-2023)
Comme se retire la nuit Il reste d’un rêve la beauté Une impression que reconstruit la pensée à l’aube Hors de nous-même nous devenons monde En visions se poursuivent tous les temps Sur la ligne de ta main une goutte de pluie Le ciel s’est posé sur ta bouche (Cahier n°16 / 06-05-2023)
La clarté claire de la lumière cisèle les formes Alors aussi la couleur Le vert de la feuille tournée vers le dehors - Au soleil comme tendu son regard Épouse par la lumière La continuité toute végétale de sa main Au loin très loin dans le ciel Un nuage (Cahier n°16 / 05-05-2023)
De la solitude que traversent les images Il est tant difficile de dire son langage L’impression résonne Le mot prolonge le regard Il lui donne son idée Dans le brouhaha des jours s’écarte le silence L’image a besoin d’espace Comme l’onde de la lumière se déploie Ainsi. pouvons-nous dire - Nous vibrons Comme condition de toute apparition (Cahier n°16 / 02-05-2023)
Aboiements chants de coqs et autres oiseaux s’arrêtent quelques instants après L’aube Entre les premières lueurs et le jour Il y a tout un cycle Une durée L’aube n’est pas un point L’enfance de la lumière s’échappe en courant au lointain Sa joie empreigne le silence (Cahier n°16 / 01-05-2023)
O que aconteceu Nenhum retrato surgindo em mim pra escrever este poema Só uma imagem fixa Um prego no meu olho Mas sem dor Um sono longo insensível Como se ia me separando desse mundo Não dessa via Desse mundo Não consigo mais achar um espelho Quanto custa O meu grito fica silencioso Mas preciso de ver somente isso Uma brecha na qual entraria uma luz para impressionar a minha retina Ver uma madrugada como eu nunca a vi antes (Caderno nº16 / 30-04-2023)
L’aube à peine translucide est opaque De la poix de jour qu’un oiseau rouge traverse Alors la lumière Alors le temps glisse Il y a sur ce visage un sourire presque tropical Peut-être le vert des avocatiers (Cahier n°16 / 29-04-2023)
D’une attente minérale le frissonnement fébrile de feuilles cesse Alors la pensée comme trop longtemps retenue s’envole La blessure sur la main regarde le sang A la brièveté de ce temps répond la poussière - Je suis pierre et pourtant je fleuris (Cahier n°16 / 28-04-2023)
Voici la lenteur des jours Chaque geste retrouve sa durée Écoutant l’oiseau à la vue du paysage découvré Ce temps est jeune Ô oui Ainsi l’homme danse des pierres dans ses poches Pour ne pas perdre son poids à l’envol de sa pensée Ainsi son désir peut faire apparaître le soleil Une religion sans dieu sans dogme - Jadis j’ai connu des étreintes "Alors alors" dit le poème "cherche sa résonnance" (Cahier n°16 / 27-04-2023)
L’image en attente du poème est traversée des variations de la lumière Nul ne sait l’instant précis de son mouvement Car ce n’est pas l’image elle-même mais cette variation qui est attendue Alors nous sommes acteurs Et si nul ne sait Personne ne peut dire - Je ne suis pas (Cahier n°16 / 26-04-2023)
La lenteur du soleil Sa trace déposée légèrement dans l’herbe - Il fait encore froid ne suffit plus Quelques surgeons de cerisier seulement épousent l’or La mémoire s’efface Mais comme la fleur malgré tout cherche la lumière Espérant son fruit Le jour déjoue ce temps s’offrant à l’intensité de sa chaleur (Cahier n°16 / 25-04-2023)
Le temps arrêté de l’aube Juste après le jour un oiseau suspendu à son propre vol L’œil a fixé son image La lumière (après la pluie de la nuit) maquille les arbres de reflets Les fleurs sont silencieuses Jusque dans le cœur Nous voudrions changer de monde (Cahier n°17 / 24-04-2023)
De repente depois da chuva A luz se tornou mais clara Como se ainda houvesse água na sua boca E no mesmo tempo o sol brilhava nos seus olhos (Caderno nº16 / 23-04-2023)
A la lenteur du pas le soleil L’instant si frêle soit-il résiste La lumière déborde de l’image Le monde petit s’éteint Alors même que l’intensité s’affaiblit Il reste une impression un sentiment une pensée Quelques morceaux de joie (sucre) gardés dans la poche Touchés du bout des doigts plus tard Pour croire encore à l’existence (Cahier n°16 / 22-04-2023)
Quelques travaux des jours comme éternité Dans la solitude du soleil les habits pendent sur le fil La vie misée sur une pièce à venir Il reste le poème toujours à écrire - Souviens-toi des étreintes et dans la peur l’inquiétude la tristesse Ouvre ton œil Personne ne t'attend Déjà il faut repartir (Cahier n°16 / 21-04-2023)
De par son souffle l’aube s’agite Car on le dit - Voici le soleil Rien d’autre Les branches tiennent leurs fleurs à hauteur Ô vieilles offrandes ô monde neuf Surgissant chaque jour pour bousculer l’attendu (Cahier n°16 / 20-04-2023)
La clarté peu à peu se précise Le ciel s’est assis sur le toit Ses jambes sont roses Dans cette lumière des cerises déjà apparaissent en pensées Voici le poème Il ouvre la possibilité d’un regard Peut-être la joie de son déplacement Quand ce monde détache son peut-être De son clou (Cahier n°16 / 19-04-2023)
A l’œil voilé du soleil la blancheur translucide Je ne vois plus je ne vois plus Comme on cherche l’étreinte dans la nuit J’ai deviné le jour au toucher Déjà l’aube avait guidé ma voix (Cahier n°16 / 18-04-2023)
A l’immobilité du silence le lointain murmure son appel Sans le savoir j’étais revenu en Afrique Le bruit de la rue la poussière se fixe sur le pétale blanc du cerisier Un morceau de miroir brisé comme étreinte aux désirs infinis Quand la douceur avait relié le monde (Cahier n°16 / 17-04-2023)
D’un temps passager l’aube a tiré le soleil par-dessus le toit La lumière fruitière baigne mes yeux malades J’entends les oiseaux mesurer les heures La beauté est partout Nous y disparaissons (Cahier n°16 / 15-04-2023)
Le vent apure ses murmures aux longues jambes de la pluie Nous sommes devenus pauvres Alors nous cherchons dans l’aube l’or disparu Le poème forgé Un morceau d’airain traversant notre cœur Oui sous la pluie Nous sommes éternels (Cahier n°16 / 14-04-2023)
La lumière par moitié mon œil Le soleil étire son bras coupé En s’allongeant dans l’herbe Ce monde ce monde Et la joie comme on perd Il faut recommencer (Cahier n°16 / 13-04-2023)
L’herbe haute le soleil allongé Les fleurs touchent le ciel dégagé de sa pluie La nuit comme désir est restée dans le jour Et d’une image obscure que la lumière a embrasée La beauté de l’aube révèle sa brûlure (Cahier n°16 / 12-04-2023)
En nuée d’oiseaux à la vue trouble du soleil J’avais perdu le temps comme une montre Alors devinant par le parfum des fleurs le chemin d’envol D’un ciel sur l’épaule je devenais aussi Infini (Cahier n°16 / 11-04-2023)
A l’herbe haute l’aube s’agite Dans le balancement du vent voici qu’apparaît le poème Qu’importe qu’il s’écrive Il est insaisissable Juste se dire - Il est là Et voici justement qu’un oiseau traverse la fenêtre (Cahier n°16 / 10-04-2023)
Les fleurs elles restent suspendues à l’air rose du ciel d’aurore Peut-être Peut-être Le jour en a-t-il le goût Nous avions mangé des étoiles dans le rêve infini De voir (Cahier n°16 / 07-04-2023)
La mémoire dans le ciel presque dorée des images Il reste un poème et toute la vie Dans le pli d’un nuage sur tes yeux (Cahier n°16 / 05-04-2023)
La gelée sur le toit L’aube - A force de Dieux le soleil mesure l’étreinte à venir Comme un chant une joie L’inattendu qui danse Quelques rayons retenus dans les herbes trop hautes (Cahier n°16 / 04-04-2023)
Là où se révèle le poème comme vibre l’apparition entre deux images S’ouvre le jour La lumière par la fenêtre la paupière à ton œil Voici quelques arbres dont les fleurs sont devenues feuilles ALORS alors en attendant le soleil L’inconnu Cette image bouleversant ta pensée Enfant déjà tu devinais la course (Cahier n°16 / 03-04-2023)
Domingo é um deserto Até a chuva desapareceu E o meu pensamento dança nesse silêncio Não tem mais palavras não tem mais ideias Somente um poema O movimento leve da sua lembrança (Caderno nº16 / 02-04-2023)
Le bleu apparaît dans une nuance de gris Le soleil étire ses muscles en appuyant sa lumière sur le mur D’une presque immobilité le poème surgit Il dit précisément le mouvement là où la pensée S’est arrêtée (Cahier n°16 / 01-04-2023)
Une bougie dans la nuit on entend la pluie Le vent comme lumière vacillante Un autre temps A cette pauvreté des heures lentement le ciel blanchit Des nuages vieillards ont renversé leur soupe froide Sur les genoux trop lisses des épousées délaissées (Cahier n°16 / 31-03-2023)
Comme joie le silence pointe le nuage en sa transformation A la face rugueuse le dé de la solitude a roulé Des souvenirs s’agrègent à l’écharpe du vent Rien Rien d’autre que la couleur indéfinissable des yeux A l’aurore que la beauté laisse sans voix Le poème n’aura désormais plus de mot (Cahier n°16 / 30-03-2023)
Les ronces avaient poussé La clôture attendait Elle avait gardé le soleil sur son épaule rangé les sentiments La solitude est comme l’amertume Déjà quelques pétales l’indéfinissable envie d’une douceur inexistante en ce monde (Cahier n°16 / 29-03-2023)
Comme les fleurs disparaissent à l’aube nuageuse et profonde La feuille verte comme s’éclaire La pensée déroule ses nervures Voici le nouveau semblable et différent A la douceur du souvenir Cette clarté aussi Où se sont ouverts nos bras (Cahier n°16 / 27-03-2023)
Comme le temps s’ouvre surgit le souffle L’histoire brûle renaît le poème Dans l’envol (je ne suis déjà plus là) J’ai laissé sur la table le cahier A Rio je marche dans une rue (Cahier n°16 / 25-03-2023)
En éclaircies passantes l’insaisissable lumière J’ai habité le temps comme s’enlève un habit Jusqu’à l’averse jusqu’à l’envol vers d’autres terre En pensées aussi j’étais un tremblement (Cahier n°16 / 24-03-2023)
A l’oblique la pluie penche le regard Les hommes courbés par ce temps lui refusent Le silence Il fait froid sous les os Dans la rue nous sommes descendus Aussi pour dire notre honte (Cahier n°16 / 23-03-2023)
La lumière sombre presque grise - L’aube s’est absentée Une bourrasque a bouleversé l’ordre Voici comme étonnant le désir Une morsure a déjoué l’attendu Le soleil touché à la peau de tes yeux Ton regard (Cahier n°16 / 22-03-2023)
Comme le frémissement de l’herbe à l’attente du soleil Le surgissement d’une voix dénonçant le mépris La lumière étend sa clarté Il y a des arbres et même l’infini Dans la rue toute une jeunesse brule Et de vivre Et d’aimer Contre l’écrasement (Cahier n°16 / 21-03-2023)
Dans la presque immobilité du jour Des pensées comme des oiseaux goûtent les fleurs Rien ne se concrétise l’attente tient le lieu Alors la beauté comme se forge son image toute matérielle Un envol de pétales de l’épine blanche Sur le mur de l’étagère en terre Une assiette bleue du Brésil Le dedans est le dehors Dans l’attente le départ est déjà (Cahier n°16 / 20-03-2023)
A primavera está chegando De repente esqueço o resto do mundo Há esse tempo aninhado no outro O sol acaricia a terra da parede Um pássaro atravessando a janela A porta que você quer abrir quando já não queres nada (Caderno nº16 / 19-03-2023)
Il reste le poème comme eau de la pluie regardée de la table Les arbres sont devenus bois et les fleurs qui persistent envolées en pétales Sur la peau tatouée l’éternité d’un amour Il reste le poème comme oubli comme mesure Quelques grains de lumière au plomb de l’encre de l’ultime tutoiement Il reste le poème au surgissement précieux d’une image (Cahier n°16 / 17-03-2023)
Sur le mur de terre devenant le soleil La peau du ciel se porte en manteau Les fleurs du cerisier japonais sont bleues Jusqu’à l’oubli du peintre Sur le mur de terre lorsque je ferme les yeux Je te vois (Cahier n°16 / 16-03-2023)
Comme traversant le bleu l’ombre penchée des bois le jaune des pétales Et jusqu’à son éclat en tableau sur le mur Voici voici le soleil Dans la lumière désaxée de l’aube il arrête ce temps (Cahier n°16 / 15-03-2023)
Le temps très court d’un suspens La fleur équilibrait la branche Le chant du toujours même oiseau Le poème Ô comme image cette nudité silencieuse Le ciel était teinté d’or La seconde d’après il n’était que nuage Tous les amours ne sont que des poèmes (Cahier n°16 / 14-03-2023)
La nuit s’échappe en nuages affolés La clarté adossée les repousse Aux arbres penchés quelques fleurs épousent leur joie Les promesses Le jour fut ce baiser sur les lèvres Toujours Et le rose du soleil La pensée Déjà déjà dans le retard des heures (Cahier n°16 / 13-03-2023)
Um sol um pouco velado acaricie os meus olhos envelhecidos Me torno cego A sensação do mundo se afasta Um minuto acho que era morto Mas não Um raio como um fio me liga Me liga Mesmo desaparecendo ficarei numa madrugada Até a noite seguinte (Caderno nº16 / 12-03-2023)
L’humide froid avait touché ses os Comme le carillon s’agite à la branche d’un arbre La pluie traversait son thorax La mort comme la vie se parlait Dans la reliure d’un ciel sans or La terre détrempée touchant l’horizon Le squelette riait En équilibre sur le vent (Cahier n°16 / 11-03-2023)
Le souffle penche sur le côté toute pensée - Je vois les arbres de travers dit-il D’un emportement le nuage a le goût dans ta bouche d’une fleur (Cahier n°16 / 10-03-2023)
Les chants noyés du rose des fleurs du cerisier goûtent la douceur L’herbe haute Quelques secondes Le sensible avait bousculé l’image élimée des jours Sur la cloison de terre en attente S’attardait la lumière (Cahier n°16 / 09-03-2023)
La soudaine clarté comme image Cette trouée dans le ciel obscur L’eau des averses a débordé la nuit Le rêve des corps aux étreintes - Nous changerons de monde A la course des nuages une pierre Assis à la table une mémoire du soleil (Cahier n°16 / 08-03-2023)
Le rouge-gorge est la couleur arrêtée du temps Sur la barrière de noisetier l’horizon sépare la vision Immobile il est cette attente Comme on dessine la solitude d’un trait L’image du dehors bouscule la raison certaine D’une aile déjà Sa pointe est restée dans mon cœur (Cahier n°16 / 07-03-2023)
Quelques oiseaux à la lenteur de l’aube étirée et grise Comme se déploie la joie Non dans l’éclat Cette étonnante (tonne) qui résonne jusqu’au lointain Sans même cet alors dans le ciel Le soleil Cette joie toute de matière est devenue beauté Volée à ceux qui en gardaient l’idée (Cahier n°16 / 06-03-2023)
Demora tempo sempre Nunca sei o que vai surgir Um poema um silêncio uma lembrança Nessa espera a escuta do mundo está diferente Não tem mais separação Um toque leve De repente você faz parte dessa vida Sem precisar nada outro (Caderno nº16 / 05-03-2023)
Car cet inattendu ne surprend pas Il surgit comme rupture nécessaire au prolongement d’un possible - Je t’ai reconnue comme ville monde et poème Dès la première fois (Cahier N°16 / 04-03-2023)
Je cherche le soleil comme le voyageur perdu demande l’heure A l’océan qu’il voit Rien d’autre que le souffle de l’air La lumière si blanche et l’infini de l’étendue - Ce n’était donc que cela (Cahier N°16 / 03-03-2023)
Car la beauté surgit à l’inattendu mais non pas à l’attente - Le poème se forge et disparaît Le soleil sur la baie de Guanabara Voici rouge la nuit dans l’aube qui arrive jusqu’ici Il n’est d’autre sentiment que monde (Cahier n°16 / 02-03-2023)
Il y a cette ville Rio de Janeiro qui apparaît dans l’aube ici Le rose de la lueur du jour - J’ai marché dans la ville Déjà je suis parti Plus tard plus tard viendra la compréhension (Cahier n°16 / 01-03-2023)
A l’équilibre du toit la pauvreté du soleil Comment penser le monde Le nuage attrape ses couleurs Dans l’encre le plomb Mais si tu fermes les yeux apparaît ton amour (Cahier n°16 / 28-02-2023)
Comme entre le soleil à l’azur du ciel La terre penchée ramasse ses pierres Dans le jour caillots de sang il reste de étoiles Des mots qui écarteraient ses bords Comme seuls les oiseaux (Cahier n°16 / 27-02-2023)
Há um frémito leve os ramos mais pequenos se movimentam O sol acaricia as primeiras flores como os seus lábios poderiam tocar a pele do céu Se trata duma relação ao mundo Um desvio Uma capacidade de sentir até uma forma de persistência (Caderno nº16 / 26-02-2023)
Au surgissement de la beauté de l’inattendu des formes percutées Se partage le sensible pensé Il bouleverse l’heure comme le bois se fend Car déjà dans la clarté indicible d’une lumière se tient Le jour (Cahier n°16 / 25-02-2023)
Comme s’impose à la nuit l’aube L’image cherche son apparition Dans la distorsion du commerce des jours L’œil ne peut être que déchiré (ô ce chien) Le poème comme l’étreinte à ne pas oublier Rien ne doit être que bouleversement (Cahier n°16 / 24-02-2023)
La main a retrouvé sa pensée en assemblage de bois Le dehors est le dedans sans extériorité Dans la lenteur de l’atelier le poème d’un geste de ciseau Le bleu si profond de la nuit qui finit à la lampe japonaise posée sur l’étagère (Cahier n°16 / 23-02-2023)
Dans le peut-être du jour le linge est resté de la veille Suspendu aux épingles des couleurs il dessine sur le fil une possibilité de monde Et par le hangar le ciel ouvre Jusqu’à la pliure des bois Sa reliure (Cahier n°16 / 22-02-2023)
Le brouillard ferme les yeux de la nuit L’aube reste confuse Sa clarté se dissout au regard Les premiers arbres sont des images intérieures Mais aux premières pierres je rêve déjà d’un ailleurs Traversé de temps j’ai accroché au clou de mon phosphore un miroir piqué qui n’a plus de reflet (Cahier n°16 / 21-02-2023)
De silence comme l’eau très calme Sur la table à la pointe bleue du dehors Apparaissent des images Elles restent insaisissables Déplacent la pensée Le rêve s’ignorant lui-même J’ai plongé la main dans le froid de la nuit Le bras recouvert d’or Comme feuille un poème Là-bas sur le toit viendra aussi le soleil (Cahier n°16 / 20-02-2023)
Vamos abraçar o tempo apertar obriga-lo a seguir O movimento meu Já descobri a madrugada Eu sou uma partícula da luz Essa lagrima do pássaro que voa depressa demais A pela do céu O cheio do seu corpo Vamos abraçar esse tempo (Caderno nº16 / 19-02-2023)
S’allume le bleu souriant du jour A l’oreille un soleil qui malgré la peine traverse la nuit Nous vivons de promesses et le rêve maquille les yeux des nuages De la poudre d’or L’image sur la table pourfend l’attente et l’attendu Je t’aime à l’infinité du ciel (Cahier n°16 / 17-02-2023)
Le silence étire de la nuit sa clarté Au blanchiment de l’horizon je n’ai rien d’autre à dire - Je suis aube dit-elle Comme le corps se dissout dans l’amour violent des étreintes La douceur de ce silence reste D’une image cette lumière a transformé la nuit Ô (Cahier n°16 / 16-02-2023)
Des reflets mauves et jusqu’aux roses dorés étirent des nuages cotonneux Le coq s’est reconnu dans la couleur Il chante devant la veine ouverte du ciel On dit qu’autrefois les églises étaient peintes en rouge Soudainement son silence se recouvre de blanc (Cahier n°16 / 15-02-2023)
L’aube dégagée de toute certitude laissait libre L’étendue L’herbe touchait le ciel comme d’autres mangeraient plus tard de la terre Une lueur presque rouge à l’écorce d’un pylône Je ramassais mes os Quand soudain apparut improbable Le soleil (Cahier n°16 / 14-02-2023)
Sur l’arrête du faîtage rougit l’aube Comme en miroir le monde lui sourit Dans l’instant du surgissement de la couleur Le poème les tient l’un à l’autre Se déploie la pensée Au regard se réfléchit l’image Dans le jadis futur de nos embrassements (Cahier n°16 / 13-02-2023)
De repente tenho tempo Uma madrugada (de cor rosa) se abriu Parece que faço parte dela Sinto o voo dum pássaro dentro de mim A luz Até a ponta do frio Eu sou nada fora disso Somente um relacionamento sensível existindo na duração dum poema E se desintegra como a sua folha De repente o sol aparece expandindo-se na bruma (Caderno nº16 / 12-02-2023)
Le lointain J’avais plongé les bras dans la nuit Comme en rêve pour chercher le soleil A la peau des étreintes un poème J’ai vu la beauté de l’aurore bleue aux silhouettes des arbres décharnées Les bras recouverts et dorés à la feuille J’ai ouvert la fenêtre Jour j’avais ce jour-là quelques secondes d’avance sur ta clarté (Cahier n°16 / 10-02-2023)
Dans l’absence gît le silence blanc comme le froid Et la lumière prise dans le lierre de l’arbre Déjà disparu cet or cuivré qu’on laisse dans une assiette Les embrassements lointains Les révoltes logiques Et le désarroi du poème resté sans tutoiement (Cahier n°16 / 09-02-2023)
Le nuage était comme la paille où nous étions couchés La joie celle de la douceur de la peau L’immensité Comme on attend le poème à la porte entrouverte de l’hiver (Cahier n°16 / 08-02-2023)
La lueur de l’autre côté du toit à l’oblique Comme pour ramasser une pierre Le temps étire son incertitude Le soleil - aux pieds gelés rougit son souffle Ô cette aube comme le souvenir intact (cette lèvre) Le monde apparaît (Cahier n°16 / 07-02-2023)
Sur la gelée trois oiseaux traversent le ciel azuré La table laissée est vide Au miroir de l’eau la glace brisée Laisse son image ancienne apparaître Au chant du coq le soleil s’est appuyé sur le toit (Cahier n°16 / 06-02-2023)
Saindo da noite vi a madrugada Cansados dos sonhos esperava mais nada Só ficar sentado à mesa e deixar o tempo me atravessar Sinto sinto que vou desaparecer (Caderno nº16 / 05-02-2023)
Comme envol l’oiseau dessine à la mi-hauteur du ciel Son virage Il porte le regard fixe du dormeur Dans la joie d'un mouvement qui déjoue l’immobilité supposée de l’heure (Cahier n°16 / 04-02-2023)
A la lenteur prise dans la matière de l’obscurité Le bleu (en adorable) laisse l’arbre trouver sa forme L’oblique du toit bientôt Et la pensée traversée des premières lueurs Toujours Toujours le même poème et la joie d’un amour - Le sais-tu (Cahier n°16 / 02-02-2023)
La douceur inattendue dans l’image habituelle et grise APRES L’AUBE Comme cette inquiétude disparue Alors soudainement le chant de l’oiseau La vie redevenant une pensée Cette autre possibilité de soi (Cahier n°16 / 01-02-2023)
Le jour est immobile Les pensées se fracassent à l’absence de mouvement Dans le cœur ce caillot Car toute beauté nécessite un espace Le libre jeu de ses contradictions laisse surgir SES IMAGES (Cahier n°16 / 31-01-2023)
Quelques minutes après l’aube Il est trop tard La lumière déjà s’est aplanie Ô encore encore revenir à l’iris des tes yeux Une pluie fine est restée seule A la discrétion du temps (Cahier n°16 / 30-01-2023)
Na cor cinza dum domingo o corpo atravessado pelos erros da semana passada A lenha queima no fogão O pensamento como um pássaro torna-se um sonho Viremos por aqui e nunca mais haverá outra segunda-feira Ela pensou (Caderno nº16 / 29-01-2023)
Le chant d’un oiseau touche la clarté laiteuse débordant le nuage La lumière - comment dire autrement m’écartait de la nuit De pensées trop obscures débordantes ALORS (le revoici) Par le contact sensible de l’aube C’est une matière J’étais aussi l’herbe et le silence d’un arbre Comme un habit usé que l’on garde malgré tout Signe dérisoire de cette traversée Du temps (Cahier n°16 / 28-01-2023)
Car voici que le ciel où sur l’écran blanc se projettent Les images s’est ouvert Comme glissent les ombres des striures de nuages sombres le traversent Dans l’élan de leur apparition la blancheur est un éblouissement Ainsi sur la nuit s’est assis le poème (Cahier n°16 / 27-01-2023)
Le bleu de la nuit avant l’aube Là où apparaît la blancheur Il y a les toits une fenêtre allumée et l’ombre des arbres Comme dans son devenir magistral la beauté surgit Échappant au poème à tes yeux à l’arrogance du monde - Elle te redonne au jour Et rien d’autre que cela (Cahier n°16 / 26-01-2023)
La solitude comme nuit aux premières lueurs accroche rougissantes ses images aux revers du ciel Quelqu’un entendrait - l’aube Comme on trouve silencieuse une pierre à l’angle du chemin posée Mais il n’y a pas de sens et surtout nulle espérance L’image tient d'elle-même et toute vie Tel en son surgissement devient Sa beauté (Cahier n°16 / 25-01-2023)
Par la lumière quelques arbres apparaissent seulement Depuis plusieurs jours les images sont pauvres Elles ont perdu le pouvoir d’ouvrir le réel Sur une armoire il y avait cette statuette phosphorescente Le temps l’avait éteinte Et le jour projeté malgré cette lumière la cherchait encore (Cahier n°16 / 24-01-2023)
A la lenteur de la main la terre façonnée Devient meuble pour ranger Le dehors est le dedans Comme l’heure celle d’une respiration (Cahier n°16 / 23-01-2023)
No silêncio da noite acordáramos pra nos contar Sonhos Que a madrugada veio pegar Iluminando um céu frio deslumbrante Assim talvez nós somos uma faísca desse mundo Os sonhos e a luz que se vê embaixo duma porta Na escuridão da sua infância que ainda persiste em ti (Caderno nº16 / 22-01-2023)
Au soleil très bas le rideau retardait la vision L’éblouissement - Comme l’étrangeté de la joie portait un chapeau S’imaginant ainsi traverser le ciel (Cahier n°16 / 21-01-2023)
Les craquements de l’herbe gelée sous le pied Le bois qu’il faut aller chercher Brûle Quand soudainement le ciel à son écharpe rouge S’ouvre s’ouvre à l’échancrure de la nuit (Cahier n°16 / 20-01-2023)
Devons-nous nous satisfaire du peu L’aube qui apparaît ne saurait être Révolte Seule l’étreinte brûle Brille dans la nuit Du manque sans le savoir Nous trouverons les armes (Cahier n°16 / 19-01-2023)
A l’inattendu du chant qui sépare de la nuit les lueurs A peine perceptibles de son achèvement Le nuage apparaît dessinant quelques branches Jusqu’au silence cette durée s’écoule Comme la plaie des rêves - ouverte Les images prennent formes (Cahier n°16 / 18-01-2023)
J’attendais l’aube rougissante au feu de la nuit J’étais nu Je veux dire sans image Le monde avait plié sur moi sa démangeaison Le luxe du poème remis en vitrine Pourtant j’avais faim de beauté Comme de goûter encore l’eau des sexes La nuit m’emporte je ne vois plus l’aube Car déjà Je suis nu (Cahier n°16 / 17-01-2023)
Comme chercher les lueurs dans l’ombre des langages La beauté sculptée d’une flamme à l’apparition de l’image qui toujours s’échappe Le poète saisit ce qui vient aux écarts du temps admis Cette broussaille ardente ou encore cet oubli (Cahier n°16 / 16-01-2023)
A lentidão do meu corpo parece como o sol Um raio vagabundo acaba de se aproximar da minha página A tinta desse poema está solar Deslumbrante quase cegante Não sei o que tô escrevendo No meu coração tem uma pedra Acho que venho do fundo do universo (Caderno nº16 / 15-01-2023)
L’heure de l’aube a versé son tribut et son assiette au liseré d’or est lavé La pluie épouse le vent Comme ultime souvenir des étreintes Il reste le peut-être du poème Sa feuille toute verte aux nervures des pensées Son image aux biens si précieux Des secrets (Cahier n°16 / 14-01-2023)
Comme la veine ouverte sur la table Le soleil inonde le ciel L’aurore goûte les nuages L’orange comme clarté diffuse L’oubli de la nuit (Cahier n°16 / 13-01-2023)
Sur la table une plume L’écho des joies lointaines disparu Et les heures non plus n’ont plus d’ombre L’envol Tous les amours ne sont que des poèmes Comme la peau du ciel Un manteau pour l’oiseau couvrant par pudeur Sa nudité (Cahier n°16 / 12-01-2023)
Comme brûlent et le bois et les nuits A la lenteur de l’aube La pensée cherche dans leurs cendres Un poème Car il dit aussi son possible La clarté du jour se souvient (ou espère) Les squelettes noircis - Comme apparaissent les arbres Aux premières lueurs (Cahier n°16 / 11-01-2023)
Rien ne surgit et la nuit reste Comme image son aube décolle ses bords L’obscurité persiste derrière la lumière Les ombres bleues des arbres nous attendent et pourtant nous n’attendons plus Ce présent est immobile Et la joie ô la joie S’est perdue (Cahier n°16 / 10-01-2023)
D’un écartement les mots se vident jusqu’au silence Le ciel invisible de la nuit insiste à leur disparition Il reste des images surgissant entre les deux Le poème gît Comme une ombre soudainement percevrait Le bord invisible de sa lumière (Cahier n°16 / 09-01-2023)
Na madrugada do silêncio O céu Tem as suas cores indefinidas Uma água suja verde e desbotada Um nojo flutuando no ar Mas talvez vejo o que sinto Já me tornei com aquele céu Esperando o movimento duma nuvem ou quem sabe A clareza muda da mudança das coisas humanas (Caderno nº16 / 08-01-2023)
La date déjà s’efface Peut-être le nom Ne tient que l’éphémère de l’aube Comme en équilibre cette vieille pièce tourne sur la table Les arbres sont bleus sans feuille On dit - quelque chose survient Tu fermes les yeux Soudainement la couleur Un ciel en papier de soie Le vent emporte sur l’épaule Toute ta richesse De ce qui fut un amour Cette vieille pièce qui tourne sur la table Il n’est d’autre soleil (Cahier n°16 / 07-01-2023)
Des voix lointaines rompent le silence de la nuit A l’apparition d’un rectangle de lumière La fenêtre là-bas le coq devient le vent Sur le murmure dérivent les pensées jusqu’au gris lumineux des nuages L’image d’un arbre décharné Comme en-visage le jour Traverse l’antichambre de ta mort (Cahier n°16 / 06-01-2023)
Car déjà le bleu transforme l’opacité profonde comme le silence Les corps se rejoignent dans l’aube Le ciel sur un lavis de gris se poudre d’or Dans l’étreinte gît le soleil Et la beauté découvre le jour (Cahier n°16 / 05-01-2023)
Le vent embrasse le restant de nuit La porte refermée Le feu brûle son bois comme la peau la caresse A l’heure devenue désir ton souffle avait détourné le monde Un coq misérable s’y était pendu Ô richesse mémorable du nouveau (Cahier n°16 / 04-01-2023)
La noirceur épaisse de l’encre au rectangle de la fenêtre Le jour peut-être ne viendra pas Avec lui morte l’espérance Les heures sont allongées sur la table Le poème forgeant son oubli Rien Une clarté Le jour paraît Le désespoir non plus n’est pas sûr (Cahier n°16 / 03-01-2023)
Tous les poèmes s'écrivent dans la nuit L'aube garde leur obscurité Dans le ciel j'ai suivi quelques oiseaux Dans ma poche un reste de poussière (Cahier n°16 / 06-12-2022)
L’aube éteint la nuit Dans la rougeur du ciel L’Afrique déjà Il y manque le fleuve L’avenue Kimbangou Le goût de la Ngok’ Le salut De mon ami Désiré Demain (Cahier n°16 / 05-12-2022)
Teria uma parada no tempo Ninguém vem ningém vai Pensaria enm você nesse silêncio Um pássaro se pousaria em cima da cerca Um pensamento só Já estou olhando as ultimas folhas que vimos nascer (Caderno nº16 / 04-12-2022)
Les murmures se glissent entre les bois des arbres Où es-tu Le souffle dit la pensée Comme la simple déraison d'un amour Et l'opacité de l'image semblant chaque jour à lui-même Le vent découvre l'horizon (Cahier n°16 / 03-12-2022)
Les mains brouillardeuses de l'aube tissent à la clarté apparaissante du soleil Cette écharpe légère de la brume Elles débroussaillent le désir des corps Une feuille tombant d'un arbre s'évanouissant Dans les mains de cette clarté diffuse Sans le savoir déjà je t'avais appelée (Cahier n°16 / 01-12-2022)
Écrasés de réel tant que l’étreinte disparaît Faute de je-u Par la porte la nature offre cet automne sans veste L’espoir maigre d’une branche dessinant une forme Comment dire Il reste quelque chose La mer est allée avec le soleil dit-on A ce présent infini nous opposerons un amour Qui sait L’espoir soudainement inouï d’en être capable (Cahier n°16 / 30-11-2022)
Ces images comme nuées d’oiseaux se perdent Ô temps laisse-nous changer de monde Ne pas raconter l’histoire sensible des feuilles où s’écrivent les poèmes Mais la disparition des hommes dans la violence des jours Celui-là au coin d’une rue vendait des soleils Il était même capable paraît-il De recoudre l’azur (Cahier n°16 / 29-11-2022)
Dans le ciel un lavis étrange de nuages obscurs s’inonde de clarté Une effusion d’aube On cherche le soleil on cherche le soleil La voix s’estompe Le gris domine l’or frêle des feuilles mourantes Les poèmes ce sont les hommes qui les écrivent Et les jours se martèlent aux espoirs qui se forgent (Cahier n°16 / 28-11-2022)
Tem um poema por cima de teu ombro Um passarinho vermelho aparecendo na madrugada Fugindo na noite com nossos abraços Aquela suavidade da vida depois o tempo da eternidade Tem um pássaro vermelho por cima do teu ombro Vem Vamos ver o mundo Pra o transformar (Caderno nº16 / 27-11-2022)
Mas Rio tá tão triste Nunca vi essa tristeza Parece como uma parada da vida Uma impossibilidade de ver E Rio foi tão triste mesmo com o seu céu transparente Somos invisíveis (Caderno nº15 / 03-07-2022)
Tempos acirrados como a gente diz por aqui E o suco de caju não pode dar conta O mundo fechado O dia a dia difícil Na lanchonete na esquina das ruas Carlos de Carvalho e Carlos Sampaio Lapa Cada um se vira até o dia seguinte Na calçada do lado de lá Um rapaz com um penso na têmpora esquerda vende frutas na rua - Vai ser melhorando - Se Deus quiser diz um outro (Caderno nº15 / 30-06-2022)
As palavras escapam-se a sensação se torna atrofiada Um poço seco Vou me sentar Um pássaro acabado de ser cansado pousará-se no meu ombro Assim não escreverei mais mas farei parte do mundo dele Vou ser um poeta (Caderno nº15 / 29-06-2022)
Toujours partir La table laissée à la pluie aux éreintes à l’attente du poème Ailleurs et pourquoi sans raison La beauté se forge dans l’élan à l’apparition soudaine d’une aube A hauteur seule d’une respiration (Cahier n°15 / 23-06-2022)
Alors dans une seconde il n’y aurait que douceur L’oiseau quitte une branche La lumière épouse la rugosité de ce mur Et la durée est autre Le corps emporté par l’étreinte ou la mort - Je ne comprends pas ce que je vis Je dessine des images que relieraient tes yeux Jusqu’à recoudre ensemble la paupière du soleil (Cahier n°15 / 22-06-2022)
Le temps s’étire il use la fatigue même Le pull est déchiré Mais la clarté se laisse prendre à l’attente A la porte l’orge des rats a poussé Et plus tard dans la maison les araignées gagneront Le soleil sur le toi(t) en équilibre sur un pied Comment dire Dans l’interstice du poème - entre deux jours Il y a le rêve et la nuit Il y a toute une vie (Cahier n°15 / 21-06-2022)
En toute beauté un lièvre s’assoit sur l’aube Et dans le parfum si léger des jasmins Nous rions A la joie des apparitions nous inventons des images qui disparaissent à l’encre des cahiers rangés Mais l’instant ô l’instant qui dé-termine ce réel NOUS VOULONS D’AUTRES MONDES (Cahier n°15 / 20-06-2022)
E agora a tempestade ameaça O trovão reduz ao silêncio a natureza Até a luz que se torna tímida cinzenta O dia está nos oferecendo a chuva Como um abraço Vamos sair vamos sentir O gosto da água Já estamos no Rio de Janeiro (Caderno nº15 / 19-06-2022)
Comme la brume de chaleur enveloppe la dimension du regard Le chant (du coq) descend très lentement dans le corps Sans se connaître nous n’étions plus étrangers Ainsi tenus par la respiration des pensées - Et malgré la disparition des hommes Le goût infini d’un dépassement persistait Dans les cristaux de pierres il y a du soleil Et dans la mort toute proche la conscience De la possibilité intacte d’un amour Quand la clarté du jour se pose réellement sur la table où s’amenuisaient les désirs Il reste le rêve Et la beauté de tes yeux à la couleur incertaine Car même dans le sommeil nous nous étions aimés (Cahier n°15 / 18-06-2022)
Comme d’un mouvement de branche l’immensité du matin La joie que l’on cueille en baisers Il y a cette attente Il y a cette attente - Mais vivre me dis tu Et le tutoiement des heures que le poème poudroie (Cahier n°15 / 16-06-2022)
Le tourment jamais ne disparaît Il s’ancre caché dans un silence Et le poème (comme l’aube) ne résout rien Avant le soleil, il y a ce chant des oiseaux EPITHALAME Il fait jour mais nous attendons Alors (comme l’or) l’inquiétude s’oublie dans l’attente Quelques secondes - Un papillon déjà s’est posé sur une fleur violette de buddleia (Cahier n°15 / 15-06-2022)
S’entrevoit dans le regard ce qui déjà figure L’embrassement A l’instant ouvert joue le possible Comme on dégage des peut-être des idées trop certaines Quelque chose vibre et peut-être déjà résonne quand s’approchent les corps On voit dans le lointain le bleu traversement de leurs ailes (Cahier n°15 / 14-06-2022)
Dans les endroits du monde comme ciel un soleil goûte la pluie L’attente se murmure des heures entières Ici l’aube a surpris un rouge-gorge Là-bas à Algodoal Brésil déjà La nuée emporte les rêves La beauté se saisit violente aussi Comme son apparition (Cahier n°15 / 13-06-2022)
A portée des nuages le soleil par l’angle de sa vue redessine des contours L’image qui apparaît est tout comme le désir qui surgit Il ouvre soudainement l’impensé du sensible Les durées se superposent Le rêve enchâsse le réel A portée des nuages et d’une simple étreinte parfois se découvre le ciel (Cahier n°15 / 11-06-2022)
Comme geste quelques planches posées assemblées A la durée des jours la lumière devient celle de la blancheur du bois Lorsqu’une pièce apparaît Dehors les feuilles des arbres ici le poème lu dans la nuit Je suis (aussi) une forêt (Cahier n°15 / 10-06-2022)
Dans le gris (du ciel) il y a toute la peine indicible Qui écarte le temps assombrit le visage Une image une image - C’est de l’or Même pauvre elle dit encore Le monde n’est pas fini le monde est infini Où es-tu (Cahier n°15 / 09-06-2022)
Comme en silence à l’apparition majestueuse des clartés Le soleil perce le vert des feuilles lourdes et de la broussaille herbeuse De la trace lumineuse surgit l’ombre Ainsi l’image perturbe la durée On devine sur le mur lointain le grain de sa matière minérale et comme cachés quelques pétales de roses - Nous avions simplement traversé la pluie Peut-être la nuit aussi (Cahier n°15 / 08-06-2022)
La beauté hirsute d’un lendemain il reste de la pluie dans l’herbe broussailleuse Car l’image devient – sel au goût aventureux d’un départ Rien ne s’arrête et déjà dans le lointain le nuage s’in-forme Une pensée m’échappe Je ne suis pas sérieux et personne ne me croit Rien ne s’arrête sous tes yeux (Cahier n°15 / 07-06-2022)
Comme l’eau d’un baiser le soleil dans les feuilles du poème efface l’encre LA MÉMOIRE S’EFFEUILLE En fermant les yeux des visages apparaissent Ils étaient dans le rêve Alors se dessinent dans l’herbe de nouvelles ombres Nous nous allongeons dès l’aube aux blessures de nos oublis Rafistolant des mots aux mouvements des branches Comme encore se prennent des mains (Cahier n°15 / 06-06-2022)
La blancheur dans l’espace avant l’aube Du sommeil absent Je cherche des images comme d’autres le paysage d’une vie rêvée Dans l’interstice pâle on ne devine pas les contours La réalité est autre Il y a peut-être l’Amour - Vous savez ce fleuve de Sibérie J’ai écrit le poème je vous en donne le sens Dans l’aube blanche de ce rebord d’un fleuve On y trouve des étreintes éphémères qui tiennent lieu de promesses à des aventuriers Une photographie (Cahier n°15 / 03-06-2022)
Le vert est comme le vert broussailles Et dans la maison de terre des pensées en surgeons se vivent en désordre La joie celle de l’attente d’une aube qui parfois devient jusqu’à l’image De ce basculement à l’oiseau qui traverse Le café brûle à l’oubli aussi d’un vieux moteur de frigo (Cahier n°15 / 02-06-2022)
Voici déjà que s’ouvrent ces grands jours qui d’une épaule repousse la nuit jusqu’à l’été Ô les murmures Ô les pensées Ô les baisers Comme s’étreignent les étoiles même lointaines En lumières Elles frôlent la démesure Car il reste quelques rêves Il reste quelques rêves (Cahier n°15 / 01-06-2022)
Dans le miroir bleu ébréché du ciel roule le soleil boiteux A l’écartement de tes bras il redevient le parfum de la peau Nous sommes comme l’herbe sauvage aux frémissements des souffles Là-bas plus loin et plus loin encore Le désespoir qui gagne jamais ne touche le désir Se murmure la joie à l’ocre jaune d’une pièce Ou mieux encore à l’éclat de son or (Cahier n°15 / 31-05-2022)
Le soleil apparaît sur le mur à l’instant où l’oiseau se pose sur la barrière frêle de noisetier Le calme est immense et la beauté aussi A la vue de l’aube persistent les images d’un film de Bi Gan La nuit reste présente Un rouge-gorge maintenant sur la table tutoie l’errance de l’homme Les cigarettes arrêtent le temps Comme une étreinte Comme soudainement cet espace qui s’ouvre (Cahier n°15 / 30-05-2022)
Il faut faire surgir des images, les prendre à la vastitude du réel pour trouer (ou troubler) ce qui est. Le poème, c’est cela, l’image apparue, comme pensée d’un sens en cours de destruction. La beauté n’est plus une norme. Elle est, ce qui altère et fissure l’ordre ordonné du langage, façonné par l’image. Le poète – Moi, je, poête!, disparaît. Il reste la poussière de la pierre, la nervure de la feuille, ou l’or de la lumière. L’image te regarde, elle touche dans le jeu qui la sépare d’une sœur, ce qui manque. Ton langage qui n’est pas celui des autres, mais tu n’existes pas sans eux, le poème déchiffre l'aporie en lui donnant de l’air. Il vole. Le poète est Azor. Um ramo de cerejeira quase entra na casa A luz do sol na madrugada faz fremir suas folhas O mundo é mudo Nesse silêncio só percebo no seu sopro Um desejo de ser como um beijo pode caber o gosto do mar Na casa o ramo de cerejeira traz suas frutas em cima da mesa A mesa dos poemas (Caderno nº15 / 29-05-2022)
Un lièvre de l’aube épris de brouillard disparaît Hier j’ai ramassé des cerises Et l’un et l’autre se sont rencontrés à gorge de soleil désireux Devenant contre-image posée sur la table l’histoire ne se raconte plus Elle surgit à la persistance de tes yeux (Nous voulons d’autres mondes) (Cahier n°15 / 28-05-2022)
Sur la feuille de cerisier la nervure écrit le poème Dans le corps la pensée dessine des voyages A l’écartèlement du présent surgissent des images - Le temps se prend Elles apparaissent comme le fruit caché L’animal J’ai vu des aubes de clarté comme une table laissée dans la nuit pour courir les lignes de ta main Mais le poème qui suit la nervure a tout effacé Comme le frémissement du vent te presse de partir J’ai pris le premier train Où es-tu (Cahier n°15 / 27-05-2022)
Et les oiseaux très haut se mirent au café brûlant de la tasse L’infini comme reflet L’encre car la beauté (même laide) comble le manque Voici que l’image dénuée de sens s’envole elle aussi Dans un ciel à la traine les nuages Enveloppent leur vol dans un papier cadeau (Cahier n°15 / 26-05-2022)
Quelle image pour déjouer l’attente du même L’aube rend visible des paillettes de pluie ET LE SOLEIL ÉTREINT LES SOLITUDES Pourtant elle s’efface dans l’heure pour se rendre au marché des enclaves Il a plu Il en reste la vision comme la trouée d’un souvenir d’un mot Un décollement du ciel qui là justement manque (Cahier n°15 / 25-05-2022)
D’une étreinte avec le temps devenue végétale La pensée de cet amour surgissait comme une fleur De la pluie rit aux éclats Aux lèvres le soleil En visions le poème attache ses feuilles nervurées aux arbres attentifs Il est paraît-il une heure où la beauté s’est assise Ce devait être à l’aube Je veux dire sur la peau tout près de ce tatouage d’un oiseau Où es-tu (Cahier n°15 / 24-05-2022)
Au frôlement d’une branche - Elle entrerait dans la maison Le corps végétal de la durée enveloppe la pensée Je vis à hauteur de peau et cette pensée perçoit le froid Comme l’embrassement le temps Sans autre mesure que le bruit d’une pluie Ce matin (Cahier n°15 / 23-05-2022)
Le présent de l’apparition comme théâtre Il y a le frémissement de quelques feuilles Un soleil lointain - A l’épaule frôlée dans le sommeil Car la beauté même vieille est neuve Par principe Voici l’étonnement du jour en éclair L’émotion du théâtre Lorsque l’image à peine se dessine dans le langage des mots Dans l’interstice quand les rêves sont encore présents et que la clarté n’efface plus l’ombre mais la révèle (Nous voulons d’autres mondes) (Cahier n°15 / 20-05-2022)
Une pluie d’aube mesure l’étonnement A peine la lumière traversée par l’oiseau On entendait dehors sur la table laissée d’un repas Son déversement jusqu’au silence Le vide laissé du ciel à l’apparition de l’azur Comme cette première fois j’avais demandé la couleur de tes yeux Une pluie d’aubes (Cahier n°15 / 19-05-2022)
A la mesure des absences de l’impossibilité de faire corps Les heures s’écoulent en solitude Comme l’écorce la pensée devient rigide - On finit même par ne plus espérer Rien sinon l’oubli Quelque chose en soi disparaît presque doucement L’aube seule en ses mouvements de lumière déjoue les attendus Il y a par la fenêtre toute une variété de verts De celui presque jaune à celui très sombre de l’obscurité La sensibilité au mouvement de la lumière (ses variations) sauve A la reproduction d’images inertes celle qui ouvre par son bord décollé Le sentiment d’une possible résonance à ce qui malgré tout vient (Cahier n°15 / 18-05-2022)
Comme à l’inattendu pointe un élan vers la fuite Le soleil ce matin a le goût du Brésil Il reste des possibles et ce désir Comme chaleur sur la peau renverse l’heure Déjà déjà déjà No barzinho escondido rua Pertence no Catete - Moço O que aconteceu durante este tempo todo (Cahier n°15 / 17-05-2022)
Comme la brise annoncerait la pluie L’image insaisissable de l’aube Le bleu disparaissant Il y a cette attente Voilà nous attendons Une pluie un baiser le chargement d'une page La joie toute neuve de l’heure Je voudrais prendre l’avion juste pour attendre Des pensées vers toi déjà s’envoleraient (Cahier n°15 / 16-05-2022)
Pode-se ouvir os cachorros latindo semelhantes os de Santa Teresa no Rio de Janeiro Está estranho ver como um tempo penetra um outro As imagens estão viajando esperando um som ou uma pedra pra tornar-se numa lembrança E agora vou partir até aquele Brasil que curto Na verdade sem vontade fugir ou buscar uma sensação outra da vida Mesmo se na minha casa me sinto perto das palavras do Manuel do Barros (Caderno nº15 / 15-05-2022)
A la vision presque désenchantée Le soleil prit la place Il y eut un instant de silence puis l’oiseau du jour Chanta Le poème suivait l’intensité des clartés jusqu’à devenir Ombres Le mouvement dura quelques secondes pas plus Comme ces images en relief que l’on trouvait jadis dans les biscuits L’image avait bougé la tristesse n’était plus (Cahier n°15 / 14-05-2022)
D’une brume d’aube cette aurore comme eau Naît le soleil L’image même se déplie mille fois jamais la même D’un sourire caché dans un cri d’oiseau son envol A l’ombre dessinée sur le mur Il est tant de manières de raconter le monde Il est tant de manières de raconter le monde (Cahier n°15 / 13-05-2022)
A l’herbe sèche on devine l’été aux gorges folles de baisers inassouvis La beauté manque Comme on épuise une terre Des embrassements emplissent les pensées Une simplicité du bonheur ou encore Cet abandon à l’ivresse comme une soif irraisonnée de légèreté (Cahier n°15 / 12-05-2022)
Comme s’agence le bleu immobile de l’étendue azurée au mouvement vert du feuillage dans le vent L’image n’existe pas sans le mot Alors le soleil qui est comme le silence entre les deux pierres d’un mur A l’apparition de l’aube tutoie l’intimité des désirs D’une manière de dire D’une manière de voir NOUS VOULONS D’AUTRES MONDES Ainsi du poème d’une fugue révoltée ou encore de l’éclat de tes yeux au toucher de ma lèvre Sur ta peau (Cahier n°15 / 11-05-2022)
Dans le buisson ébouriffé l’oiseau dissimule ses murmures Plus loin une branche ploie d’un autre battement d’ailes Le soleil comme une aube Le jour indifférent à la mauvaise nouvelle des pensées traversées Je suis comme un oiseau rien de plus J’ai goûté la lumière (Cahier n°15 / 10-05-2022)
A l’énoncé le soleil L’image apparaît sur le mur où s’arrête le regard Le grain de la pierre sculpte des reflets La lumière est matière et d’ici quelques heures l’image oubliée Sera comme nuage dans l’azur ardent du silence Le poème est un clou sur la bordure du ciel (Cahier n°15 / 09-05-2022)
Mal o silêncio sempre tem um ave ou o movimento dum ramo Tudo isso que te faz sentir que a vida é frágil breve Mas não adianta desesperar só viver aquela Momentos Amores Até mesmo a solidão quando o presente tá desequilibrado pela uma lembrança Nada mais Você lembra (Caderno nº15 / 08-05-2022)
Le chant d’un oiseau écarte les bords de l’image appauvrie Peut-être l’air aussi donnant mouvement aux branches fragiles La fatigue l’absence d’espérance la solitude altèrent la perception la tension vers le poème disparaît Ainsi d’une aube presque silencieuse altérée par quelques pensées agissantes Comme un déséquilibre (Cahier n°15 / 07-05-2022)
A l’attente d’une pluie l’herbe sèche et jaune rit Comme on tutoie l’inconnu Je meurs je meurs dit la mère dans son lit A la simple vision de l’herbe brûlée surgit le poème Comme un débordement d’amour Le ciel est vaste dit-on Comme une ivresse pour conjurer l’oubli (Cahier n°15 / 06-05-2022)
D’un murmure (le chant d’un oiseau) L’image s’abîme en ondes profondes Comme un puits ou dans le lointain souvenir cet embrassement Il y a dès l’aube cet abandon au jour - Le corps se jetant dans la mer aux cris des envols Longtemps après nous sommes encore traversés d’images que le présent superpose Comme autant de poèmes sur le papier pelure Des baisers Ô des baisers (Cahier n°15 / 05-05-2022)
le poteau de la clôture Soudainement l’œil regarde sa verticalité Le barbelé (le mot est plus drôle que sa réalité) disparaît quelques instants du regard Ainsi l’angle de vue dispose le monde Alors le soleil aussi en change l’ordre NOUS VOULONS D’AUTRES MONDES (Cahier n°15 / 04-05-2022)
Il tarde et dans le retard de son apparition L’étendue s’ouvre à l’infini boiteux Au peu d’une lumière grise arasant la vision Il manque une dimension Le soleil n’est pas le soleil Il appuie en profondeur les espaces laissant l’ombre déployer son langage La lumière est obscure Comme le regard soudainement reconnaît le visage Dans le doute (ce retard) L’inquiétude a touché Ton absence (Carnet n°15 / 03-05-2022)
De quelques pierres marquées à la craie l’ordre se recompose Mais l’espace entre les pierres reste silence Et la beauté de la durée précieuse Rend le vivant (ce que n’est pas la pierre) imprévisible Dans l’espace de ce jeu (Cahier n°15 / 02-05-2022)
Le suspens léger de la branche frêle dessine l’air invisible De l’or s’y glisse Comme la petite démangeaison du poème Le soleil (toujours toujours toujours) frôle une feuille On écrirait un baiser Mais le jour t’emporte plus loin sans rien savoir de plus Lorsque tu fermes yeux il reste un visage Cours Et le point où s’ouvre ta pensée embrasse tous les mondes Cours Du frôlement léger de l’air apparaît un désir Ignoré Cours (Cahier n°15 / 29-04-2022)
Regarde l’orange sanguine de cette aube-là a maquillé de rose La paupière cillée du ciel Sur ta bouche une étoile s'est assise Elle relie par son silence le jour et la nuit Et l’œil qui déjà écarte son iris devient toute la clarté de l’étendue On dit - Le silence n’est pas assez vaste L’heure le déchire Je voudrais être là où ne savent pas aller les mots Pour attendre Attendre quoi Je voudrais revoir l’aube (Cahier n°15 / 28-04-2022)
Sur le buffet le soleil appuie le rectangle de sa fenêtre Les statuettes d’Eugène Diwa attendent Voilà c’est une fête qui est là comme étreinte On oublie cela - L’attente joyeuse de l’instant Et de croire tout autant à l’envol comme à la chute « Je tomberai dans l’azur » dit l’oiseau Nous Nous baiserons à table et de rire trembleront les arbres Aux soupirs laissés de notre nudité (Cahier n°15 / 17-04-2022)
A la nervure déployée d’une feuille Le poème aventure sa promesse Nous connaissons les images l’espace clos de notre imaginaire forgeant notre tristesse Au jour à l’herbe haute A ce soleil Il faut tenir le point en équilibre Chercher la résonnance d’une lumière et d’un mot d’une couleur Rappelle-toi nous eûmes des étreintes comme des amours secrètes Elles furent cette insoumission à ce réel des heures Ainsi le vert se tourne à la lumière Le jour aussi nous libère de représentations acquises pour suivre à l’inconnu L’image qui apparaît (Cahier n°15 / 26-04-2022)
Le goût de l’amer reste dans la bouche L’écœurement ouvre la poitrine Sur la table le poème écartèle ses bords pour toucher la pensée Un rectangle de lumière s’étire sur le sol Avancer comme on coupe l’herbe à la saison Comme on renverse le sort ou bien s’obstine Ce qui sauve (Cahier n°15 / 25-04-2022)
Depois uma chuvinha o sol estende os braços Quero partir longe Fora das palavras furtadas Somente sentir a sua luz Ficar num lugar quieto Até a solidão Sabe não espero mais nada No entanto o canto dum pássaro pode me levar e no tempo de escrever já estou outro Venha (Caderno nº15 / 24-04-2022)
De la douceur reste malgré tout toujours la même Cette lumière du soleil qui échappe au poème Se pose dans l’herbe haute et déborde l’image (Cahier n°15 / 23-04-2022)
Car ce qui arrive et la broussaille herbeuse le dit La pensée se perd comme un souvenir sans étreinte Ce jour est non plus sans soleil NOUS SOMMES D’UNE TRISTESSE INFINIE à ne plus rêver que de fleurs Ou de révolte violente (Cahier n°15 / 22-04-2022)
La brume incertaine tutoie le soleil dans la nuit Bien sûr il fera jour Bien sûr la route apparaîtra Mais l’indifférence est telle A l’obscurité répond le rêve le repli sur soi Tout va bien On s’habitue jusqu’à la solitude Jusqu’au cri que personne n’entend plus Et l'aube L'aube vendue sous le manteau comme image illicite d'un souvenir perdu Restera comme poussière vidée d'une poche sur la table Rendue à l'insignifiance (Cahier n°15 / 21-04-2022)
La brume incertaine tutoie le soleil dans la nuit Bien sûr il fera jour Bien sûr la route apparaîtra Mais l’indifférence est telle A l’obscurité répond le rêve le repli sur soi Tout va bien On s’habitue jusqu’à la solitude Jusqu’au cri que personne n’entend plus (Cahier n°15 / 21-04-2022)
A la matière de la lumière l’aube loin des mots Sculpte sa durée en mouvement Comme une pensée instable et plus légère encore que le souffle léger de l’air La clarté laisse apparaître le monde semblable au désir sur la peau La soudaine espérance de nager Assis à la table et regardant dehors Loin A qui s’accorde à cette heure le jour donne sa résonnance Le mot écrit peut garder son silence Et cet amour Son secret Le soleil percera les nuages Le cri des autres enfin S’entendra Ô cette clarté (Cahier n°15 / 20-04-2022)
La blancheur prend le pas sur le gris du nuage Le chant de l’oiseau (celui de l’aube) ne trouble pas le vert ébouriffé du jardin La pensée cherche son sens Car la compréhension s’arrête où s’ouvre l’inconnu Il y manque l’élan celui d’une intuition ou d’un engagement du corps - Je ne peux pas ne pas La clarté différencie les verts L’oiseau silencieux portera l’heure plus loin Tu restes là au désastre d’ici tremblant Tout restant possible (Cahier n°15 / 19-04-2022) [note pour Horatio]
Seuls quelques oiseaux décousent le regard fermé sur l’image attendue Ils traversent et le jour qu’ils ont ramené du lointain allume ses lueurs Tandis que sur le mur le calendrier fixe raconte encore les saints Dans le mouvement contradictoire des envols se dessine l’insaisissable des pensées Comme jadis en aventure on admirait l’évadé L'image déchirée laisse voir Leurs prodiges (Cahier n°15 / 18-04-2022)
No alvorecer da Páscoa o sol apareceu num silêncio Somente a sua luz nas ervas altas Sem palavras Fiquei um momento privilegiado deixando os segundos me atravessar O mundo assim parece tão simples Fácil Queria te escrever pra fazer daquele dia o seu niver Mesmo se não fosse o dia certo Podermos o marcar Em nosso tempo Vamos fazer uma festa Vamos ser feliz todo esse dia (Caderno nº15 / 17-04-2022)
Le rouge-gorge attend les cerises peut-être pour conjurer sa peur A l’heure fixée sur l’immuable nausée des rancœurs Mais le fascisme est déjà Là dans les pensées Dans le ciel d’une aube brouillardeuse aucune réponse Et le poème lui comme le soleil Persiste d’exister Aussi dans la rue (Cahier n°15 / 16-04-2022)
A la lueur d’une aube comme s’ouvre un cahier Le soleil plonge dans l’herbe haute verte humide de rosées Des désirs et des sexes la lumière inonde le perçu Des images déchirées s’envolent Ne restent que les corps épris d’ivresses et de parfums D’attentes A l’étreinte débordante de la nuit Allez allez vers le soleil Il s'appelle le jour Le poème y meurt à la beauté d’un ciel A la laideur vaincue L'image se détache du monde (Cahier n°15 / 15-04-2022)
Dans un très grand silence quelques pétales d’un cerisier chutent de leurs fleurs Et s’ils rythmaient le jour Ce ne serait plus la durée des heures mais leur délicatesse troublante qu’il faudrait prendre pour mesure Le monde ne serait-il pas autre A l’apparition du jour dit-on Un oiseau chante Comme la pensée nécessite un point de vue et l’œil Un battement de sa paupière (Cahier n°15 / 14-04-2022)
A la bouche du brouillard la clarté diffuse s’éprend d’un bois posé de noisetier Une barrière Dans le ciel en ascension deux pigeons s’ébrouent y laissant quelques plumes à l’envol des heures L’herbe haute de toutes les nuances du vert allonge comme une femme un désir de chaleur lumineux C’est une puissance étrange Le soleil d’un seul coup dissipe la brume et dans l’échancrure du ciel Se perçoit soudainement le bleu du poème attendu Ô voici sans les vouloir quelques pensées secrètes Vers toi (Cahier n°15 / 13-04-2022)
Comme un reste d’étreinte à l’aube et que les arbres les pierres et même les chiens te tutoient La peau touche l’air quand s’enlève l’habit Alors juste ressentir le froid de la nudité L’eau très calme aussi de la douceur SE BAIGNER DANS LA MER (Cahier n°15 / 12-04-2022)
Tenho tempo essa manha Quando os vizinhos estão dormindo Sinto o sol como se fosse o primeiro do mundo O tempo é a sua duração Fora dos sonhos Tenho tempo E você Sabe que faz falta a sua presença Mas deixo na luz tantas lembranças desaparecendo No movimento dum ramo No verde duma folha nova Oferecida pelo seu poema Tenho tempo (Caderno nº15 / 10-04-2022)
Comme lavé par la pluie le ciel étire son azur Quelques voix dehors s’échauffent au soleil La lumière est une pièce d’or dans l’assiette d’un réveil Et comme souvent sans nulle raison aucune Une joie presque antique déborde de la table Un chant Peut-être le retour d’Oreste Qui sait l’éclatement des rires Dans son écartement le jour prédispose On rêve d’une fête Le ciel et que finisse Le temps des assassins (Cahier n°15 / 09-04-2022)
L’aube est passée son trouble encore dans les branches du cerisier J’écris sur ses feuilles en mouvement Car rien n’est fixe et la pensée à l’arrogance des certitudes s’ouvre A ta main la caresse d’une fleur Comme s’oublie le sentiment Alors le monde change Le réel se perturbe Pense pense à cet embrassement Au devenir au-delà de toi-même dans la nuit Je ne sais de quelle couleur sont tes yeux Et dans le jour « acalmé » Je vois ton regard à la translucidité de l’aurore (Cahier n°15 / 08-04-2022)
Des aubes à la lumière étrange presque grise Personne ne viendra ici Comme d’un goût de métal le ciel se recrache Et malgré tout encore Le chant d’un oiseau (ce jour-là) transforme l’image Ainsi le point l’infime Désordonne l’immuable (Cahier n°15 / 06-04-2022)
D’une attente tel le geste le plus simple d’un regard Au dehors La lumière triste des jours épouse l’écorce d’un arbre éprise de lierre Quand la gorge d’un oiseau à la cime s’écrie Dans le silence qui suit d’autres dessinent l’éphéméride du ciel Ainsi des embrassements proches A l’inconnu de l’instant quand des lèvres se touchent (Cahier n°15 / 05-04-2022)
Un soleil dans une poche trouée Laisse l’ombre à son éclat Dans l’herbe toute haute qui se couche Et l’éclatant désir (le froid a passé) de provoquer l’heure Alors pour rien Seul et dans l’oubli des dehors s’impose le tutoiement En égales pensées de tout ce qui Respire (Cahier n°15 / 02-04-2022)
Il a neigé hier juste pour rire Et l’envol tourbillonnant des volutes sculptait le temps comme dans tes mains le poème Le morceau de bois ou encore l’impatience Il a neigé hier De quelques pensées la blancheur a rougi quelques joues De froid de joie (Cahier n°15 / 01-04-2022)
Comme se désagrège la nuit en lueurs L’oubli laisse ressurgir Ses images A l’abandon des étreintes comme on mange du soleil ou le simple repas Quelques mots traversés de pensées Le jour est un embrasement toujours Sur la peau la brûlure de se dire encore Tu es là Et dans l’azur laiteux des tristesses le cri des oiseaux inonderait Le ciel (Cahier n°15 / 31-03-2022)
De quelques fleurs devenues feuilles et jusqu’au poème Ce « sourire du vent » Si loin de l’arrogance la douceur étonne Dans le ciel qui devient Comme neige (Cahier n°15 / 30-03-2022)
Le jour tremble Comme en inquiétude toute action paraît vaine En apparition la clarté dessine les pierres et les arbres les maisons les jardins Et toute l’activité humaine en équilibre sur le rebord de ce doute Ce qui aussi est beau Comme vacille à l’œil l’image toujours différente Échappe à ta raison Ce qui la rend nécessaire (Cahier n°15 / 29-03-2022)
Dans les mots du déjà la lumière invente l’instant Au désarroi les poèmes se ressemblent Ils disent d’autres poèmes le monde nous échappe La clarté accroche quelques feuilles naissantes Ou bien le rire d’un enfant Combien de secondes cette joie durera-t-elle Le matin déplie sa candeur à la beauté d’une image qui « déjà » n’est plus Et pourtant et pourtant Je ne t’avais jamais vue (Cahier n°15 / 28-03-2022)
Se trata dum domingo igual ao outro fora daquela luz do sol Que me conta sua história uma história sem palavra Somente a duração do tempo que se abre Antigamente teria pôr o meu coração sobre uma pedra Aquela do Drummond como uma armadilha para te atrair Mas hoje ninguém mais se liga com a poesia Então vou deixar esta luz me atravessar e levar as minhas esperanças longe Remoto de nós (Caderno nº15 / 27-03-2022)
Dans les bras même à la fierté du soleil Les insectes se réveillent On murmure des extases Et le jour se tisse de toutes ces matières Un « partage du sensible » d’où s’écarte le poème donnant chair à cette pensée Une manière de dire s’écarte d’une manière de voir Dans la blancheur d’un oubli (le reste du monde) Le désir simple d’un baiser au grain de la peau Comme on garderait la lumière entre les mots de l’espace silencieux Du cahier refermé Adressé (Cahier n°15 / 26-03-2022)
Ô comme à l’instant du trouble J’affirme mon ignorance Le point c’est le soleil En fermant les yeux Je vois sa chaleur dessiner derrière mes paupières Des mouvements étranges Des images comme de la vie au microscope Les cellules L’inquiétude ne disparaît pas (surtout pas) Elle se noie A l’apparition D’un oiseau (Cahier n°15 / 25-03-2022)
De l’inlassable que tu ne peux saisir mais regarder D’une heure lumineuse comme frétille ce baiser au goût d’une lèvre dite Et qu’il faut ressentir à la fleur de la peau toute entière Alors la pensée apparaît comme poème Se tisse d’une lumière un regard Monde Juste l’écart de l’inusité Apparaît l’improbable Insaisissable aube qui en génie transforme le jour (Cahier n°15 / 23-03-2022)
En éclats de rires le jour débarbouille ses rivages Ce soleil est grec et sa joie nous échappe Puissent nous traverser ses morceaux de lumières Comme taches éparses elles jouent aux ombres C’est une fête (malgré malgré) Puisses-tu y accrocher ta pensée Comme vole dans le ciel un amour Qui ne peut être retenu (Cahier n°15 / 23-03-2022)
D’une incroyable légèreté ce ciel se teinte de rose Ou peut-être de rouge devenant un nuage Quelques assiettes sur une grande table Ce jour-là déborde déjà du poème par ses couleurs Qui sait si les fleurs ne ressemblent pas à l’aube Au sang Jusque dans notre cœur (Cahier n°15 / 22-03-2022)
Au pli du toit sous le ciel Nous sommes restés longtemps Nous goûtions la douceur (Les fleurs de cerisiers) de l’après-midi Les heures descendaient jusqu’à l’épuisement des mots des désirs Alors dans le lointain crépuscule et presque malgré nous De la beauté marquait le silence comme impression Nous n’aurons plus jamais sommeil La nuit sera notre espérance (Cahier n°15 / 21-03-2022)
Há a primavera que vem apesar de tudo A luz daquele sol tímido tá como um beijo Lembre um momento na sua vida raro abandonado num desejo sem preocupações Uma alegria de ser alguns minutos Como a gente poderia imaginar a vida simplesmente Venha (Caderno nº15 / 20-03-022)
Voici comme présent l’immense détresse des jours Quelques poèmes n’y suffisent pas Nous tenons sur le bord à peine Quand d’autres s’agitent - Ils font le monde dit-on Alors nous regardons le soleil debout Les mains dans les poches à la lèvre un désir Celui de renverser tout ça Nous l’inventerons ce monde non pas pour « finir » comme on dit Plutôt pour commencer En beauté Et la largeur du ciel ne sera qu'un début (Cahier n°15 / 19-03-2022)
Comme en écartant les bras à l’inverse de la prière Le souffle allume le jour Et l’oiseau traverse Et l’arbre apparaît Et Bohumil Hrabal sur le rebord de sa fenêtre La joie forgée de quelques débris ramassés Sur le revers du doigt l’encre du poème qui ne s’écrira plus Mais la pensée vers toi Comme « Noces dans la maison » Car la lumière parfois est aussi comme un baiser qui s’envole (Cahier n°15 / 18-03-2022)
Soudainement dans l’espace d’un silence tu écris (encore) Telle cette image qui fut donnée au crépuscule Et qui persiste Quelque chose reste d’un amour d’un désir et même d’une perte Un objet manquant qui fut donné ou encore l’instant d’une étreinte Comme cet or vieilli pris dans les cieux aux branches du soir Capturé Il est incroyable de voir et de se dire que de la pensée naît Indifférente à ce qui est vu mais consubstantiel à la matière de ce qui est perçu Ô comme nous avons d’espaces (Cahier n°15 / 17-03-2022)
A la couleur sable de l’aube dépassée le ciel Laisse aux mésanges le goût sucré des fleurs A le regarder un irréductible surgissait Un sentiment aux yeux rougis de poussière D’insomnies Nous voulons un autre monde comme la pâleur de cet ocre embrasse l’océan NOUS AIMONS (Cahier n°15 / 16-03-2022)
Il y a un peut-être qui reste Comme le vêtement oublié sur la barrière Qu’un autre viendra chercher Peut-être Ma grand-mère attendait des heures derrière une fenêtre Elle parlait seule Je l’écoutais en cachette saisissant quelques mots « Peut-être nous irons Peut-être tu viendras » Le poème est le lieu du peut-être aussi de nos disparitions La joie si fragile des fleurs ou alors ce baiser presque dans l’escalier Sans savoir si peut-être nous nous reverrons (Cahier n°15 / 15-03-2022)
La branche tremble sous le poids d’une fleur L’image délicate d’un mouvement apparaît dans le miroir du poème Tu remets tes cheveux Une mère une fille une amante Dans le geste il y a toute la lenteur du monde oubliée Comme l’heure étirant un souvenir Celui d’images persistantes aspirant à durer Dans le revers trop étroit de ce présent esseulé Le futur déjà vient déjà crier (Cahier n°15 / 14-03-2022)
Il y a cet élan l’aube toujours Hé hé Alors le soleil se baigne dans une mer L’herbe haute scintille encore de cette pluie de la nuit La question se retourne Elle n’est plus comment espérer Mais comme l’heure ouvre ta pensée Que de beauté ou de laideur de tristesse ou de joie Tu tiens dans ta main cette pierre En la serrant tu entendras Mon cœur (Cahier n°15 / 12-03-2022)
A la mesure du poème Comme vent ou pluie A l’hésitation d’un mot - Reviendras-tu Le travail avait forgé des heures jusqu’au sommeil On parlait de destruction des gens mouraient La télévision orchestrait la douleur Quoi d’autre Quelques oiseaux s’envolent dans l’interstice A hauteur d’une respiration nous voulons vivre Quand tout sera fini Quand tout sera fini Que restera-t-il comme vie Quand tout sera fini (Cahier n°15 / 11-03-2022)
Le café se réchauffe et l’aube déjà morte Dans le ciel on redécouvre la peur J’ai eu des nouvelles de Ksenia L’herbe frémit au déjà dit Tout ne va pas bien Mais il reste des peut-être il reste des incertitudes Le malheur non plus n’est pas sûr dit-elle Des emails se croisent De l’histoire surgit (Cahier n°15 / 09-03-2022)
Le ciel devient rose à l’apparition des bourgeons du cerisier A cette heure d’aube où boivent les oiseaux Une résonance est possible un accord donné au reste du jour Le poème devenu cette parole tenue Comme le pas d’une vieille d’un enfant d’un souvenir Dans l’interstice naissent d’autres mondes Des regards Ceux-là ont l’humilité de ne pas comprendre ce qu’ils vivent L’effroi d’abord laisse les yeux rougis eux aussi Comme le ciel le cerisier ou le goût resté sur la lèvre D’un baiser sans désir disant simplement l’immensité du temps (Cahier n°15 / 08-03-2022)
D’un jour comme hirsutes quelques fleurs sauvages Au miroir d’une pensée sortie des heures des informations La beauté est partout forgée aussi du clou rouillé qui ouvre la plaie La main devine ce que le regard tend D’une lumière un souffle une absence Le poème tient jusqu’à la seconde d’après seulement Et alors et alors L’or du soleil répond en écho dans le ciel sa blancheur Quelques fleurs sauvages à tes yeux Quelques heures (Cahier n°15 / 07-03-2022)
A idioma do poema se afasta de ti cada vez que fecha Teus olhos Tão difícil que seja seus versos Sempre devem ser atravessados pela luz Mesma suja mesma triste A luz é o silêncio do poema Não tem idioma se não tem silêncio Hoje estou precisando dum poema e dum silêncio Que teria oz força Dum grito (Caderno nº15 / 06-03-2022)
Inlassable à l’inutilité de chercher des images - Je sais des gens tenir de presque rien Le soleil a lavé son visage au savon sous la pluie Sur le peau son désir Dans l’éparse des poèmes l’écart inespéré Ou bien cette tentative de vivre Son existence A cela répond l’arrogance du monde (Cahier n°15 / 05-03-2022)
D’une trouée ou d’un débordement le poème Altère l’ordre donné à l’aube qui s’impose Quand à l’oblique du toit apparaît le soleil Comme le silence Comme l’effusion Ce ne sont pas les images qui manquent Mais celle pauvre de leur démembrement Notre effroi à l’impuissance des heures Comme s’échappe la pensée en mots qui la saturent Ce qui manque c’est le point Ou encore ou encore Un peu de cette joie qu’enfant tu accroches au présent Ô (Cahier n°15 / 04-03-2022)
D’une trouée ou d’un débordement le poème Altère l’ordre donné à l’aube qui s’impose Quand à l’oblique du toit apparaît le soleil Comme le silence Comme l’effusion Ce ne sont pas les images qui manquent Mais celle pauvre de leur démembrement Notre effroi à l’impuissance des heures Comme s’échappe la pensée en mots qui la saturent Ce qui manque c’est le point Ou encore ou encore Un peu de cette joie qu’enfant tu accroches au présent Ô (Cahier n°15 / 04-03-2022)
Des aboiements se déchirent des restes de nuit En cauchemars laissés sur la table Et la douceur d’un ciel apparaissant en sa pourpre violine MÊME jamais n’arrêta l’inquiétude Alors quoi Le battement d’un cœur errant cherchant la résonance d’une onde Comme parfois le vent d’une risée sur l’eau déjoue par sa surprise Le fixe de ta pensée Ou peut-être seulement quand s’ouvre La fenêtre du matin Et que la sensation de l'aube est aussi celle du jour Si ténue soit-elle (Cahier n°15 / 03-03-2022)
Comme pointe le rouge bourgeonnant d’un cerisier Sang A l’écart du monde dit-on Mais le monde il l’est aussi Dans la liste de courses j’ai cherché de l’espoir Quelques secondes Un oubli Une mésange jaune et bleu apparaît Le monde est si petit (Cahier n°15 / 02-03-2022)
Comme en beauté du silence les mots S sont exclus de l’image « Nous sommes sidérés » A pied hier j’ai touché le nuage J’ai goûté comme un baiser le bout de tes doigts Rien d’autre à l’inquiétude que cette part Dans le souffle doux de l’hiver paresseux Parfois aussi les mots s’absentent de ne plus savoir comment dire Ce qui tremble (Cahier n°15 / 01-03-2022)
Au goût sucré des fleurs les oiseaux Jusques aux rires déjouent l’inquiétude des rêves Ce jour est blanc comme le silence sans eux Des mots bordent sa limite l’histoire surgit Ils s’envolent dans le ciel défaisant ses murmures (Cahier n°15 / 28-02-2022)
A consciência do tempo quando você pode sentir O movimento das coisas O sol na mesa suas sombras O calor até os ossos Estamos precisando um equilibro entre uma sensação e um pensamento Nunca soube como viver Não sou triste mas alegria tá tão volátil Mal a sinto que foge Cadê você Cadê você O dia está como um abraço e agora vêm Tantas lembranças Apesar do teu medo (Caderno nº15 / 27-02-2022)
Dans la gelée le soleil s’est engourdi L’herbe blanche frémit au souffle léger et froid du vent Dans le lointain d’un amour il y a une espérance Toujours Car nous sommes de ceux qui n’avons que notre peau pour traverser Ce temps Sensibles Nous sommes alors le soleil les fleurs mais aussi toute la brutalité du monde (Cahier n°15 / 26-02-2022)
Ici nous écrivons des poèmes Dans la doublure du ciel Bleu comme un envol d’oiseaux surpris dans une étable Ce matin la gelée je suis allé chercher le pain Nous vivons de déboires amoureux ou encore de comptes effilochés dès l’aube Nous apprenons des nouvelles Tandis que le soleil comme une phrase qui ne finirait pas dessine sur le mur des ombres A la télévision (Cahier n°15 / 25-02-2022)
De la beauté comme apparaissant d'une lueur Malgré tout malgré tout (Cahier n°15 / 24-02-2022)
Dans le revers des mots le silence Quelques oiseaux immobiles ont laissé passer le soleil Comme pierre le temps étire sa béquille A l’indétermination blanche du ciel On suspend son manteau On s’assied La table est si longue qu’on y reçoit aussi La souffrance Quelques vieux (Cahier n°15 / 23-02-2022)
Dans l’aube déjà donnée Voici les premières fleurs d’une épine sauvage Sur le chemin déjà chante leur blancheur Si passager que soit l’élan il emporte Et la joie éphémère de l’instant Ouvre ta paupière quand frissonne la peau au toucher possible De ce monde (Cahier n°15 / 22-02-2022)
D’un chant de pluie dans le matin jusqu’à tenir l’éclaircie La voix s’est tue Le soleil J’ai bu le café Quand il s’est assis Tous deux Nous pensions au Congo (Cahier n°15 / 21-02-2022)
Perco tudo Fora do movimento das sombras deixadas pelo sol na mesa dos poemas Pouco a pouco me torno o vento Mateira do tempo Erva grande deitando Me traino pra ficar Uma aparição da luz Na verdade só apercebo-me que estou te esperando (Caderno nº15 / 20-02-2022)
D’une ligne en pensée L’aile de l’oiseau s’est ouverte au soleil Et nos embrassements à la joie des appels L’inconnu des étreintes On se demande alors Qui a volé le monde (Cahier n°15 / 19-02-2022)
L’aube est loin comme la main cherchant une pensée Le vent résiste en paroles creuses Sur la table délaissée Jadis nous aurions vu apparaître UN SOLEIL le col de son manteau relevé sous la pluie Dans le reflet de la vitre sa solitude se briser Comme les verres d’alcool bus aux Illuminations Dans le lointain des clartés il nous reste l’attente alors infinie Le poème La joie intacte d’un désir Là où fut laissé Son manteau (Cahier n°15 / 18-02-2022
Se murmure en beauté la nuit Ce manteau d’encre du poème Lorsque tu es partie j’ai gardé ton regard Comme pierre précieuse d’une étoile Depuis le gouffre le cri sourd - Nous étions déchirés Jusqu’à l’apparition des couleurs bleutées de l’aube Je ne crois en rien d’autre Et dans la joie d’un rire l’oiseau s’envole Car j’étais trop fragile aussi pour être triste en durée jusqu’au soir (Cahier n°15 / 17-02-2022)
J’ai écrit des baisers à la douceur de ta bouche Le sentiment était souffle Comme on ouvre un regard Peut-être la douceur peut-être la douceur Notre représentation du monde est langage Sur ta lèvre (Cahier n°15 / 16-02-2022)
Comme deux corps serrés Des nuages striés dans la lumière étendent leur drap à l’infini du ciel L’aube les sépare au sentiment petit d’être seul La beauté devient comme une mer L’étendue allume en clartés Des radeaux de pensées (Cahier n°15 / 15-02-2022)
Le bleu de l’aube fut lavé par la nuit La pluie Comme on traverse un champ a laissé son miroir L’attente s’y est posée Jusque dans le murmure de la vie s’est glissée (Cahier n°15 / 14-02-2022)
Se tiver tempo na solidão dos dias Não faça nada Deixe o vento atravessa-te Você sente (Caderno nº15 / 13-02-2022)
Sous le pli du soleil Le gel brillait comme l’eau au désarroi de l’absence La lointaine rougeur d’une lèvre L’herbe haute malgré l’hiver Comme temps laissé à l’écriture du poème Restait la durée Ce n’était pas le souvenir - On s’en fout Mais la matière du ciel renversé sur la table (Cahier n°15 / 12-02-2022)
De l’obscur le plus profond cette nuit dessine des jardins Aux ombres en majesté de quelques arbres Des rêves s’accrochent aux squelettes Des images révèlent des pensées qui redeviennent Images Le noir se dissipe Le jour n’est pas encore le jour Il n’est que poème Une suite musicale s’écartant du silence (Cahier n°15 / 07-02-2022)
Por aqui está frio Frio de domingo Quando sente o afastamento dos outros sem sequer saber o que você quereria Fora um pouco do sol Da sua luz e do calor dum beijo Escondido numa lembrança pobre De repente um retrato rasgando o presente pra queimar essa realidade (Caderno nº15 / 06-02-2022)
Au rideau tiré de l’aube avancée l’or Comme en mémoire des jours lointains Éclaire aux interstices laissés Un morceau de terre Le rayon est oblique il traverse la pièce Ainsi le soleil Frôle de l’épaule d’une statuette à la fenêtre jusqu’à son ombre sur le mur Ce qui nous sépare du présent (Cahier n°15 / 05-02-2022)
Aux embrassements de l’aube quand paraissent dans le déjà les pointes bourgeonnantes Des fleurs Les pluriels se tendent en devenirs éparses de pensées La beauté se trouve là Rencontres inédites à la violence aussi des désirs Quelques étreintes longtemps après restées sur la peau réapparaissant comme images à la simple sensation d’un éveil La nuit est hiver et la morsure blanche Comme la voix (Cahier n°15 / 04-02-2022)
Nous manquions de beauté et l’absence dessinait son attente aux frémissements d’un contour De l’encre arguée de ciel ou juste d’un élan Courir dehors à l’appeau de la pluie Cette intuition Tu es là et le mot qui tombe de tes yeux sur ton cœur Fend le bois comme la hache Ainsi apparaît La béance L’improbable Une couleur Le chant inattendu d’une voix ou déjà le presque d'une pensée Nous manquons de beauté Et je n'ai rien d’autre à chercher (Cahier n°15 / 03-02-2022)
Au lointain d’une étoile la blessure rouge de sang des baisers troués teinte l’aurore comme jamais VISIONS Je le dis ici Nous manquons d’images La nuit est comme une pierre et la durée comme le drap froid qui enserre le corps du sculpteur muet Nous assistons à l’effusion du réel acheté à prix de haine Reste du silence à l’étal déserté Même le cri ne s’entend plus Nous dessinons notre absence au carmin des poèmes Voyageons (Cahier n°15 / 02-02-2022)
Dans l’herbe haute on devine le chemin pour aller chercher le bois Un jour quelconque sur le gris posé à l’inverse du ciel Ici l’espoir n’est plus d’aucune utilité A l’idée des choses la durée dépliée des instants suffit Même parfois à fissurer l’opaque obtus des habitudes Il y a l’odeur du lait et soudainement aussi son renversement Sur le feu (Cahier n°15 / 01-02-2022)
A l’aurore mouillée d’eau Le ciel comme lavé de regard Une nuance de vert apparaît Ô aube Toujours toujours à cette même heure acharnée Quelques fils seulement tiennent ma pensée Un poème cherché dans le lavis silencieux des oracles Comment répondre à l’arrogance du monde (Cahier n°15 / 31-01-2021)
O dia seguinte vi a luz da madrugada abrir a janela Abrir Fiquei assim olhando fora sem fazer nada outro Já disse que gostava a luz Ela é o meu remédio também as minhas viagens Penso no seu corpo no sol nascente Vamos descansar na praia do Canto Verde Ceará Venha comigo estou te esperando Atraz naquela janela atravessada pela luz desse dia (Caderno nº15 / 30-01-2022)
Du jour comme matière la lumière baigne quelques oiseaux Ce baiser sur la peau reste Orientant la vision Des mondes - des mondes et l’embrassement qui l’accompagne Comme j’ouvrais la fenêtre à l’air frais de l’hiver Ô Nous étions Invulnérables (Cahier n°15 / 29-01-2022)
A l’invisibilité le nuage prenait l’aube Au loin l’aboiement Dans ce brouillard de pensées Trouver une pierre La table où s’écrit le poème Ce sont quelques heures Nous sommes devenus du ciel Comme un oiseau Un oiseau goûterait l’eau perlée de la pluie (Cahier n°15 / 28-01-2022)
Dans le presque silence cette aube-là appuie son front sur le matin vertical Des oiseaux en nuées lointains s’éparpillent Nous sommes restés encore car finalement les mots nous avaient trompés La sensation était tout autre Cette douceur infinie comme exilée A la branche nue d’un hêtre la lumière Comme se perçoit un sentiment Le pré-apparaître est un espace et toujours cette image dans le coude du monde Ton épaule (Cahier n°15 / 27-01-2022)
D’une image la lente très lente apparition du monde Quelques instants se déjouent ses autres représentations Le poème est le cœur L’aube écrite est une image figée Elle rejoindra les autres posées les unes sur les autres dans le cahier Rangées Disparues Mais l’image apparaissant Son mouvement touche la fausseté du monde son arrogance à se dire Monde Comme si la vérité pouvait être écrasement D’un surgissement le jour et la seconde qui le suit Respire Comme le souffle du chevreuil si proche Près si près Ah Si l’on pouvait choisir Son miroir (Cahier n°15 / 26-01-2022)
D’un nuage juste la pensée car le feu s’éteint Comme un éloignement Ce ciel étoilé fut rare De ses brisures une image apparaît Un scintillement Alors regarder la nuit dans le froid Ainsi du suspend d’un regard perçu ou encore du poème La pointe d’une obscurité comme lèvres Un baiser dans le noir (Cahier n°15 / 25-01-2021)
Un ciel translucide diffuse une clarté dorée Des restes recouvrent en angle l’herbe blanchie par le gel Comme matière une vapeur de lumière inonde la vision Le soleil luit sans que l’on puisse en rêver La mesure (Cahier n°15 / 24-01-2022)
Vou estender os meus braços até os seus sonhos Vamos fender a realidade Abrir os caminhos dum desejo seu Pois preciso dum tempo lento Pra acariciar a pele do mundo O movimento das nuvens parecendo um pensamento desconhecido Ou como diria o Pessoa Acho que estiver possível Sentir com seu mente (Caderno nº15 / 23-01-2022)
A cet instant toujours je vois ton visage L’aurore écarte ses doigts Tes yeux prennent sa couleur Quelques secondes Tous les poèmes sont inutiles tous les souvenirs comme les hommes meurent Mais de l’étrangeté reste Celle d’une joie rageuse qui en beauté déchire ton désespoir A l’ignorance de ce qui malgré tout peut-être prolonge ta vision Tu es l’aube (Cahier n°15 / 22-01-2022)
Après que ce tout de la nuit se brise Les miroirs mentent à l’aube Ils sont le faux du monde et toutes leurs représentations s'effondrent Pourtant il reste du rêve comme un désir de peau au désespoir de nulle attente Cette persistance inconnue forme visage Dans le repli d’un ciel tourment d’un arbre ou chute d’un oiseau Car nous avons eu aussi des embrassements Et l’éclat tel un caillot dans la gorge te posa Immobile Ravissant le mouvement des couleurs nouvelles d’un amour (Cahier n°15 / 21-01-2022)
Des lèvres le murmure margelle du silence appelle Comme troublerait l’obscurité un feu Mais rien Les mots tombent d’un baiser perdu dans le puits Et encore Ô fuir la clarté et le monde Comme poème déjà disparu Je vois l’aube (Cahier n°15 / 20-01-2022)
D’un écartement de bras le ciel Une pensée traverse La beauté brûle en lueurs des restes de nuit Comme rêves donnés à l’aube Poèmes baisers incendiés Ce jour est un embrassement Et dans le lointain des amours ou des espérances échoués comme carcasses à l’abandon La clarté touche Ton insatisfaction (Cahier n°15 / 19-01-2022)
Reste dans le lointain comme aube une pensée désirable Intacte qui même lorsque tout amour a fui persisterait comme lueur Une joie stellaire comme pierre froide touchée de la main La main qui seule sait le murmure de la sculpture Alors cette solitude de l’aube devient humaine C’est-à-dire commune Vois-tu Alexandre (Cahier n°15 / 17-01-2022)
A l’attente presque irraisonnée du jour Comme ce papier déplié sans nouvelle Dans la noirceur du bleu apparait le branchage Ce fut un poème écrit à l’encre Il faut le réécrire Un autre jour un autre amour une autre attente Le papier sur la table laissé aux insignifiances de l’apparu comme déjà presque oublié Mais un autre jour un autre amour Une attente toujours (Cahier n°15 / 12-01-2022)
D’un rouge-gorge attardé le matin d’une pluie fine A la délicatesse de l’ailleurs Rien ne dit le lointain si ce n’est son silence « Je ne suis pas d’ici mais d’un envol prophétique » Un chant comme un souvenir déjà soufflant Cette nuée d’oiseaux Au loin (Cahier n°15 / 10-01-2022)
Me afastei tirando a cortina pra escrever O sol está forte demais Me afastei e no meu poema nunca me senti tão perto de você (Caderno nº15 / 09-01-2022)
Car le sensible résiste même jusqu’à la folie Il s’agirait alors d’une apparition - Une autre image Chercher dans le monde des sommaires Une table de matières vives As-tu déjà aimé sur une table Et le rapprochement des cœurs Viandes à l’étal des désirs Il pleut la terre s’engorge Et déjà quelques arbres ont leur soif DE SOLEIL (Cahier N°15 / 07-01-2022)
A l’immensité du ciel comme de la joie Les nuages traversent des morceaux de regards L’époque petite a vidé son temps comme bassine Mais après après Un éclat de soleil ne suffit pas Une main non plus Que faire de l’immensité ressentie à l’étroit des discours On rêve d’une pluie d’orage à la pointe violette Ou encore d’une fleur D’un amour improbable ou seulement peut-être d’une révolte (Cahier n°15 / 06-01-2021)
Aux lueurs aux lueurs comme feu A l’instant même de cette aube A ce point où sur une corde un homme dansait C’est cela la mesure Quelques étoiles dans le ciel de la nuit Et la vie n’est autre qu’en éclats Le nom donné à ce qui les relie même lointainement Aux lueurs (Cahier n°15 / 05-01-2022)
A la profondeur de la nuit Le silence mesure notre attente Cette simplicité de l’aube Quand rougeoie la pensée aussi d’entendre le chant du premier oiseau ou bien celle (la même) de renverser ce monde (Cahier n°15 / 03-01-2022)
Quelques heures comme offrande la nuit d’une veille sans attente L’obscurité sans frontière La mesure seule d’une respiration Imagine J’entends la plante l’animal me comprend Et dans l’indécise matière la pensée Ouvre ton cerveau (Cahier n°15 / 11-12-2021)
J’ai touché le grain de la peau du ciel Au regard de la nuit comme une main aveugle devinant les contours Dans le noir j’ai perçu ses couleurs Refusant la nausée de l’époque Les sens ont ouvert ma pensée Le réel est plus vaste le réel est plus vaste Le bleu comme l’eau profonde Le sentiment Ou encore cette ligne dessinée du regard Sous ton œil devenant L’horizon (Cahier n°15 / 10-12-2021)
En étirant le rose jusqu’au violet L’aube dessine des lueurs verticales Au chant des soleils le vent traverse les squelettes sifflant des pensées Comme une veine ouverte le ciel à l’infini se colore On espère on espère Que cette fougue nuageuse à portée de main laisse sur la table - Ce que crie le monde en moi un peu de sa brûlure On espère (Cahier n°15 / 09-12-2021)
Aux couteaux aiguisés sur des pierres La lampe redessine des ombres oubliées Ils reviennent étrangers à la nuit et au jour Un vide un chef des aboiements Le ciel est une poche vide sans aube A la craie nous dessinons nos appels (Cahier n°15 / 07-12-2021)
La matière de l’obscurité dans l’absence du sommeil sculpte par des restes de rêves L’apparition d’images dénuées de sens Je ne veux plus voir Je ne veux plus voir Entre elles s’enlacent les jambes comme pensées et désirs Elles écartent la nuit J’ai ressenti la durée par le déploiement des sens Et le jour car il faut bien aussi qu’il vienne a gardé dans l’invisibilité du ciel Ses étoiles Ainsi l’aube laisse les corps séparés dans son peut-être à bientôt La lueur reste du rêve Je peux regarder tes yeux (Cahier n°15 / 06-12-2021)
J'ai regardé cette aube grise Détrempés sont les murs sales La durée a déjoué la vision J'ai aussi vu le vert La joie est grandiose non par dépit Dans l'écart de la durée entre l'œil et la pensée L'image est autre si le point de vue est changé C'est cela le théâtre et hop A écraser le présent le passé est devenu l'avenir par manque d'imagination "Être prêt" au futur se dit aussi Voici l'onde d'une clarté à la résonance nouvelle Et hop du nouveau (Cahier n°15 / 04-12-2021)
D’un rectangle de lumière suspendu dans la nuit aux appels laissés sans réponse Le vent traverse Des solitudes se croisent sans plus se perturber Personne ne se reconnait plus dans ce monde Se partage la peur l’inquiétude La justification personnelle de faire pour le mieux L’aube se renverse comme une assiette sur la table Le trait de lumière relie le jour à l’obscurité Quelqu’un pense aime peut-être Ou se sépare d’un de ses rêves L’absence de sommeil jusqu’aux premières lueurs Qui parle Car dans le silence froid de ces solitudes qui se croisent d’autres fenêtres se sont allumées Des cellules dans le corps déjouent la solitude Elles se rejoignent à la clarté naissante du bleu profond Comme l’attente (Cahier n°15 / 03-12-2021)
Sur le vieux séchoir le linge aussi le soleil A l’oblique presque touchant la terre L’herbe détrempée L’image ne veut rien dire Elle prend le temps comme au mouvement les nuages prennent la lumière Seulement Je hais les postures et le récit des mondes obligés Quelques oiseaux traversent quelques pensées désapprises de mes incertitudes (Cahier n°15 / 02-12-2021)
A l’élan laissé du rêve Poursuivi dans le jour - ouvert comme une porte J’ai éteint les informations par défaut L’aube (encore grise) a nourri la table et d’un poème gravé dans son bois La chaleur d’un thé jusqu’au redéploiement des heures a tissé le sensible de la perception Du rêve apparaît le réel Avant même qu’il ne se nomme (Cahier n°15 / 01-12-2021)
Comme au frottement de deux corps la lueur Étend le ciel à la peau L’infini déployé du sentiment On le dit un embrasement soudain a déplié le jour Aux frôlements des regards le désir quitté la nuit Brûle brûle les feuilles des poèmes L’image est ce qui vient L’amour a tout brûlé (Cahier n°15 / 30-11-2021)
L’attente retrouvée D’ici l’heure le temps s’est rouvert Rien d’autre L’écart des secondes volé dans les veines de l’aube rosissant le ciel jusqu’aux baisers écartés eux aussi dans le temps Les feuilles se désagrègent en nudité des arbres Alors de l’or du soleil pauvre de l’automne à la douceur de la peau Une brume étend son écharpe à la longueur d’un champ Plus loin plus loin et néanmoins être là A l’étonnante vision l’attente toujours aussi touche l’espérance De qui de quoi de rien L’espérance (Cahier n°15 / 29-11-2021)
La pluie froide sur le jour gris comme pensée L’image peu à peu se désagrège laissant apparaître par instant Une clarté sans cadre à travers les nuages La peau goûte l’eau jusqu’aux lèvres de ce jour provisoire oublié comme vécu Lorsque quelques secondes seulement Traversé il n’y a plus d’attente Le visage et le jour se répondent Sans miroir (Cahier n°15 / 27-11-2021)
Aux mains le ciel La couleur comme grise et blanche perçue Lointains sont les embrassements Des vagues d’écumes emportent les nuages Une pointe de rose (Cahier n°15 / 26-11-2021)
Aux lueurs comme espérance vaine Le silence Rien ni personne Jusqu’à devenir soi-même l’heure traversée La solitude de la nuit Un rêve oublié Cette insatisfaction Dans le matin froid j’ai trouvé cette image ni visuelle ni sonore Une impression dépourvue de mots de sens Fendre la nuit comme on brûle Dans le bois s’éclaire du nouveau (Cahier n°15 / 25-11-2021)
Tout jour écarte entre ses doigts la lumière Matière de l’éternité de l’instant A l’infini de l’heure comme l’enfant s’ennuie à l’histoire racontée Je veux vivre je veux vivre Tout jour au point de son apparition est royaume La main découvre ce rideau de ciel Si pauvre si pauvre Un soleil d’automne n’y tient pas L’enfant sourit le monde s’agrandit (Cahier n°15 / 24-11-2021)
Les jambes croisées de la nuit n’attendent plus le jour Quand le monde s’entête à imposer ses clartés La douceur presque lente de l’abandon Un sourire J’irai ailleurs chercher ton baiser Ô aube comme on goûte le surgissement d’une heure ou encore d’un refus La beauté referme ce cahier (Cahier n°14 / 23-11-2021)
Dans l’ombre portée de l’aube De la nuit reste A la fenêtre se dessine le mouvement léger des feuilles sombres L’image disparaît avec l’heure Elle accroche son souvenir au cou d’un autre langage Comme à l’envers des indéterminations d’autres langages se croisent Ils tissent des regards qui échappent à l’ordre donné pour fini Et dans l’impression perdue de la nuit Des bras inconscients des corps qui les portent Se resserrent Tel cet embrassement resté de la nuit devenu dans le jour Cette image (Cahier n°14 / 22-11-2021)
D'une main nue dans l'eau très froide le cœur La nuit avait disparu Et comme soudainement l'inquiétude Le choc J'ai couru dans le jour couru chercher une autre main La tienne Au ciel nuageux des images Quelques secondes Nous étions le monde (Cahier n°14 / 20-11-2021)
D’un vieil or le soleil assis dans l’herbe effeuillée Le jour a des allures de soir Cette lenteur étirée des baisers comme lampe laissée à la lumière d’une étreinte Par-dessus le toit s’illumine l’étendue Se découvre la peau la caresse des heures à celles perdues de la nuit (Cahier n°14 / 19-11-2021)
Des quelques feuilles du cerisier japonais L’oiseau aux ailes verticales approche Le ciel blanc comme l’heure Ce temps s’ouvre à l’ouvre-boîte On y trouve des images déchirées Des ruptures des lettres écrites gardées Le passé comme un train Et l’oiseau vertical disparaissant à l’ordonnée Quand près de l’arbre il reste Cette échelle (Cahier n°14 / 17-11-2021)
Au plus proche du souffle froid de l’air de la couleur d’une pierre L’arc de l’aurore étire son bleu de la chevelure des arbres Instantanément elle marque le ciel de sa brûlure A la fenêtre restée allumée La nuit persiste en sa pensée Quand déjà le temps d’écrire est passé (Cahier n°14 / 16-11-2021)
Comme brume étendue la nuit disparaît dans les incertitudes La clarté déjà est une tache huileuse sur le papier du ciel où s’accrochent des feuilles Peut-être Peut-être A l’image gardée d’un embrassement s’avancera le jour qui d’une étonnante surprise (la ligne d’un trait) maquillera tes yeux (Cahier n°14 / 15-11-2021)
O dia trouxe uma calma estranha Cadê o sol Desde a minha infância fiquei combinado com ele Um acordo secreto É por isso que viajo Ver o sol Assim fui no Brasil Assim fui no Congo Sabe porque Descobri que sobre a linha do equador ele estava mais grande Simplesmente porque você está mais perto Já preparei as malas (Caderno nº14 / 14-11-2021)
Regarde la nuit profonde s’est attardée Il nous faut tisser la matière même de cette obscurité Se servir d’étoiles et de rêves Penser Trouver dans les mots ce que le jour ne dit plus L’aube nous traversera et dans l’espace infini de son redéploiement Nous garderons un peu dans les yeux Un reste de poussière (Cahier N°14 / 12-11-2021)
De la brume aux quelques feuilles mortes Dans la fatigue l’aube perd sa matière Comme s’échappe la couleur d’un ciel Ici la solitude ploie mais on devine comme en surgissements inattendus Les cris d’oiseaux ou bien le souvenir ou bien l’évènement qui vient La qualité d’une lumière qui puisse nommer l’heure le lieu comme in-séparés l’un de l’autre Devenant l'instant du poème ou de l'embrassement nécessaire à la seconde D'après (Cahier n°14 / 11-11-2021)
L’inquiétude accélérait le cœur La nuit devenait Aube insouciante de sa clarté Aux rythmes de son apparition dans le silence résonnaient les battements d’un improbable accord Comme cela l’inquiétude Dans le gris les feuilles restés encore sur les branches La tension d’une main vieille et douloureuse à la pensée encore du travail lointain Quand le corps se disjoint de l’image de lui-même Le cœur le cœur court à s’échapper lui aussi (Cahier n°14 / 10-11-2021)
Aux reflets (médiatiques) qui se reflètent eux-mêmes L’aube transfigure l’obscurité A la lenteur des disparitions oniriques Les rêves avant encore que le monde ne soit monde deviennent le mouvement de leur transformation Du miroir en sa fausseté la joie irréductible du surgissement Celui de sentir que le vivant échappe à toute représentation Comme de l’étoile laissée dans la nuit apparaît le nuage Rouge comme l’était l'orange traversant l'horizon En buée une ultime écharpe de nuit s'inverse dans tes yeux Mais ce n’est pas une information (Cahier n°14 / 09-11-2021)
Alors voici l’aube grise comme le bleu dessiné Nous laissant apparaître dans le jour Je te vois et ne sais rien d’autre Car dans l’inexact de l’image encore sombre l’imagination épouse les contours Dans le déséquilibre de l’heure se désagrège la nuit la minute la seconde Rien ne configure ce temps Je cherche l’indéterminé ce qui arrive Ce qui arrive (Cahier n°14 / 08-11-2021)
Vamos na Bahia como uma ultima vez Dormir na praia Acordar-se com o sol da madrugada Escrever um poema na areia sabendo que o mar irá o fazer desaparecer Vamos na Bahia encontrar gente de poucas palavras certas Porque sempre devemos esperar algo nessa vida As vezes também é bom esquecer Ser o que vai acontecer Vamos na Bahia no lugar das origens porque foi lá que um Deus bêbado criou os abraços Vamos na Bahia (Caderno nº14 / 07-11-2021)
L’encre diluée du ciel d’eau n’est que mouvement de la lumière Elle détache la fixité des yeux de l’assignation à voir le même jour D’un lavis incertain troublant l’heure sombre Elle devient sans le savoir l’aube Pluvieuse en son écart saisi Comme la pensée triste devinée du regard ainsi soudainement changé Ô (Cahier n°14 / 05-11-2021)
Des ombres d’arbres dansent au soleil sur la table En images perdues (aucune mémoire ne les retient) Elles partagent et l’heure et le lieu Quelques secondes d’un redéploiement sensible Ainsi se tisse presque invisible le temps Invincible Celui de nos pensées traversées Rejointoyées (Cahier n°14 / 04-11-2021)
En larmes étonnées du soleil les feuilles déjà mortes inondent le sol L’air est presque froid Il y a dans le ciel cette trace violette Je dis - c’est une pensée D’un rayon qui s’achève à traversée verticale Un oiseau courageux dépare le silence (Cahier n°14 / 03-11-2021)
La veine violette du ciel laisse mourir le nuage L’aube sanguine affiche sa blessure Les bois penchés des clôtures en attente au désarroi des heures sont de vieilles croix Quand chaque poème chaque souffle en images pauvres envolées dessinent une autre seconde en larmes de rosée Ô des étreintes ô des mots aux heures mortifères Pour dire sans fin comme on forge Voici le soleil (Cahier n°14 / 02-11-2021)
Cette fois l’attente est vaine et rien ne vient plus nourrir sa promesse Que la pluie que la pluie que la pluie Elle traverse le corps la pensée jusqu’à devenir Ce ruisseau traversé d’un écart de pas Comme de rien Tout de même jusqu’aux bois aux écorces touchées humides embrassées Juste marcher dans la terre mouillée - Amoureuse dit-on des chaussures Je reviendrai m’asseoir à cette table le bois du poème laissé à la noirceur des arbres Quelques oiseaux sans plus (Cahier n°14 / 30-10-2021)
Alors comme sonne la pièce tombée dans un verre Une cloche lointaine appelle le soleil Dans le réveil les corps enchevêtrés La nuit écoute sa clarté En monde l’image première devient une pensée Jamais séparée de son heure (Cahier n°14 / 29-10-2021)
Aux ornements légers Je ne suis que parure - dit l’automne Je regarde ce jour La table a vaincu nos ivresses Le matin descend d’un ciel lointain Quand d’une arrogance inouïe (les feuilles ont brûlé) Je lui défie ses heures Ô juste la nudité d’un réveil froid Mais cet élan toujours Non pas d’anniversaire DU NOUVEAU Forger d’une pierre un soleil Le bijou discret d’une offrande (Cahier n°14 / 28-10-2021)
Dans le miroir un reflet Reflet d’un autre miroir sans image Reflet de reflet les miroirs s’échangent aux prix des absences de réel qu’ils façonnent à leurs images Sans aube Sans soleil Sans arbre Je ne parle pas des hommes Dans le miroir du miroir une idée fabrique le corps tout en le faisant disparaître Dans la rue personne ne se reconnaît L’inconnu est idée l’amour est idée le poème est idée dans la solitude des larmes quelques brisures de verre reflètent le ciel ignorant de ce temps Courant Courant à l’insaisissable mouvement des nuages Dans le miroir du miroir du miroir reste ton souvenir Il y a ton visage (Cahier n°14 / 27-10-2021)
Des quelques feuilles aux oiseaux laissées Prises en leur vol Comme d’une respiration s’écrirait le poème Au frôlement des souffles l’air devenant pensée Il est un espace où le mot découvre l’intime - un petit théâtre du monde sans jamais se montrer Voici comme clarté le ventre d’un nuage et ces oiseaux toujours qui cousent et relient chaque image Cette beauté à qui seuls les embrassements passés correspondent Dans le monde présent nous percevons notre manque Nous cherchons des images (Cahier n°14 / 26-10-2021)
Même emporté il reste de la nuit Dans le souffle le regard L’inexorable refus de cette clarté confuse Je reste dans le noir au gré de quelques apparitions mentales Loin de cet ordre d’apparat La cécité n’est pas l’absence d’images Je veux seulement me décoller de ce monde Comme d’un geste gauche Tenir cette obscurité riche encore de tous les possibles (Cahier n°14 / 25-10-2021)
Dum céu profundo como o mar A cor roxa das nuvens mistura-se com uma impaciência As aves Me sinto desta matéria Terra arada debaixo da chuva Quando o seu sentimento surgiu Onde começa a nossa relação com o mundo Onde acaba Movimentos intensos Até um poema temporário (Caderno nº14 / 24-10-2021)
Juste un oiseau il goûte le soleil L’eau à la brillance des feuilles a trempé l’herbe gorgée Dans un geste dépourvu de sens La lumière déborde du jour Ta pensée si proche de l’embrassement démesure le ciel Et la table où nous étions égarés a reçu notre étreinte (Cahier n°14 / 23-10-2021)
Comme fut ce baiser la lèvre à la peau du soleil Étonnante en surprise du désir traversé Cette pensée emportée vers cette lente ivresse A l’inconnu Voici des embrassements des étreintes et encore Cette joie envolée à la tristesse des jours quand soudainement apparaît l’insaisissable possible Le goût de la lumière sur le buisson de l’aube et l’odeur des jasmins aux parfums suspendus Voici comme apparaît baiser Ton envol (Cahier n°14 / 22-10-2021)
L'image juste disparue - je n'ai pu voir l'aube -, j'ai compris qu'elle écartait le temps, et l'espace aussi. Chaque image construite, chaque jour, est comme l'écart travaillé à ouvrir une brèche dans ce présent fermé sur lui-même: le souvenir étant comme le lien entre la perception d'une chose, d'un objet, d'un sentiment quelconque relié à la pensée d'un moment passé; l'avenir dans ce déjà là, qui ignore ce qui vient. J'essaie de travailler, dans le fixe de l'image, à l'apparition d'un mouvement. (Cahier n°14 / 21-10-2021)
Comme la pluie sur le vieux monde espère un soleil passé Des yeux refermés sans chaleur ne peuvent voir le jour Il pleut Il pleut sans plus voir les lendemains Souvent je préfère la nuit Jusqu’aux larmes Trouver dans ce chagrin l’espérance d’un rêve Aux lointains du présent (Cahier n°14 / 20-10-2021)
Pour R. Se détachent à l’obscur vaincu quelques branches noires encore de la nuit Ce poème est douceur à l’indépassable peine d’une femme n’attendant plus la clarté Elle voit comme s’égrène chaque seconde dans son heure Ainsi nous devenons parfois la durée Nous inventons cette espérance du présent où se reflèterait la lueur qui lorsque les yeux déliés du passé te montrerait aussi Le jour (Cahier n°14 / 19-10-2021)
Rester dans la nuit et se dissoudre aux lueurs opportunes (Je) A l’apparition des couleurs des écorces ou des dernières feuilles Traversé par le jour à l’arc du corps tendu La pensée résonne à devenir clarté Miroir à ne plus savoir qui des deux te regarde Dans le ciel voici l’aube Comme poreux sont les os des oiseaux à l’instant Je suis tout (Cahier n°14 / 18-10-2021)
Em pouco tempo o sol desapareceu Parece uma noite mas não Só o meu desejo de luz A minha esperança Assim o que não foi tornou-se escuridão E agora estou esperando para uma estrela Quero ver uma estrela no dia sombra como a sua presença num tempo que não mais imaginava Escrevo a luz como um beijo é matéria viva Prolongamento do seu olho sua mente Somos pedacinhos deslumbrantes tanto como pedra da lua Aquela penumbra necessária para ver A chama duma vela Perdida nesse mundo (Caderno nº14 / 17-10-2021)
Comme s’ouvre la fenêtre l’aube déjà enfouie pointe aux arbres Une lumière dorée Il s’agit d’attendre quelques secondes A peine une minute J’ai entendu récemment parler de la vie d’un fleuve Mais qui dirait cette clarté Traversant les os jusqu’à venir toucher le revers d’une feuille et mourir par tes yeux débordés (Cahier n°14 / 15-10-2021)
Comme s’étire l’or d’une fenêtre à l’espace infini de la nuit L’aube comme un embrassement Il reste une impression le sentiment chaud d’un petit animal J’ai souvenir d’un homme marchant dans la rue les deux mains sur sa poitrine Il retenait son cœur Peut-être d’un débordement de vie d’un battement de soleil Il traversait la ville Comme s’étirent à l’infini ces lueurs Voici le jour il démesure le rêve de ces surgissements inconnus qui frôlent la raison lorsque la peau sait devenir Langage (Cahier n°14 / 14-10-2021)
De la matière de nuit comme habit L’étoffe d’un rêve à l’endroit d’une table Ce noir émargé du réel où le sensible prend la pensée Coupe et découpe Voici de l’imaginaire Là où le monde s’égare en fantasmes Dans l’obscurité d’un songe à la pauvreté d’une lampe Comme ombre l’image Apparaît (Cahier n°14 / 11-10-2021)
Senti uma vibração dentro de mim Um pássaro atirou-se contra a janela Não sei mais quem eu sou Uma folha branca ficando esperar para seu poema Um olhar adivinhando as formas das nuvens Um tempo vazio uma cansada Já ouviu falar da leveza Aquela dum sol frágil acariciando sua pele O desejo A beleza do dia que já você sabe indo embora Para onde para onde Vai As minhas malas já estão prontas (Caderno nº14 / 10-10-2021)
Dans le silence et la durée les feuilles apparaissent Dès lors de leur brûlure de la saison L’ocre devient le poème Plutôt à cet embrasement la sensation d’après Quelque chose reste une idée un souvenir Cet « en-avant » de l’autre qui derrière lui changea la couleur du ciel (Cahier n°14 / 06-10-2021)
Le travers des arbres comme on perçoit le lointain Par le rêve Cette clarté débroussailleuse de visions Lorsque apparaît dès l’aube et par la fenêtre Cette première IMAGE déclinant la journée - Voici des hommes dans le déjà du travail (Cahier n°14 / 04-10-2021)
Numa madrugada frágil O sol está tomando um banho Nas águas da noite Daquelas que mudam os sonhos Moro aqui Vem Te mostrarei o desejo lento duma esperança ou mais simplesmente Os abraços dum pássaro atravessando o céu (Caderno nº14 / 03-10-2021)
A l’oblique de la pluie j’ai penché la tête J’étais joyeux et sec J'ai pensé (Cahier n°14 / 02-10-2021)
Des yeux cernés aux rebords de la raison creusent dans la clarté animal du soleil - Il a déjà disparu Une pensée L’inconnu est ce qui manque Brusquement comme l’arbre avait commencé à se dénuder La peur aussi Disparaissait (Cahier n°14 / 01-10-2021)
Aux éclats comme rires dans le ciel mordoré d’oranges nuageuses Le suspens d’une image A la gravité des paroles « auto-faites » Souviens-toi La légèreté rouvre son manteau Là sur le cœur nous avons tant d’images Elles s’oublient dans le jour mais surgissent parfois A la beauté d’un ciel D’un regard Ton sourire (Cahier n°14 / 30-09-2021)
Dans l’avancée déjà ce n’est plus l’heure et nous courions courions La clarté s’était enhardie - J’écarte le monde dit-elle Et d’une joie inaudible (mais patiente) Elle habille les roses (Cahier n°14 / 29-09-2021)
D’un devenir ciel ma main traverse la nuit Comme elle remontait le drap à cinq heures Il fait froid Et les images venues du rêve ou de ce jour qui progresse démultiplient les possibles L’azur bleuté ou le nuage Peut-être nous reverrons-nous Voici une cohorte d’oiseaux Je suis l’un d’eux Car RIEN Si je partais Je n’emporterai rien d’autre que le soleil (Cahier n°14 / 28-09-2021)
Le vent arrache l’obscurité A son visage de nuit la violence siffle son dû Comme en pauvreté nous attendons le jour Tremblants On dit le souffle traverse Là-bas Un carillon de bambou éveille une partance Vers l’Est où le soleil Je laisse au miroir sa solitude Car déjà dans l’encre nuageuse se perçoit la clarté Vieille peau mangeuse d’inquiétudes On dit le souffle nous traverse Puisse-t-il aussi Emporter notre peur (Cahier n°14 / 27-09-2021)
Ele se tornou uma nuvem Assim quando a chuva derrubasse o céu Pássaros azuis foram confundir-se com o mundo Não desaparecer Confundir Água e terra Bichinho na paisagem Fôlego dum beijo que na doçura e tristeza de domingo de manhã vierem consolar-te (Caderno nº14 / 26-09-2021)
Comme à l’immense étendue d’un dernier soleil la chaleur prenait les os emportant le squelette dans une danse élégiaque La pensée de mort était nuage Telle se percevait la fin A l’aube d’un matin si calme qu’on inventerait une fête un amour ou encore plus simplement le prénom d’une cause (Cahier n°14 / 25-09-2021)
Lorsque de rose s’habille à l’élégance portée la délicatesse de l’aube La peau découverte du ciel laisse apparaître en désir Sa clarté de couleurs Quelques feuilles effleurées de lumière L’instant comme cet embrassement secret Emporté jusqu’à - ô joie n’être plus soi-même La nuit disparaît devant cet aurore australe qui démesure ta raison La beauté n’est autre que la reconnaissance de ce qui t’est inconnu (Cahier n°14 / 24-09-2021)
De brume en sang Comme la blessure s’ouvre Ce sont des rêves Ce sont des rêves Courant sur la terre retournée des champs L’animal aperçu jusque dans le lointain l’aube Quand je quitte le sommeil je cris - Voici de l’obscurité Au monde rester encore Les yeux fermés (Cahier n°14 / 23-09-2021)
Ne serait-ce qu’à l’inattendu de l’apparition La lumière se heurte découvrant quelques branches Le monde déchiré Mais dans l’apparition même se joue son prodige N’apparaît-il ce doute qui déploie sa promesse Son attente Tu es là Et dans le réel de toute absence Sa clarté Dénoue l’avenir du présent en or Du possible (Cahier n°14 / 22-09-2021)
A l’obscurité pleine les mains façonnent de la nuit Espérant du poème comme à l’étoile Un marin traverserait la mer Demain le jour l’inquiétude apaisée Et la solitude à vieillir blanchirait aussi la pointe Nous étions du silence quand soudainement parlant nos lèvres devinrent des baisers A l’obscurité pleine de la nuit demain Comme un rêve (Cahier n°14 / 21-09-2021)
Aux larmes comme feuilles des adieux se détachent de la nuit A l’heure époque du jour Loin des embrassements des baisers La solitude des oublis quand ne reste plus que la ciselure du temps En images Saisir l’aube dans la disparition d’une étoile Lier à cet amour quelques feuilles déjà mortes qui pendent des arbres La lame brille dans le miroir d’un visage lisse Déjà déjà Ô ciel étendu de n’avoir su Aimer (Cahier n°14 / 20-09-2021)
Deveria falar das coisas simples mesmo Vi o seu rosto num sonho Depois acabar um livro fazer compras A solidão dos dias agora não me pesa Nada me pesa Eu sou uma nuvem que teria um pouco de terra na sua bolsa Posso ir embora ninguém vai me deter Tenho o seu retrato comigo Assim sinto-me leve Tão leve (Caderno nº14 / 19-09-2021)
La pluie a très légèrement mouillé la table La joie est partie comme de la terre dans la main Une pointe de froid Jadis tu courais pour un embrassement qui recommencerait la vie Aimer dans l’interstice des jours Comme au couteau ils ont laissé leur nom sur le bois gravé de la porte devenue dehors cette table Leur joie est écrite (Cahier n°14 / 18-09-2021)
Aux vacillements des lueurs se découvre l’heure Aussi de l’étendue en regard mesurée Cette aube presque comme donnée à l’animal qui boit Efface la peine de ta tristesse Par cette même image toujours - Se tisse à la lumière ton élan vers le jour Peut-être de la vie peut-être de la vie A la rugosité d’une pierre à la solitude d’une table quelques enfants traversent Ils rient Et dans la certitude de leur embrassement passager Tu opposes aux heures qui te guettent le sourire en un perceptible inattendu Jamais pour ce qu’il est toujours vers son ailleurs Ainsi de cette part gardée dans une poche Car déjà nous suivons le soleil (Cahier n°14 / 17-09-2021)
A la douceur infinie d’une nuit Comme mémoire le ciel débordant d’étoiles Le souvenir surgit comme manque De ce présent défini comme police Nous respectons nous respectons jusqu’à ne plus défendre qu’une identité fixe Mais la pensée échappe s’échappe La nuit le ciel cette table La peau perçoit le mouvement d’une onde comme voyage dans l’infini la lumière « Nous prenons le train pour Tarascon et la mort pour rejoindre une étoile » Je veux le désordre d’ici-bas et du schème normatif un glissement Un menuisier à son parquet regardaient soudainement dehors Ce qui est poème c’est l’irréductible manque tenant lieu d’un éclat de demain dans l’image bouleversée d’aujourd’hui (Cahier n°14 / 16-09-2021)
Ô fuir comme on dégage une table - elle ressemblerait au ciel Le miroir des images faites de brisures Rendre sa respiration plus large A l’étroit A l’étroit A l’étroit Et dans l’instant le chant inattendu d’un oiseau donnant à la durée sa démesure (Cahier n°14 / 15-09-2021)
Se tisse à la lumière - Apparaît le jeu de la présence Et comme le vacillement inlassable d’une lampe Une pensée Se détourne du cours établi des choses dites Tendant vers l’inconnu comme s’endosse l’habit couleur de la trame du ciel En aurore déjà disparue Tu es comme un manteau de l’aube (Cahier n°14 / 14-09-2021)
A la percée lente de la lumière Comme chaque jour le doute Vacille la pensée Plutôt cette chose plutôt l’autre Et dans le désarroi de l’inconnu La peau frôle l’air qu’il faut traverser Asseoir le corps dans l’économie quotidienne Tout en espérant en saisir la tangente Comme appui pour vaincre sa Gorgone (Cahier n°14 / 13-09-2021)
A bruma entra pela porta aberta Ela me dá um abraço Numa outra vida fui uma nuvem com certeza Aquela leveza que guardamos nos nossos bolsos como essa parte de alegria Intocável Apesar dos acontecimentos do mundo Pois uma nuvem não tem fim fora das lagrimas que bebem as plantas Vamos sair vamos viver vamos atravessar (Caderno nº14 / 05-09-2021)
A l’immobilité presque de l’apparition de lueurs Le rêve se confond Il persiste dans l’aube COMME l’orange du soleil derrière la paupière fermée La durée de la rémanence dépend de l’intensité aussi de la surface qu’elle atteint Ainsi le rêve quelques secondes transforme le jour ainsi le jour La nuit Le poème est l’image qui apparaît Le théâtre le mouvement de cette apparition jusqu’à sa disparition son souvenir Sa persistance Tu es là (Cahier n°14 / 04-09-2021)
A l’espace inapproprié du flux la vision soudaine d’un pêcher que personne n’a planté Ses feuilles déjà brûlent la saison Son feu la rend visible Comme l’attente qui ne se dit pas N’ose pas Peut-être le poème est-ce cela Ce qui ne se dit pas Trop tard trop tôt Jamais Il resterait l’espace d’une résonance où apparait dans cet « inapproprié » Le sauvage d’un pêcher (Cahier n°14 / 03-09-2021)
D’un embrassement lointain comme ce tutoiement d’aube Nous croisons nos solitudes à l’avancée En jambes de ce monde miroir qui vole nos images Dans ce repli de l’heure aurorale comme en attente quelconque Apparaît ce reste Un couteau sur la pierre nous avons mangé sur l’herbe Ce surgissement d’un désir d’une pensée incalculable Imprévisible L’attraction déjouée de deux corps célestes comme se déjouerait la trajectoire attendue des discours Voici des embrassements Regarde c’est encore Le soleil niché dans sa beauté offerte A ton regard (Cahier n°14 / 02-09-2021)
En mesure de couleur comme se déplacerait le spectre (ô Hamlet) de la lumière Ainsi l’aube comme du lait transformerait les pensées Car je suis sourd du cri des informations du monde Ce blanc comme un drap Enfants nous jouions et le jeu consistait à tout lâcher pour tout recommencer … Pendant que des avancées de rose décalent encore le ciel Les arbres de brise s’enivrent ILS RIENT J’ai dû manquer quelque chose Comme un souvenir soudain Fait perdre la raison (Cahier n°14 / 01-09-2021)
A l’étonnement la nuit a gardé ses chaussures Elle reste Il y a de l’étoile sur la table Nous en avons mangé Par délicatesse nous avons gardé le silence comme on protège une flamme Avec nostalgie Cette nuit j’ai rêvé debout J’étais en Afrique à Brazza Ainsi l’on peut dire avec Galilée Dans la nuit Il y a aussi le soleil (Cahier n°14 / 31-08-2021)
S’ouvre comme à l’ouvre-boîte crânienne L’heure Les nuages étirent de l’infini Seul un oiseau Le poids est gris de ce jour Et pourtant S’ouvre comme en poitrine les arbres La pensée du peut-être à l’apparition d’un visage Toute joie se prolonge et résonne Malgré tout En dénote le bleu (Cahier n°14 / 30-08-2021)
Sempre olho a luz da madrugada até acordar-me unicamente por isso Porquê Talvez moro nesse lugar num tempo indefinido Me sentindo metade duma noite metade dum dia Durante a noite preciso do dia e reciprocamente Assim vou deixar os meus sonhos me encher de luz e quando o dia tiver madrugado completamente Vou caminhar um pouco Trabalhar Mas ainda com um pedacinho da noite dentro de mim Talvez penso que está impossível viver sem esse movimento Talvez somos este movimento Com essa bruma de hoje que faz uma ligação entre a noite e o dia que vem (Caderno nº14 / 29-08-2021)
La feuille gouttant la lumière le poème Sa nervure étire sa pointe Donner matière à l’invisible grain Forger les indicibles secondes comme en paupières le soleil devient rouge Apparaissent des formes devenant même visages Le pré-emploi des mots tombent à la veine coupée de l'œil Comme à la table des rires un éclat distord l’attendu - Ceci n’est pas le monde Sur son bord s’est assise Ta vision (Cahier n°14 / 28-08-2021)
Le temps donné au regard comme se découvre Un visage Non pas la sirupeuse lenteur mais la lame de l’Andalou découpant l’œil Voir Se dégager des clartés l’ombre Ce noir nécessaire au surgissement d’étoiles (ou d’un rêve) L’heure découpant son attendu Au métal rougi de l’horizon L’aube cicatrisée est encore une promesse (Cahier n°14 / 26-08-2021)
Sans fin ce mouvement Quelques feuilles des arbres dissimulent l’aube Alors le poème étirant l’obscurité à la rendre transparente Traversée de joie vaine mais son éclat tout de même A cette clarté comme onde Cette lumière oublieuse qui malgré tout gagne son élan embrassé (Cahier n°14 / 24-08-2021)
Ne pas y aller Rester à l’attente suspendue d’un mouvement de brume D’une apparition Dans Le Miroir Il y a le vent et Margarita Terekhova assise de dos sur la barrière Elle fume D’une attente De toutes nos attentes et encore (Cahier N°14 / 23-08-2021)
Um pouco daquele tempo basta esta luz e o quase silêncio O poema surge tanto como uma lembrança esquecido que uma esperança Um desejo - Aprendi que nunca morrem atravessando seu corpo até a sua mente Um céu infinito azul e branco E desse momento tão perfeito uma brisa leve um retrato desconhecido aquele ocre da luz Um pouco mais do que a poeira a matéria da clareza O que foi invisível até o momento de repente se vê O mundo mesmo simplesmente ampliado duma fotinha em mais que desaparecerá no instante seguinte Até uma outra e assim por diante Mas esse ocre de la lumière também está uma possibilidade Somos capazes à semelhança dum mágico fazer surgir no mapa do céu Estrelas Só pela pobreza dum amor ou pelo menos dum poema Que já sabemos desaparecendo Mas que poderemos nomear mas tarde como o que é o que se chama Beleza (Caderno nº14 / 22-08-2021)
Alors se démesurait La mesure Le pas dans le blé coupé tenait du paysage Le champ traversé - Rejoindre la forêt ne serait ni l’éloge d’un repli ni la certitude du peu tant la pensée est étrangère Toujours Les mondes se traversent (Un jour j’irai de Rio à Brazza) Comme la terre de cette maison a lissé la paume de ma main Je veux dire lentement A cette mesure d’aubes que permet l’écart sur le corps Cette poussière DE SOLEIL (Cahier n°14 / 21-08-2021)
Agile en sa main Le bois s’assemble en morceaux Il devient le rêve Là où dormir Comme travaille une pensée sensible la lumière (mouvement) offre le temps De ce lieu Alors alors - Voici ce qu’est une apparition … Le prolongement d’un possible inconnu La ligne suivie de cette main courant la veine sertie dans cette matière Comme aux chemins boisés s’est rouvert le dehors Comme se partage le monde En langages mortaisés (Cahier n°14 / 20-08-2021)
Se cherche à l’incertitude gardée des apparitions Ce qui démesure l’infini de la ligne où pointe ce que comme une danse tu veux nommer Car une raison de vivre jamais ne sera raisonnable Le manque tient d’un embrassement perdu et gagné dans le même instant Vois L'ocre de la lumière De la poussière de terre rendant matière aux premières heures d’un soleil Goûte à la fraîcheur d’une feuille que la pluie de la nuit a su garder Pour toi Ainsi le jour n’a pas de raison Il est ce tort à l’écrasement de ta pensée assise qui dès lors qu’elle frémit à cette poussière devient aussi Cet ocre de la lumière qui écartant son langage figure cet élan que ta raison suivra (ô comme devenant beauté) (Cahier n°14 / 19-08-2021)
D’une confusion la pensée devenue nuage La table s’esseulait quelques assiettes un livre Les paroles déchiraient le papier A la nuit sans étoile en vain les rêves Une image comme secours Une couleur Puisque les règles étaient fausses demeurait encore ce désir d’échappement Une persistance du pas Celui du refus celui du chemin La joie déclarée d’être mouvement à la fixité qui s’impose Vol azur de cette hirondelle (Cahier n°14 / 18-08-2021)
D’un manque apparaissait l’attente Comme ces hautes herbes laissées à l’abandon La possibilité du jour était une couleur éprise de temps Une douceur gagnée Alors ce qui se mesure - le compte devient mouvement « Vitesse de l’intuition ou de l’amour » Une in-séparation Le vert rejoint d’une forêt tropicale Cette durée à la chaleur devenue l’espace d’une voix De tes bras (Cahier n°14 / 17-08-2021)
Les murmures presque silencieux des feuilles à l’or du soleil Déjà radieux Tes doigts tissent l’heure d’avec sa lumière Aux ultimes gouttes de rosée Il y a un poids du jour Comme on vend un fruit à l’étal débordé du marché Déjà on espère le repas Quand bien même ce temps serait lointain Les parfums sont des futurs aux agapes espérées de quelques impressions (Cahier n°14 / 16-08-2021)
Se détache comme interdite d’un lit d’herbes La pensée si joyeuse d’une ivresse J’ai brûlé des nuages jusqu’au bleu Le soleil était comme nuit Il brûlait par milliers d’étoiles Ce temps volé comme on ressent le corps se disant qu’après tout nous pouvons aussi aimer de la terre Comme une table mise avec des mots ses restes laissés dehors au débarras Du lendemain (Cahier n°14 / 14-08-2021)
J’habite ici dans cette tension irisée de la lumière - Vers Dans cette aurore je vois tes yeux déjà ailleurs Cette distance est un arc dans le ciel électrique comme le disque blanc A l’aveuglement d’autres images Le poème ne dit pas le monde IL L’OUVRE Le premier je t’aime l’onde prolongée de sa fulgurance Les foudroyés aussi ont une part de cette démesure (Cahier n°14 / 13-08-2021)
D’entre les feuilles que la clarté amuse « Le sourire du vent » Toute joie comme la beauté est un soleil Posé sur une pierre à l’herbe coupée Le doute est si grand d’être là qu’une image suffit à l’envol Comme rien Hier l’hirondelle est entrée dans la chambre Et tous les désirs avaient le grain bruni de ta peau (Cahier n°14 / 12-08-2021)
A la pointe du froid il y a aussi la douceur Une brume dissipée comme les corps Oubliés dans le temps tombé du désir Cette étreinte plus forte que le nom L’azur est une peau qui s’effleure à peu près d’infini Toute appartenance laissée au suspens d’une attente Quand à l'impertinence de l'aube Tu cherches le drap (Cahier n°14 / 11-08-2021)
La craie découvre le poème qui disparaît sous la pluie C’est cela la résonance d’un souvenir Une mémoire comme grain Millier de lumières Une onde Un tremblement La branche qu’il fallait couper entrée par la fenêtre SES FEUILLES Et par le prolongement d’un souffle d’air cette seconde est devenue mer Car aucune volonté jamais n’atteint ce qui disparaît Demande à l’étoile après S’il te reste un peu de sa blancheur Voici la pluie (Cahier n°14 / 10-08-2021)
A l’incertitude fera-t-il jour L’aurore s’assoit dans sa robe violette Vaincue en sa magie de transformer la nuit Je ne sais plus je ne sais plus Le miroir est une vitre une transparence anonyme où rien n’est plus que l’individu Jusqu’à cette clarté donnant à tous - Il fait jour qui s’est épuisée Je retourne au soleil … Il reste peut-être quelques rêves et après Dans les os les cellules ont aussi goût de profit Une désespérance Dans le dos de ma traine ainsi que d’un amour l’aurore disparaît Tout en laissant le jour bien malgré elle Apparaître d’un reflet Violet (Cahier n°14 / 09-08-2021)
D’une pensée prolongée par la feuille tenue fébrile à l’encre du nuage Voici L’écharpe des solitudes aux cous des pendus que nous sommes L’ombre se dessinant sur le sol Le soleil devenu vent Pauvreté d’image cherchant son partage Son commun qu’à la raison nous ne savons plus donner Cette part surgissant d’infini morceau de nuit ou d’étoile Que d’un rêve nommé hier encore élan Ou peut-être en ta joie course folle Déliée du langage haletant des jours trop semblables Cette pensée perçue à l’instant étonné de l’insoupçonnée De l’averse devenue promesse Voici Nous tenons du prodige Comme en ta main la chance de saisir l'aube A la ligne d'un éclat inattendu De lumière (Cahier n°14 / 07-08-2021)
Reste à l’atrophie mesurée de ces jours la surprise de ce qui peut encore tenir ta seconde Les livres éparses sur la table ouverte au vent Surtout cette pensée comme ivoire - Je te vois Alors nous reprendrons ce monde abusé Comme on dit comme on dit Le poème nous traverse Tu entends (Cahier n°14 / 06-08-2021)
Apparu presque déjà le jour en sa métamorphose Aveugle à sa clarté naissante L’image désormais bordée Au lointain de cet oiseau le chant En frémissements légers Comme un vacillement est devenu Monde (Cahier n°14 / 05-08-2021)
Comme les corps s’étreignent autant que de vivre Le ciel essore sa nuée Le désir à l’azur touche la peau d’une fleur Car la pluie reste tropicale Sur la pierre toute chaude de nos cœurs brûle à l’incandescence Cette larme qui traverse et dévaste l’aube En reste de la nuit (Cahier n°14 / 04-08-2021)
L’ocre de la lumière quelques instants avant que le jour devienne ce qu'il est m'ouvre Lorsque apparaissent ces images je ne sais pas qui je suis Le trouble est mon être M'assigner à un nom une date est affaire d’état solide Je ne suis pas une pierre Je suis alors l’ocre de cette lumière Et c’est pourquoi à cette heure je ne peux avoir ni de nom ni de date Car ce trouble est mon être Je suis comme l'acteur s’échappe en d'autres mondes qui lui aussi a besoin de ce trouble Je ne peux avoir ni de nom ni de date Je suis ocre de toute lumière quelconque Pigment (Cahier n°14 / 03-08-2021)
La seconde d’eau comme en minuscule le ciel Dure versée sur la feuille verte parcourue des nervures L’infini - Je m’étais endormi presque sur ta peau Il a plu et comme une forêt nous sommes devenus monde Vision transformée traversant son éclat Toute la magnificence possible Lumière comme reste la beauté (Cahier n°14 / 02-08-2021)
Queria uma fala outra (sem palavra) Um tempinho nas suas costas só pra ouvir uma respiração Poderíamos nós encontrar em silêncio Deixar os sonhos se entrelaçar pra dar espaço dentro nesse mundo tão constrangido Queria andar com você sem saber quem você é sem conhecer o lugar o caminho Abraços Adeus Ficar com uma lembrança daquele momento Um retrato com suas bordas denteadas - Onde foi Um sentimento da vida que não se controla Como já disse um cheiro de terra depois uma chuvinha Mas talvez nós nos reconheceremos (Caderno nº14 / 01-08-2021)
Comme s’effeuillent certains rêves en apparitions insensées Le jour s’ancre de nuit En incompréhensions il ouvre ses images déprises de mondes Un silence une perte une immensité blanche A l’inconnu de ce qui vient l’encre s’espace Sans savoir jamais s’il s’agit d’arrivée ou de départ Simplement nous disons Il fait jour (Cahier n°14 / 31-07-2021)
Tout est oubli comme hautes les herbes à l’abandon Suspens de l’oiseau à l’émerveillement Le temps se lie d’une lumière et d’une pierre Un couteau à l’appétit des désirs Un soleil d’eau et la lenteur de ceux qui travaillent à replier les étoiles - Papier de soie jusqu’à la nuit prochaine Cet oubli est magie et le poème une pièce de bois à l’écoinçon des murs Voici que s’envole une blanche c’est une tourterelle (Cahier n°14 / 30-07-2021)
C’est l’apparence d’une clarté le surgissement pressenti presque Et puis comme souffle ta respiration Pourquoi le monde n’est-il pas celui-là L’herbe a poussé sous la pluie l’aurore a regardé les ébats joyeux de quelques escargots visionnaires Appareillant le soleil (Cahier n°14 / 29-07-2021)
D’eau comme en mémoire des larmes A l’âpreté la douceur dessine ses formes dans le ciel NOUS NE SOMMES QUE NUAGES disparaissant deviennent matière Mais c’est alors que surgit la beauté comme fuite L'ourlet décousu sera comme un baiser dans la nuit l’aube aura des senteurs de terre Au loin au loin (Cahier n°14 / 28-07-2021)
Que veux-tu dans la nuit les corps épris Comme oubli dessinent sur la peau les caresses Dont il ne reste chers os presque rien L’infini n’existe que traversé d’images Des mots Liant ce désir à l’offrande comme beauté même de notre éloignement Cette attente ô cette attente Car maintenant je regarde la pluie Je me souviens n’être que peau et déjà deviner tes pensées NUAGE Dans la vieillesse de cette nudité t’apercevoir au loin Si proche (Cahier n°14 / 27-07-2021)
La Mort n’est pas un luxe C’est une comédie, ou plutôt la tentative d’écrire une comédie sur un sujet pas drôle, qui se confronterait à une époque qui ne l’est pas plus. Il y est question de Zé Hélio, gérant d’une petite agence de pompes funèbres en faillite, le jour où il vient de perdre sa mère, et où Marie-Camomille, son assistante, a décidé de se rendre à une manifestation contre les violences policières.Après des nombreuses péripéties – les morts sont nombreux et parlent beaucoup, ils finiront tous les deux à Coco Plage, tout en rêvant d’Ikaria, en Grèce, où paraît-il, on meurt plus vieux !
A l’apparition d’une pensée comme image L’étonnement surgit en envols d’oiseaux Nuées insaisissables des embrassements L’aube des pressentiments comme en toute parole son ombre Autre monde S’affirme la pluie égale en toutes parts à cette nécessité présente D’un inconnu si vaste et rêvé Comme dépassement (Cahier n°14 / 26-07-2021)
O cansaço dos dias sem palavras Vamos tomar um café olhando o movimento dos galhos Sem nenhuma esperança nenhuma tristeza também não Somente a apreciação do tempo Um leve sabor de chuva ponto de frio no calor de verão Algumas lembranças atravessando a mente como as nuvens que deixam o ramo Vamos viajar Vamos desejar de qualquer forma que seja Vamos sentir aquele movimento da vida que te busca Até mesmo sua fraqueza (Caderno nº14 / 25-07-2021)
Le souffle du dehors par la porte ouvre Le poème comme image donnée à l’instant Cette photographie la pointe du pied à l’équilibre Tout le poids toute la joie et la tristesse aussi Remise à l’attente suspendue Comme l’air traverse le corps Ta pensée dans cette lumière qui danse Que reste-t-il Que reste-t-il De l’image Dans le mouvement emporté (Cahier n°14 / 24-07-2021)
Comme ombragée l’aube délicate assure ses murmures La clarté prend la place d’une étreinte Serrés l’un à l’autre le jour comme battement du cœur de la nuit Le poème est image devinant l’infini sans lequel du silence rien ne surgit A peine la lumière dira l’apparition de ces choses L’aube à sa décohérence rendra visible aussi en pensée l’existant des possibles Ta beauté (Cahier n°14 / 23-07-2021)
Comme brûlent de vieilles herbes coupées Des nuages à la gorge sèche La forme se devine montant jusqu’au ciel Cette pensée à l’été déjà de la senteur des blés Un corsage entrouvert Rien ne dit ce silence Car le désir est offrande comme ta joie tenue D’une ancienne très ancienne promesse (Cahier n°14 / 22-07-2021)
J’ai laissé le silence prendre l’espace de ma poitrine Mort au jour donné à la résonnance Un arbre une herbe mauvaise prendre racine De durée en étendue cette image aux bords dentelés traversera Comme un fil où s’étendrait le linge blanc donné au soleil pour réfléchir Car dans la beauté qu’il nous reste (elle est infinie) L’image qui apparait a déjà disparu devant « En avant » comme il disait L’autre (Cahier n°14 / 21-07-2021)
II- Un petit hôtel, proche de la gare. Une chambre à l’étage, sommaire, mais propre. Un lit, un lavabo avec une tablette en verre en dessous d’un miroir, une petite table, une chaise, une armoire avec quelques cintres côté penderie, des couvertures dans les étagères de l’autre côté. Le lit est en face de la fenêtre. Un homme de forte corpulence vient d’arriver. Il est assis au pied du lit, il reprend son souffle. Il regarde en direction de la fenêtre, les toits de la ville. A côté du lit, il a posé sa valise, et sur la table, un livre et une photographie de lui, en noir et blanc, sur laquelle il est mince. L’Homme trop gros Si je bouge, je déséquilibre le monde... (Temps.) Alors, je vais rester ici, sans bouger. Sage… comme une image. (Temps.) Mais il est difficile de rester sans bouger. Devenir immobile... Non pas transparent… Immobile. Juste le souffle... Comme cela... (Il respire.) C’est un équilibre, et celui qui s’entraine tous les jours, peut même réussir… à s’envoler. Je veux dire, sans déséquilibrer le monde. (Temps.) Dans l’Inde Ancienne, de grands maîtres arrivaient à cela,ils lévitaient, et leur conscience était telle qu’ils pouvaient atteindre la pensée, à partir d’une perception sensible des choses. Leur conscience n’était pas séparée du monde. Certains pouvaient même transformer l’image que leurs disciples avaient d’eux-mêmes. Ils devenaient monde. C’est à cela que je m’entraine. Je voudrais moi aussi, pouvoir me transformer, non pas pour m’envoler, mais pour me défaire de ma propre image. Alors je suis venu ici, dans cette chambre d’hôtel où personne ne me connait, anonyme. Chez moi je n’y arrive pas. Cela me demande tellement d’effort que je retombe, parce que j’ai faim. La faim. C’est terrible d’avoir faim quand votre corps n’a pas vraiment besoin. Terrible. Je mange, et après je dois recommencer. J’essaie de me tenir debout, sans bouger, comme cela, immobile, je veux dire indépendamment de ce qui se passe autour de moi, mais le monde me rattrape par la faim. Je voudrais m’extraire, c’est cela, je voudrais résister à ma propre faim. Me dissoudre... J’ai cette image… Comme la toile cirée / verte / laissée sur une table dehors / durant plusieurs hivers... La couleur a passé, mais la trame est restée, elle est même devenue inséparable de la table. Je veux dire, la toile a traversé le temps, plutôt elle s’est laissée traverser par lui... Comme les maîtres anciens. (Temps.) Au début, je faisais des malaises, des vertiges, je m’évanouissais. parfois. Je n’arrivais plus à sortir de chez moi. Alors j’ai commencé ce livre sur Milapéra. Je cherchais quelque chose… Me défaire de moi-même, de l’image que le monde me renvoyait. Je voulais devenir autre. (Temps.) J’ai fermé la porte à clé, personne ne pourra venir. Même s’ils laissent des offrandes sur le seuil, je ne les prendrai... pas. Même si j’ai faim. D’ailleurs, j’ai jeté la clé. Je voudrais pouvoir tenir un peu, je ne dis pas m’envoler, non, j’ai bien conscience que... Mais juste... (Il fait un geste avec sa main.) Sans déséquilibrer le monde... Une sensation deviendrait pensée. Je disparaîtrais, mais avant, avant cela, je pourrais ressentir le monde… Physiquement l’éprouver, sans en devenir la proie. En venant ici, je me suis dit que personne ne saurait où je suis, et que dans cette avance, je pourrais essayer de nouveau, peut-être même plusieurs fois…Ressentir… (Il se lève et se tient debout, en fermant les yeux. Un temps. Il perd l’équilibre, puis il s’assoit à nouveau sur le lit.) Non, il faut que j’attende encore un peu... C’est une question de perception... Une autre perception du monde (Il se concentre.) D’un devenir sensible de la pensée… Je n’arrive pas bien encore (Il est en sueur. Temps. Il sort de sa poche un sachet de quatre gâteaux, des « Mont Saint-Michel » qu’il ouvre. Il prend un gâteau.) Voilà... je recommencerai plus tard. Plus tard... (Il mange) Oui, plus tard… La Mort n'est pas un luxe (2021) - extrait
A la fraîcheur de l’aube j’ai goûté aux lenteurs des oublis D’une désespérance folle à me pendre au ciel J’ai ramené des vols en cris d’oiseaux égarés Sur une aile il y avait le soleil Cette heure avait son langage comme une peau tatouée son ancrage D’une chouette un élan J’ai vu la sculpture abandonnée dans l’herbe Son regard définitivement perdu J’ai tenu quelques métamorphoses en violet tendre du buddleia … Voici quelques papillons (Cahier n°14 / 20-07-2021)
Comme presque le silence un paysage au loin quelques arbres passagers de vent Quel mot dit une pierre devant l’image réelle qui s’en soucie peu Du temps de la durée une pensée J’habite ici quelques secondes Ma conscience tient de cet équilibre entre l’image et le mot D’une porosité entre le deux Comme sont légers les os des oiseaux (Cahier n°14 / 19-07-2021)
Com o sol que voltou (cadê você) Decidi me deixar atravessar pelo calor Momento do poema a pedra ardente na sua mão Tem um lugar Tem um lugar Alegria foi lá Depois te contarei o que aconteceu quando fosse embora Mas hoje o céu parece tão lindo Que queria me tornar um pedacinho desse dia Que veio como um desejo de ti (Caderno nº14 / 18-07-2021)
Souvenir comme joie à l’étreinte des nuits reste la solitude Les mots sans appel au ventre creusé J’avais faim à la table d’une absence En regardant le ciel j’ai vu l’aube quelques animaux D’un poème marqué sur la peau comme infini Nous tenons de repères le blé ici la haie D’un désespoir traversé ou d’une inclinaison soudaine (Cahier n°14 / 17-07-2021)
LÀ Où LE SOLEIL SE LÈVE (Une Image du Désir) Car l’homme travaille. Comme une disparition, à lui-même, aux autres, au monde autour de lui. Il accomplit le geste qui lui donne son nom. Il n’est plus le fils de son père, le mari de la femme qu’il aime, le père de ses enfants, il est tout entier celui qui travaille. Sa main est comme la clé qui ouvre un autre monde, qui tout entier l’absorbe, le retient, le respire. Son corps devient le souffle. Car le travail est toujours une machine, que seul l’homme peut voir, même invisible, même absente, même irréelle ou pensée, elle est son évaporation. Lui est pour elle le baiser sur la pierre, celui qui redonne la chaleur à l’acier, la vie au noyé. Il connaît son mouvement, sa sueur le fait glisser au-delà même de sa propre durée. Car l’homme qui travaille n’a pas de temps, il est comme l’animal qui court sans que sa course à lui ne rejoigne personne. Sans proie, il est lui-même sa propre fin. Il oublie le reste du monde autour, pour mieux en concevoir un autre, à l’intérieur de lui-même. Un monde d’irremplaçabilité, de temps à ne pas perdre, d’obligations choisies, ou d’importances forcées. Des images qu’il se donne à lui-même pour son repos, juste pour ne pas dire l’indicible sensation, celle qui oublie le silence, celle qui entoure ce qui devrait être dit et qui est cela aussi: le regard perdu des hommes qui maudissent leur travail trop dur, mais qui se taisent de ne pas savoir parler, et gardent pour eux ce qu’ils échangent à la pause, la mémoire lointaine d’une ancienne guerre qui ne se raconte pas, “Moi aussi j’ai vécu cela”. Il y a de la fierté d’homme inventée pour lui-même dans la dureté de ce regard-là. Cela l’homme ne sait pas le dire. Car l’homme ne sait dire son silence à personne, personne, c’est la femme, qui l’attend et qui seule connaît son exil. Eprise de promesses, de souvenirs oubliés, elle est celle qui voudrait ne plus attendre, ne plus se tenir sur le seuil et regarder le soleil, pouvoir s’émouvoir mais l’homme lui a besoin de son attente à elle, et elle a besoin de sa présence à lui. Dans son attente elle voit comme il travaille, et sait que malgré tout il reviendra la prendre, là où elle est, non pas parce qu’elle l’attend, mais parce qu’elle y est. Parce qu’elle est là, alors il l’embrassera, il lui donnera ce qui reste de lui, la cendre du jour, nuage de son dernier désir, ce qui reste. Et toujours l’homme disparaîtra, et toujours la femme attendra. Il pourra devenir la femme et elle, prendre sa place à lui, mais l’attente restera la même et la disparition aussi. Qui demande cela? Et pourquoi l’homme qui prie n’a pas de femme? dit-elle en regardant dehors, sa perte en de visions lointaines. Peut-être alors l’accomplissement est ce qui reste. Quand l’abandon de toute chose est consumé, la douceur infinie, ce qui reste est comme une caresse sur la peau, un sentiment de la vie, un peu de légèreté. Là où le soleil se lève (2002 - Extrait)
Comme reflets les feuilles se découvraient d’or Dans le blé le chevreuil se baignait d’une image sans bord Traversée à devenir azur Ô cette chaleur de l’été dès l’heure refermée du rêve Des souffles se rejoignent à cet amour du soleil Monde Des lèvres auraient goûté ta chair (Cahier n°14 / 16-07-2021)
Aux yeux traversant comme mémoire la confusion des jours Tu apparaissais L’herbe haute le soleil s’étirant d’une pensée Jadis d’un voyage traversant la mer L’attente de se revoir Le regard inconnu brise la convenance comme l’étreinte le miroir Le temps est possible (Cahier n°14 / 15-07-2021)
Deviens de la nuit cette aube comme morsure du rêve Ce refus Nous avons dégagé les clartés garder en ombres l’indicible Au chant non tenu des promesses le désir tout pauvre de la peau Nous serons cela « cette nudité des jours » Comme rivage écume d’une mer déjouant le prodige Je ne t’attends pas (mais je t’attends toujours) Et dans la joie prise sur Cette étoile née d’une obscurité Moi aussi je veux Devenir de la nuit (Cahier n°14 / 14-07-2021)
Dans l’herbe foulée ô fougères exubérantes Les étreintes Nous sommes mouvements en images Projection de soi à la pensée d’un autre Embrassés Quand aux surgissements des cieux je devine ta présence comme fragile apparaissant ce bleu (Cahier n°14 / 13-07-2021)
De solitude comme aux gris du jour L’eau-forte laissée dehors sur le verre d’une table Rien n’espère et l’étreinte Apparaissent les formes miroirs des désirs Dans l’entre ciel et poème ce noir Si profonde est la chair (Cahier n°14 / 12-07-2021)
Derrubei o café sobre a mesa duma manhã adormecido Agora olho no céu nuvens se acumular Teve muita chuva dias passados Até um frio anormal nessa época Aqui ninguém mais sabe o que esperar O sonho mesmo torna-se frágil Vamos esperar Esperar o que Eu não sei (Caderno nº14 / 11-07-2021)
La pluie si fine perlait les feuilles A boire la terre étreignait le ciel Ils étiraient en durée ce temps Comme on tisse d’anciennes paroles en promesses Ce fut joie illuminée de te revoir Un visage ruisselant Comme s’ajourne un oubli Au manquement des jours (Cahier n°14 / 10-07-2021)
L’image traversée comme des mots en blancheur Un silence aussi de couleur Il faudrait déchirer le monde La nervure du poème apparaîtrait dans la main de l’avenir Comme on dessine l’Afrique en crayons de mine Quelques minutes à peine j’ai rêvé - Décidément vivre est peu (Cahier n°14 / 09-07-2021)
D’un silence soudain la main toutes feuilles du cerisier s’ouvrait Puis le roucoulement d’un pigeon avant le silence de nouveau Comme on cueille quelques fleurs Un tremblement A l’équilibre perdu peut-être apparaîtraient Quelques mots (Cahier n°14 / 08-07-2021)
D’une ombre de soleil laissée comme une écharpe j’ai gardé sur la peau un parfum Et d’une pluie aux senteurs de la terre « Je » s’est dissout aux envols premiers d'oiseaux cendrés Ainsi nous traversons l’azur Ainsi monde et même appartenance (Cahier n°14 / 07-07-2014)
L’arbre abattu souffle du vent roses couvrant le sol en abandons offerts Lorsque les corps s’éprennent il pleut Il est une joie des tempêtes qu’envierait même le soleil (Cahier n°14 / 06-07-2021)
Joie comme pépite tombée Pierre d'eau descendant à l’échelle du ciel Nos apparences Nous mangeons des étoiles à la solitude de la table Des pensées Voici les surgeons du monde Comme de la pluie encore de l’arbre ébroué (Cahier n°14 / 03-07-2021)
Aux envols laissés de roses parfums Les surgissements de l’aube en intuitions perçues découvrent les chemins herbus Je suis sauvage et ne trouve dans ce jour que quelques heures celles de cet infini Avant que le monde ne referme sa jambe en l’esthétisme maussade des assignations ordrées d'un sensible rayé (Cahier n°14 / 02-07-2021)
Brume à l’insaisissable La route comme en surgissements possibles - Voir le ciel Les herbes données de la pluie touffues Cette lumière opaque Le couteau ciselant sur le cœur Un nom ce poème Quand des heures se découvre en visage LA PLUIE (Cahier n°14 / 01-07-2021)
Les yeux refermés sur le jour laissent le goût jusqu’au parfum du silence Image désapprise Comme en visage les doigts dessineraient des lèvres jusqu’au voyage d’un baiser J’ai vu ce matin d’autres manières Des roses japonaises prenant d’autres couleurs (Cahier n°14 / 30-06-2021)
Des absences aux longues manches des draps repliés d’une armoire Le vide des attentes Les jours comme les heures de pluie Quand le dehors n’est plus que visions J’aime les mensonges à la pliure de ce monde Le sentiment même faux d’un horizon à l’œil refermant sa paupière (Cahier n°14 / 29-06-2021)
Aux mesures de l’apparition du soleil la pensée trouve son étendue Comme sur la peau devinant le désir quelques oiseaux traversent en tatouages Le monde a ses langages et dans le réduit de mon cerveau Le poème a celui de tes bras Il faut une lumière d’aube Il faut un mouvement pour excaver des mots D’une matière en constructeurs Ô comme nous aimons sur une table remettre la cause Voici le bleu du ciel il se partage Je t’aime d’autant et plus (Cahier n°14 / 28-06-2021)
Duma solidão sem espaço Deixei de ficar esperando A cerca está invadida de ervas como se ninguém viesse mais por aqui A tranquilidade torna-se silêncio quando aparecer pensamentos livres Sonhos que de qualquer maneira atravessam o tempo sem desfazer essa realidade Só me atravessando (Caderno nº14 / 27-06-2021)
L’or solaire tissé des doigts de l’aube Frôle au vent les feuilles des branches penchées Cette clarté déjà oubliée surgit en étendue Et dans l’instant se baignant quelques oiseaux revenus eux d’Afrique Comme en mémoire touche et s’accroche à la hauteur Du ciel (Cahier n°14 / 26-06-2021)
Aux fleurs si légères balancées par le vent Toujours ce déséquilibre du mouvement quand apparaît la pensée Ce fut cette abeille ou la simple herbe sauvage Ce qui existe tremble comme en beauté jamais rien ne se détermine (Cahier n°14 / 25-06-2021)
A l’apparence admise l’heure trouble la forme de l'immobile Ce temps dérive de lenteur - L’image apparaît du fleuve sur le côté (la sensation devient pensée) S’ouvre comme on perçoit le cœur Je suis cette image Monde traversé de reflets de ciel (Cahier n°14 / 24-06-2021)
D’une vie manquée comme se dit le soleil cloué Prendre le chemin sans attendre à l’aspiration du vol d’un oiseau L’image se recompose par fragments sensibles La pluie assure sa continuité Voici qu’il pleut fermant son œil au surgissement Rêvé (Cahier n°14 / 23-06-2021)
De mémoire à la pliure du ciel l’horizon s’agrandit Sans autre mesure peut-être que l’infini d’un baiser La nuit fut lavée les rêves aussi plus tard étendus Le poème comme le gris presque vert de tes yeux Espace dans l’aube apparue des étés Le vert aussi de toutes feuilles embrassait nos regards Je me souviens (Cahier n°14 / 22-06-2021)
Le grain de l’heure apparaît comme matière d’ombre Jouant au soleil quand se redessine le possible - ta présence au mouvement des surgissements Cet « alors » inattendu d’une promesse oubliée inscrite et recouverte Trouve au vert d’une feuille comme au balancement d’une branche Existence Souviens-toi d’un embrassement Il est ton seul monde (Cahier n°14 / 21-06-2021)
Fora do mundo tento de tecer uma luz Aquela de manhã mesmo um pouco amarelando Com uma palavra pobre Trata-se de existir nomeando o que no fluxo se torna invisível Apalpo com a pele dos olhos esse momento pra ver simplesmente pra ver O sol apresentando o dia (Caderno nº14 / 20-06-2021)
(Zé Hélio reste seul. Il regarde ceux qui sont là, silencieux, avec leurs pancartes. Une jeune femme vient s’asseoir à côté de lui. Elle pose à ses pieds un carton sur lequel est écrit : « Moins de BAC, plus de fleurs ! ») La Jeune Femme Je peux m’asseoir ? (Zé Hélio ne répond pas. Elle s’assoit) J’ai trois enfants, alors il faut vraiment que je trouve du travail. Mon mari, c’est un artiste. Eh bien vous le croyez ça ? Il veut m’envoyer l’huissier si je ne quitte pas l’appartement. Mais cet appartement, c’est aussi là où je travaille. Salon de beauté. Vous le croyez ça ? Un artiste qui se fout de la beauté ! Je vous le dis moi, dans ce monde-là, même les artistes sont des salauds, même les artistes ! Vous n’êtes pas d’accord ? Zé Hélio (Après un temps) Il a raison votre mari. On s’en fout de la beauté. Il faut que j’achète des fleurs. (Il s’en va) La Femme (Se levant) Et où est-ce que je vais aller moi ? Où est-ce que je vais aller ? La Mort n'est pas un luxe (extrait)
D’étreintes perdues des branches enchevêtrées servent d’images à notre désarroi Il faut l’aube pour y croire et la pauvreté de l’espoir est comme cet air léger suspendant quelques feuilles Sur le chemin qui va vers le pain Croiser quelques oiseaux Je garde toujours une pierre dans ma poche Peut-être ma folie de vivre s’y accroche autant qu’à ces images qui apparaissent dans le flux comme éclat Reflet scintillant caillot d’une peine (Cahier n14 / 18-06-2021)
Dans l’image appauvrie nous souffrons de raison (Déraisonnable) Se découvre une feuille L’oiseau gardé de la pluie la couleur devient souvenir Mouvement Le factice apparaît tel Dans l’écart du poème les prémisses de l’envol Ce réel apparu que partage le sens (Cahier n°14 / 18-06-2021)
Sur la table la pluie laisse en miroir le ciel voyageur Mouvement des pensées en corps restés là Dans le hasard du peu - Une image apparaît par défaut La suffisance du monde Aussi ses mensonges Il reste des écarts l’embrassement de tes bras la quête du poème Comme l’indicible qui n’appartient à personne Ce manque Regardant l’oiseau Traverser son reflet (Cahier n°14 / 17-06-2021)
Car dans ce déjà où l’ombre s’étire Le soleil - Sans doute n’aurais-je jamais rien d’autre à dire épouse de clartés Ces quelques heures que l’on nomme « aube » et que l’entrevoyure volée à cet autre Ne cesse de nous dire Vivant (Cahier n°14 / 16-06-2021)
De ce vert qui patiente - Quelques oiseaux accompagnent Se tisse entre ces lumières ce jour de clartés désirables Comme ces baisers de promesse imaginant le soir Au vieil Hugo dérobé Une danse et dans la chaleur de ton corps Deviner l’axiome caché Des couleurs (Cahier n°14 / 15-06-2021)
D’un tendre soleil l’aube était comme un fruit Cette attente silencieuse et belle devinait son approche à l’esquisse d’une pointe Quand le temps perd son emploi redevient La durée Quelques chants surgiront redonnant l’espace déplié - Cette aube et l’image emportée Des nuées (Cahier n°14 / 14-06-2021)
Abri a porta pouco depois a madrugada O calor de junho entrou Quero essa luz aquele céu limpo Azul E duma malícia se tornando magia Vir perto de ti nas asas dum andorinhão (Caderno nº14 / 13-06-2021)
Au salut de quelques branches tôt à l’ensommeillement gardé du soleil C’est une heure d’attente les mots n’ont d’importance qu’attestant les présences Dans l’inimportance se joue aussi l’espérance Au mouvement de quelques feuilles participant du silence (Cahier n°14 / 12-06-2021)
Aux pépiements quelques pousses de jasmin les oiseaux Éprouvent l’aube - Voici des pensées dit-elle Et comme fleurs le sensible recoud l’image déchirée De cet aller clair Comme on voyage ici à l’encontre d’une ombre (Cahier n°14 / 11-06-2021)
Et tout ne serait plus que beauté Surgissements des inattendus Magie Avant que ne se ferme le monde sur le « déjà » Avant de reconnaître de savoir Il faut la brûlure du désir La soif des bouches qui se tordent Car la beauté ne peut-être que laide à certains A vie A mort Dans la douleur infinie des ressacs Voici la mer Je pense à l’immensité comme étreinte A notre disparition comme nuit A cette beauté comme possible Car celui qui voit la première étoile gagne Enfant nous habiterons nos rêves Ainsi se déchire le journal de tes fausses nouvelles Beauté je veux celui des demains (Cahier n°14 / 10-06-2021)
Les murmures de l’été rouges en cerises tendent Nos lèvres vers le ciel Voici laissées les solitudes La peau du poème apparaît A l’offrande des désirs douceurs et sauvages des étreintes L’oubli comme perte Ce rouge est ce qui luit Le soleil (Cahier n°14 / 09-06-2021)
D’un réel à l’abîme des vertiges se construit l’odieux meurtre des sensibles ALORS LA PENSÉE DISPARAÎT Livrés à l’errance nous étirons nos blessures Jusqu’à la solitude de l’aube que pourtant nous traversons encore Comme on devine ce qui sauve (Cahier n°14 / 08-06-2021)
Comme brume cette attente l’oiseau resté Aux surgissements (des représentations) Son chant traverse l’image muette Se pense par la joie l’inconnue de cette aube Offerte comme poème aux nues de cette indéterminée (Cahier n°14 / 07-06-2021)
No silêncio o quintal acorda-se O que faço aqui Na solidão da madrugada quando o resto do mundo não mais existe Talvez estou buscando uma palavra ou melhor um retrato Na qual tem um pedacinho do sol Gosto da luz Poderia viver só a olhando A luz e o movimento dalgumas lembranças (Caderno nº14 / 06-06-2021)
Comme feuille j’ai deviné la lumière déjà L’autre jalousement se tenait dans le ciel Le poème alors sa distance à l’œil percevait la chaleur Embrasser l’infini Dans le vert transparent des nervures une pensée un désir Il faudrait déchirer le temps Les mots peut-être réapparaîtraient de l’exil (Cahier n°14 / 05-06-2021)
Le Mort Ah, maman, moi aussi je vais te dire quelque chose. (Il s’assoit sur le rebord de la tombe) Ma grand-mère, elle savait parler avec les morts. Quand j’étais petit, elle m’emmenait avec elle dans un endroit, dans la forêt. Après avoir cru que j’étais endormi, elle parlait avec les morts. Elle leur donnait des nouvelles des vivants, les oncles, les tantes, toute la famille. Un arbre était un cousin, une plante, sa sœur, ou encore un arbrisseau, l’enfant qui n’avait pas grandi. Moi, je ne dormais pas, je l’écoutais, mais elle ne me voyait pas. Elle tenait la réunion des esprits. Elle donnait le riz aussi. Une fois qu’elle avait parlé avec chacun, elle leur donnait la parole. Chacun alors répondait avec son langage. Des pensées circulaient tout autour d’elle. C’était le mouvement des idées de ceux qui étaient morts. Ils devenaient le souffle de l’air, la respiration, et ainsi on pouvait voir les branches, et les feuilles s’agiter. Alors ma grand-mère disait : « Vous n’avez plus besoin de moi, je vais rentrer maintenant. » Et elle laissait les ancêtres au mouvement de la forêt. Moi, je fermais toujours les yeux, pour qu’elle croie encore à mon sommeil, et qu’elle me porte dans ses bras, plutôt que de m’obliger à marcher. Une fois pourtant je les ai ouverts, et j’ai vu la panthère. Et c’était cela, la vraie peur. Je te raconte tout cela, maman, parce que moi, je n’ai pas peur de la mort, et aussi parce que même si je suis Africain, je ne crois pas à toutes ces histoires avec les esprits. Pourtant je crois à la pensée de ma grand-mère. Quand elle est morte,toute la famille,les oncles,les tantes,tout le monde était tout autour d’elle. Elle, elle était devenue comme un petit animal qui gratte le sol avec ses ongles. Et puis elle s’est endormie, et elle ne s’est pas réveillée. Mais dans son sommeil, son corps avait de petits soubresauts comme les chiens lorsque l’on dit qu’ils rêvent. Finir sa vie par un rêve, tu imagines cela, maman ? J’ai lu Hegel moi, et je ne crois pas aux esprits, mais je crois aux rêves que faisaient ma grand-mère, car si ces rêves-là disparaissent, c’est aussi la raison de Hegel qui s’en ira. Ce n’est pas à cause de la cruauté de la panthère que ce monde disparait, mais bien de ceux qui croient que l’humanité d’un homme se résume à sa volonté d’avoir raison. La Mort n'est pas un luxe (Extrait)
Pluies au dos des saisons ruisselantes des nuits Se souvenir comme écart aux présents du poème laissé désuni Chers corps ô pensées A l’infini de l’aube cet instant - Nous avons descendu le fleuve d’une étreinte gardée Cette seule Un baiser s’est écrit (Cahier n°14 / 04-06-2021)
J’ai retrouvé l’aube sable comme en mémoire se dessine le sommeil Creux des désirs aux caresses livrées Une pivoine s’étire dans les reflets du ciel Alors goûter en nombres papillons Ce ne fut qu’un baiser Disparu soudainement (Cahier n°14 / 03-06-2021)
L’heure indécise du jour à l’hésitation du soleil - Peut-être mesure-t-il l’infini J’ai manqué tant de choses Quelques oiseaux traversent horizontalement cette nouvelle Nous tenons l’un à l’autre A l’oblique d’un toit à la craie cette promesse Vue du ciel (Cahier n°14 / 02-06-2021)
Voici du désordre Vols hirsutes herbes hautes branches penchées Dessinées d’ombres de lumières Une joie prise à la raideur du vieux Lui-même espérant - J’ai rêvé cette nuit d’un corps Ce désir d’aubes aux parfums de la peau (Cahier n°14 / 01-06-2021)
Que brûle comme poème cette lumière du jour Aux surgissements de quelques pensées rares De défaites en défaites il reste les solitudes Alors la joie de l’aube cet improbable possible Comme il y eut les embrassements d’un soleil sur la haie Ou peut-être l’étendue sans fin de cette vision claire touchant l'infini Ce réel partagé (Cahier n°14 / 31-05-2021)
Descobri o tempo dum pássaro Vou viver na luz e beber o orvalho do dia Sou uma bruta um rufio Preciso dum espaço idóneo Já deixei as relações com esse mundo virtual Prefiro a pedra Madeira Nuvem Olhar uma ave pensando no meu passado (Caderno nº14 / 30-05-2021)
Au milieu des oiseaux indifférents Le soleil prend sa place Il appuie les murs laisse à l’ombre son attente D’un écart d’envol à ce mouvement lent (il disparaît) L’oblique des présences joue se partageant l’espace et la durée de quelques mots Quand le pépiement s’éloignant dit - Nous sommes ce poème (Cahier n°14 / 29-05-2021)
A la lenteur posée des jours comme silence La lumière est mouvement Le feuillage insaisissable Image projetée en ombres sur le mur CAR VOICI LE SOLEIL J’attends parfois le temps et l’infini comme grain Quand se partagent sur la table les livres Refermés (Cahier n°13 / 28-05-2021)
Et comme ces étreintes Nous étions Terre herbes hautes grattant le ciel Jusqu’aux échecs ces solitudes froides où rien ne va Ce désir de la peau avant que les fruits viennent Dans ce désarroi des jours un reste d’attente Tenu comme la promesse sans espoir autre qu’une pluie Traversant à l’oblique ton regard Goûte tes yeux Ô soleil (Cahier n°13 / 27-05-2021)
De ce presque silence viendrait la pluie comme lui appartenant Alors les feuilles le toit la table de dehors Cet infini Nous appartenons Et le souffle léger l’envol Ton regard dénudant au loin déjà Ce rire comme se transforme l’ondée (Cahier n°13 / 26-05-2021)
Herbes hautes à l’apparition du lièvre De cet inattendu advient le possible L’insaisissable effleuré Alors la pensée (Cahier n°13 / 25-05-2021)
Dans le vert (du cerisier) quelques feuilles goûtent La lumière prise des branches penchées Ce désir comme temps étreint nos envols De cette beauté - le surgissement nous gardons le peu d’un baiser rouge au parfum La peau frémissante déjà de cet Éloignement (Cahier n°13 / 24-05-2021)
A la précision de l’envol l’oiseau déchire l’image déposée comme réel des vérités admises Cet ordre qui s’impose comme « étant » ce qui sauve n’est autre que - brutalité(s) La pauvreté de l’image déchirée dit le poème en sa beauté tel un surgissement inattendu L’ordre est factice la destruction qu’il opère réelle Mais nous tenons encore dans la déchirure de ces envols Comme mouvement (Cahier n°13 / 20-05-2021)
D’un peu de bleu comme couleur écartée L’instant le regard tenait cet infini ouvert Les blessures laissées à l’image sur la peau devenaient presque douces D’une légèreté ces nuages à mesure S’espaçaient (cahier n°13 / 19-05-2021)
A l’immobilité perçue je suis le soleil L’axe d’un regard fabriquant des images La joie étonnante surgit dans l’ignorance alchimique nous inventant Et ce jour ô folie dépasse les certitudes et les raisons perdues Pour découvrir cette aube au nombre des baisers comme plongée dans le fleuve Tu reparus Salée (Cahier n°13 / 18-05-2021)
De ces cheveux au vent quelques broussailles troublent L’image trop sage d’un baiser d’adieu La violence traverse qui sait déjà la solitude L’oubli L’insolence des branches hirsutes des yeux sans larmes A l’image non prise d’un mouvement s’affirme le refus De ce qu’offre le jour lui préférer La nuit (Cahier n°13 / 17-05-2021)
Estendendo a mão
senti o sol
Fora do meu pensamento
descobri o mundo
Um calor doce
como aquele
dum café da manhã
na esquina da rua
Silveira Martins
Pão na chapa
Café com leite
Agora vou escrever um poema
Antes de ir trabalhar
na biblioteca
do UFRJ
no largo São Francisco
É isso
reconheço o sol
ele me chamou
Eu vou
(Caderno nº13 / 16-05-2021)
De ce qu’apparaît la lumière J’ai vu le changement de couleur de tes yeux De l’aurore nous étions témoins Monde ouvert prolongé l’un par l’autre Cet infini Alors la clarté touchait la pensée Désir d’étendues à l’oiseau qui traverse aux ombres Aux étreintes écorchées des corps Devenues mesure de ce temps Résistantes à l’abîme (Cahier n°13 / 15-05-2021)